lundi 31 juillet 2006

PSYCHOPOMPES

Voilà ce que donne un poème après avoir lu "La couleur tombée du ciel", de Lovecraft, et écouté "The Seduction of Claude Debussy", de Art of Noise. Phase d'aspiration (la plus violente) dans un noyau couvrant tout le spectre lumineux.


Tremblante
étendue sur son lit
avec comme compagne la maladie
elle les voit rôder tout autour
semblables à des dizaines de sanglants vautours.
Sa bouche ridée tente de crier :
rien.

Elle ne fait que trembler
les yeux sortis de la tête
sa peau est un champ de taches
son cerveau a tout oublier.
Ombres
lumières.
Les formes voguent pour leur drogue
suçant les restes d’humanité
de la centenaire
se repaissant de son intelligence
Psychopompes.
Le moment de la mort est venu
une âme s’échappe
immédiatement engloutie
par les créatures dévorantes inhumaines.
Célestes vent sans but
les étoiles n’en ont rien à cirer.

Un médecin apparaît
ses souliers glissent sur le sol
avec un bruit de succion.

« Je vous reconnais!
Vous me devez tout, sales pestes!
Je veux
à l’instant
cette âme impie que vous dévorez
sinon gare à la mort! »

Des millions de couleurs éclatent
les feux du soleil se déchaînent.
C’est ainsi que le façonneur d’amour
trébuche dans sa folie
engouffrant le vide froid et dur
ses souliers glissant sur les couleurs.

Même le créateur meurt de ses créatures
vibrant de cette musique acharnée
celle du génie à l’égoïsme sacré.
Les notes
au vent
éparses
éparpillées
mourant dans l’air humide
au gré des Psychopompes.

26 juillet 2001

jeudi 27 juillet 2006

L'EMPLOYÉ

On croit souvent laisser passer des choses sans qu'elles nous affectent, et finalement, le train nous passe dessus sans qu'on s'en aperçoive. Une goutte de sang sur une table blanche, la main tremblante, le sourcil froid, et l'évanouissement nous enlace comme les bras de la mort.

Le froid se rend jusqu'aux tripes où le feu jadis fort devient d'une fébrilité rancunière: on croirait qu'il nous en veut de ne jamais avoir ressenti assez. Une fois trop tard, il ne faut plus attendre après les braises, elles sont de glaise et se solidifient rapidement sous les pas du temps. La rage reste, pourtant. Qu'attendre d'une inconnue quand nos êtres proches se foutent de notre gueule? Comment faire confiance au voisin quand la Crasse vient de l'être aimé, une indécence morbide qui flotte depuis deux années et qui ne veut plus se détacher des lambeaux qui me servent de poumons, m'empêchant de respirer à grand air, anéantissement pur de la volonté d'aimer encore?

Des questions qui demeurent sans réponse et qui vont illustrer (à travers mon écriture) tout le début de ma vie d'adulte et qui illustrent encore aujourd'hui la déception dans mes yeux qui brûlent de transpercer la brume de la vie.

Introduction sombre, j'en conviens, mais qui vous fera peut-être comprendre l'idée derrière les poèmes qui suivront dorénavant...


yeux aveuglés par une transpiration sévère
vêtements humides
chaleur étouffante

son souffle coupé
d’où sort un nuage puant la menthe
laisse une nappe mouillée dans ses verres brouillés

tout passe si vite
à l’intérieur de son crâne
que faire
pourquoi moi
qu’ai-je fait pour mériter cela
semble-t-il penser

ses mains
moites
échappent ce qu’elles tenaient
et un vacarme
fracassant l’ouïe fébrile
retentit dans toute la pièce à ciel ouvert

toujours plus de sueur perlant sur son front

mais son regard est vide
absent
un passant croirait voir un attardé
un moins que rien
il ne peut voir la vérité en face

il se regarde dans un miroir

l’incapable ne bave pas
et sa précision serait parfaite
si la chaleur humide
ne venait pas
enrayer
ses
circuit semi-organiques

transpiration
non
condensation

une tourterelle meurt en son vol
et l’employé l’admire
la mort inconnue frappe encore
et le robot travaille toujours

15 juillet 2001

vendredi 21 juillet 2006

EFFONDREMENT DU RENOUVEAU

Critique sociale sur les gros hommes d'affaire trop occupés à regarder (l'oeil vide) la bourse (la-leur) pour voir qu'ils sont en vie. Tentative de sauver le tout qui rate inmanquablement. Un échec prémédité. Ça ne servira à rien dans ce monde où règne le crétinisme congénitale d'une société humaine en déclin. C'est qu'elle ne veut pas changer, la petite. L'être humain a toujours été très conservateur et ne veut pas se rendre compte que les fondements actuels ne tiennent plus la route...


Du haut de son proéminent perchoir de fer,
il regarde d’un œil inquisiteur
la vie.
Tout lui vient par bouffées, comme un souffle d’enfer
qui verrait dépérir toutes ses fleurs
sans vie.

