lundi 26 novembre 2007

THE PASSION OF LOVERS

Les outils pour parvenir à la fin de ce long voyage ne sont pas faciles à trouver. Des indices par-ci, par-là traînent, mais on ne peut rien savoir sur ceux-ci sans au préalable les avoir mis ensemble, pour qu'ils forment ainsi une construction, une entité qu'on a encore de la difficulté à reconnaître... De quel voyage je parle? Je ne sais pas. Le mien, ça c'est sûr, mais je ne sais pas quel genre de voyage.

Je me suis mis à marcher dans le noir, comme un zombie en quête de chair fraîche, malgré cette lumière aveuglante du soleil d'été qui plombait sur moi. Sans m'en rendre compte, j'avais les yeux fermés, je ne voulais pas voir la réalité en face, je n'étais pas prêt à la voir. Le suis-je, présentement? Sans doute pas. Mais j'ouvre toutefois les yeux et je me rend compte que beaucoup d'eau a coulé et s'est depuis transformée en neige. Je me rend compte que je suis seul et qu'elle est partie. Je me rend compte que je ne la reverrai plus. Je me rend compte que la peine est toujours aussi forte, mais que la douleur est partie. Cette pointe au fer chaud a été retirée de mon coeur et je recommence à respirer. Une grande inspiration, une paix intérieure teintée de l'ombre de la mélancolie. Mes mains tremblent toujours, par contre. Je ne peux rien pour les arrêter, alors je les regarde et je souris en pensant qu'il me faudrait un snare pour pouvoir faire de beaux roulements, le grondement du tonnerre de Thor dans toute sa splendeur!

Ce qui me rassure, c'est mon sourire. S'il n'existait plus, je commencerais à me poser de sérieuses questions par rapport à ma santé mentale. Mais le sourire est là. Et le désir, celui d'être à nouveau aimé, celui d'aimer à nouveau. Mais le temps a encore besoin de moi, tout comme j'ai encore besoin de lui. Je dois passer une moppe pour nettoyer tout ce sang qui a couler autour de moi, venant de cette blessure encore rouge sur ma peau.

L'orage ne fait que passer, mais il dure depuis si longtemps...

vendredi 23 novembre 2007

THE SKY'S GONE OUT...

...parti pêché
ou tout simplement aller piquer un somme d'après-midi
sous un soleil de plomb
fondant autour d'une dent cariée et rouge

des souvenirs de plaies flottent
pendant ce temps
dans un néant sans nuage

des belettes courent le long des lignes de tension
leurs ombres décident de rester sur place
jouant les funambules
elles tombent silencieusement dans un air enfumé
les gorges chaudes saignent dans des bocaux de verre cassé

tournant le coin d'un mur de brique
la femme aux mains de cristal
l'univers tenant dans la paume de sa main
s'envole dans sa robe étoilée
pour combler le vide du ciel
elle y trouve un esprit perdu
dans un bouquet de lis et de
ruines

il rêve de repos
il dort sur la braise
il mange des oursins vivants
son estomac a la forme d'un étau
mais jamais il ne pense à la fin
celle qui nettoie la mémoire
et se répand sans trêve dans le Blanc
de la clairière au bout du chemin

vendredi 16 novembre 2007

DINER D'ADIEU...

Julie occupe beaucoup mes pensées, ces derniers temps. La nuit dernière, elle est venue dans mon sommeil, nous avons pris notre dernier repas ensemble. Habillée de blanc, elle était assise devant moi, tout sourire, elle parlait le plus naturellement du monde, ses yeux bleus brillaient d'un éclat doux. Je ne me souviens même pas de ce que nous avons parlé, seuls son sourire, sa voix et ses yeux me captivaient. Et elle savait. Elle savait qu'on n'allait plus se revoir, elle savait et j'ai pleuré. Doucement, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps devant elle, lui disant que tout ce qu'elle disait n'avait plus d'importance parce qu'elle n'était plus là.

Elle, tout ce qu'elle a fait, c'est me regarder et me sourire, ses yeux perçant mes larmes, et je n'ai pas pu m'empêcher de l'embrasser, un dernier et amoureux baiser qui est venu me réchauffer les tripes, même si je me disais en même temps qu'elle n'était pas là, que c'était un fantôme. Je m'en foutais. Elle était devant moi, en chair et en os, je pouvais la toucher et lui sourire à nouveau, mes mains dans ses cheveux, mes lèvres sur les siennes, sentant sa chaleur, une dernière goutte de bonheur avant le vide du réveil.

Pour elle, ça n'avait pas d'importance non plus qu'elle ne soit plus là. Elle flotte dans mes pensées, ma mémoire, les gestes quotidiens que les autres font et qui me rappellent à elle, ce n'est pas vrai qu'elle n'est plus là. Je le sais maintenant. Ce dîner d'adieu m'a fait voir une chose: Luc, cesse d'en prendre sur toi pour ce qui est arrivé. D'une image terrifiante de sa mort est née cette femme avec qui tu as mangé et bu dans ton rêve, cette image qui devra te suivre jusqu'à la fin de tes jours, ce sourire toujours présent, cette vie toujours forte et cette chaleur, ce feu que sa présence apportait toujours dans tes entrailles, réchauffant ton corps d'une lumière ensoleillée.

En me réveillant, je voulais crier sur les toits qu'elle était venue me voir, me dire un dernier adieu avant que je continue ma vie. Je ne sais pas si mon imagination est trop fertile ou si une part d'elle y était, tout était trop à fleur de peau pour que je ne puisse pas croire un peu.

Et je viens de lire le dernier message du blog de Félix et encore une fois, tout est trop là pour que ce ne soit que pure coïncidence.... Voilà ce qu'il a écrit:
"Les rencontres qui brisent les lois du temps et de l'espace, sont messagères divines. Elles sont vivantes comme des fruits et nos âmes, sans elles, se languissent et meurent."
C'est de Moebius. C'est en plein ce qui m'est arrivé cette nuit. C'en est trop pour que je puisse retenir les larmes que j'ai dans les yeux. Les joues imbibées de larmes, je retourne vivre avec en mon coeur l'amour d'un ange.

Merci, Julie...