dans une autre rue que la mienne
tu dévores la nuit et entends mon
souffle
le groupe d'engins démunis s'esclaffe
et une ville s'effondre dans un regard innocent
physique mineure de solides bataillons
il est éphémère de dire que les bactéries antérieures
finiront dans mon assiette
dans la première rue sous la vie renfrognée
deux souris hibernent et dévorent le chant
des acariens
la belle étiolée minaude avec son rire:
"que le jour ne dépasse pas ses dernières heures"
entendent mes doigts
"que l'amour n'échappe pas aux tortures"
entendent mes jambes
"que la parole des amères vaguelettes
vente sur un crâne trituré"
entendent mes cheveux
nous n'oublierons point de repasser par-là
dans une lumière faiblarde
le joug de mes premiers jours
Tant d'années écoulées à parler d'une Lune aimante, la brisure de miroirs vidés de leurs reflets. Et je ne pense qu'à la boîte, ouverture dans une noirceur opaque, le Vide du nord et le sifflement de tes pas sur mes os blanchis. Tant d'années à attendre sans demander, des souvenirs de l'inutile sensation d'élargir ses sens.
Pendant que je demande aux arbres d'habiller mes rêves, il se produit deux incidents sans rapport apparent entre eux: 1) deux plaques tectoniques entrent en collision et créent un nouveau continent, 2) une corneille s'envole et finit dans le réacteur d'un Airbus.
1)
vie nouvelle et espèces inconnues
figure d'ancienneté sur des cimes vierges
le passage du temps est avalé par
la nouveauté
conception éclairée par des pensées
sans fondement
évolution
répétition de l'Histoire nouvelle
un autre visage souffre et c'est la fin des
haricots
des profondeurs de la mer
une troisième route traverse les premières
le vécu s'étale au-delà des visions de cataclysme
et inaugure le repli vers la soie
celle qui dote la peau de la douceur d'un sourire
2)
éclats en miettes dans la fureur
pluie rouge et vaporeuse
la sélective misère la conduit au creux
de ma paume coupée
1-2
le vent s'épanouit sur le nouveau-monde
en teintes d'écarlate sur les herbes
suffisance palpable
une idée générale de ce qu'à pu être
l'incendie de mon ventre
en apercevant
déambulant en fièvre majeure
la dévoreuse de nuits
dans tes mains le coeur battant
d'une tribu de poètes réincarnés
chevauchant les saisons à la recherche
du néant
volatile
terre
mimétisme de vie dans les pales d'un monstre de métal
je m'assois sur un banc de gare
observant les étoiles absentes
et ne pensant qu'au doux silence
de ton souffle sur mon esprit
21 décembre 2010