Chiffres, conférences, empêchements,
télévision, médiatisation, Internet, Dieu.
Une goutte perlée de fluide buccal tombe…
tombe jusqu’aux tréfonds infects de ses pieds
sur le sol l’aspirant, assoiffé.
Son expression reflète sa stupidité.

« Je suis le maître du monde! » crie-t-il.
« Tu es le maître de tes illusions
et de rien d’autre, cafard » dis-je.
Il pleure, le pleutre.
Ses pleurs pleuvent encore vers le bas.
Toujours vers le bas décadent
carnavalesque.

Seul, le bureau de fer se décompose,
grugé par l’insatiable air que nous respirons.

Plus rien ne reste car plus personne ne demeure.
Tout meurt dans l’oubli
pour assister plus tard au renouveau.

Oh! Mais quelle surprise ont les cieux en admirant le néant engloutir les poussières grises et mornes dans son sillage, rugissant sa rage contre la stupidité céleste. Futiles sont maintenant les fleurs et le perchoir de fer rongé, car l’Ordre des Choses vient rétablir l’unique source de fiente universelle. Il s’en va, voguant au gré des vents cosmiques, vers cette petite boule en putréfaction où jadis régnait l’intelligence primitive en maître contestable.
Mais tout ce qu’il fait est de passer à ses côtés, renversant ainsi l’équilibre précaire de la sphère systématique, provoquant ainsi l’effacement du renouveau.

14 juillet 2001

mardi 18 juillet 2006

NIHIL PM

Bon, ce poème est définitivement la première tentative à ce que sera en presque totalité le troisième volet. C'est-à-dire l'expression la plus brut de mon inconscient sans aucun contrôle de style ou de forme, sinon le sien propre. L'indécision, l'angoisse, l'avalement de l'être par des plantes déitiques au sang bleu. Je cherche, toujours, sans jamais savoir quoi au juste. Et toujours, le néant flotte devant moi, sans rien laisser transparaître derrière.

Une fin de soirée catatonique, pour ne pas dire. Il a été difficile à sortir de moi, ce texte, comme si je n'étais pas encore près pour le nouveau style qui allait insidieusement me prendre d'assaut dans les mois qui allait venir. 2001 fut une année plutôt éprouvante. Une grande part des changements dans mon écriture sont dus à Hélène. Cette relation était quelque peu complexe (je n'entrerai pas dans les détails) et comme toute bonne relation qui se respecte avec Luc Pelletier, ça s'est plus ou moins mal terminé. Personne n'apprécie se faire largué au téléphone. :O)

Je vous laisse à votre lecture!


Succombe au leurre, sens cette sensibilité distincte t’envahir.
Retourne au niveau des nymphéas aquatiques du désir
Et baigne-toi dans la mare des vrombissements gâteux.
C’est par cette ensemble que tu te sentiras comateux.

Mal
Embranchements
Synagogue indigo flottant sur les fleuves du ciel en feu.

Vraiment, suis-je un cancre pour entendre ces idioties enfantines?

Non.

Les circuits endoloris du déluge enivrant semblent vomir
Des arbres plats de l’Amazone indifférente pour souffrir.

Je les regarde pleurer, et je pars au loin, aussi indifférent de l’acte,
Mais invariablement confus du chant de la nymphe de ce pacte.

Pacte incohérent dans toute cette mélodie harmonieuse et vaine,
Et tout ce sang bleu et rouge, coulant dans mes tendres veines
Tout ce sang manquant et maudissant la musique d’un sourire…

Peut-être vaudrait-il mieux disparaître et en mourir?

Jamais.

Un cri stupide et cet œil ouvert devant moi m’incite à quitter la ville
De ces rêves imbus d’eux-mêmes et de ces viles cadavres serviles.

Sans ma main, comment faire? Fi du manque de sang, la peur.
Peur d’être aimer
Peur de manger
Peur de mourir
Peur de vivre
Peur d’aimer…

Semblant de manquement et d’effroi. Il faut tout perdre à cette heure.

Je ne pense pas percer les anges avec ces mots fébriles,
Mais peut-être, en bas, sur le sable mouvant, les menues plantes volubiles
Nous dévorerons entièrement sans gloire ni fortune,
Nous emportant à la fois vers notre sort l’infortune…

2 juillet 2001

samedi 15 juillet 2006

ÉNGAG

C’est horrible, cataclysmique surtout,
pour l’être cher que je vais bientôt perdre.
Angoisse de la mort ? Ou peur d’un fou ?
Je voudrais bien enfin le comprendre…

Je me retourne et ne le voit plus là où il était,
Parti… parti…

14 juin 2001

mercredi 12 juillet 2006

RIVIÈRE BRISÉE

Inspiré d'une chanson de l'album solo de Brendan Perry (ex Dead Can Dance). Une vision très perturbante du futur où la désolation de l'Humain indiffère la nature. Un poème miroir en quatre parties évolutives: passé, présent, futur, nostalgie.
 

Je vis près de la rivière
où les anciens dieux viennent encore s’abreuver
et se regarder dans ce miroir qui, naguère,
accueillait les plus gracieuses fées.

Trois tours, étourdissement,
c’est autre chose,
confus dans ma vision de glace,
qui semble disparaître
tout au fond de la nappe bleue supportant le ciel.

Vivre dans la mort de son être peut tuer,
mais ne jamais souffler sur les étoiles
peut rendre l’imagination malade.

Subissant l’angoisse, elles sont là, impatientes,
qui attendent en vain la brise qui les fera vaciller.



Je vis près de la rivière
où les étoiles viennent encore se baigner
et se regarder dans ce miroir qui, hier,
semblait frémir au rythme de mes pas lents.
Les petites fées ne sont plus, envolées,
l’œil de la nuit veille sur la vague houleuse
qui s’embrase et disparaît dans ce vent violent,
emportant mon esprit vers les rochers,
au loin.

Ces gigantesques blocs immobiles et ternes
se moquent d’une présence éphémère qui rôde
dans les flots devenus enfer.

Elles ont l’éternité derrière et devant elles,
et voudraient bien, pour fuir l’ennui, avoir des ailes.

Elles sont aveugles, sourdes, muettes…
À quoi peuvent-elles bien penser?

Ni fin, ni commencement pour une pierre,
encore moins pour deux, mais il est trop tard…
ou trop tôt…

Retour à la source originelle de l’humanité.



Je vis près de la rivière
où les conquérants viendront s’étendre
et mourir de leur tranquille mort maladive
en brisant ce miroir qui, demain,
miettes et éclats flottant au grés du courant,
dans une lenteur catatonique,
voudra saigner pour étancher sa soif,
comme les anciens dieux qui seront partis,
mon esprit vers l’inconnu emporté… brisé?

Je me sens comme ces pierres handicapées,
prêt à m’envoler hors du monde qui, jadis,
observait les gracieuses fées dans cette musique d’or.
dans ma tête, un nuage paresseux dort
et roule sur la houle, près de ma maison.

C’est suffisant pour que j’en perde la raison.



Je vivais près de la rivière
où les anciens dieux venaient s’abreuver
et s’admirer dans ce miroir qui, maintenant,
n’accueille que de douces larmes
cristallisées par le feu pâle coulant à sa surface,
lancées de l’infini avec une indifférente mélancolie.

Le vide, tout autour,
sauf pour ces rochers qui ne changent pas d’idée…

7 juin 2001

INDIGESTION DU MONDE

Plutôt un défoulement qu'autre chose. Je ne sais plus trop pourquoi j'ai écrit ça, mais il est tout même rigolo. Abrupt, gras, ce poème est une ébauche qui mènera vers "Ode au gras" que j'ai écrit dans le troisième volet.

L’indigestion s’accapare d’un son de harpe mélodieux
et enlève aussi l’air sur un ton mineur.
Elle creuse et creuse et creuse
pour finalement cueillir une cerise pourpre
sur le lit d’une rivière endiablée.
Elle broie ensuite la musique cordelière
et se noie parce qu’elle a trop mangé.

15 mai 2001

vendredi 7 juillet 2006

TRANCHES ORGANIQUES À DEMI ENGLOUTIES

Un autre poème pour cette jadis charmante demoiselle Hélène. Je ne pense pas qu'elle était au courant que j'étais l'un de ses plus grands fans. Son art me fascinait énormément et c'est sans doute pour cette raison que j'ai écrit autant lorsque je l'ai côtoyée. J'ai finalement "sorti" avec elle (je ne sais plus de quelle date à quelle date et c'est sans importance, de toute façon), mais ça n'a pas fonctionné (amour à distance et autres merdes). Elle m'a largué au téléphone (quelle joie!) sans aucun remord. La vie est faite comme ça. Des rencontres qui semblent enrichissantes et durables qui finissent toujours par se détruire à petit feu. Jusqu'à maintenant, ça a été ça mes relations amoureuses.

Mais la vie nous apprend plein de choses et je sais fort bien que j'y suis pour pas mal dans toutes ces ruptures. Mais bon, mieux vaut ne pas s'éterniser sur le sujet, vous êtes là pour lire des poèmes, pas mes jérémiades! :O)


Tranches organiques à demi englouties
pour ces fidèles cortèges de bombes.
Suite à l’ampleur des dégâts, je m’enfuis.
Loin, sur une infinité dans les tombes
fuyantes, bruyantes, engouffrantes,
je suis le rythme de mon propre cœur,
sauvage dans cette forêt de folie ambiguë.
Sur toi je pose mon regard
une dernière fois avant de te regarder encore,
et je ne peux penser à autre chose
qu’à tes yeux pénétrants,
comme une lueur au fond noir du soir.
Je marche alors, me faisant minuscule,
sur le bord de tes lèvres
afin de les lire au son du silence.
Il n’est pas trop tard
non, pas trop tard pour te parler de l’absurdité,
lorsque nous nous retrouvons dans cette obscurité
qui pèse comme un danger menaçant de détruire,
détruire ce qui peut rester.
Et le reste viendra simplement dans nos têtes,
une folie mutuelle, s’entrecroisant inlassablement.
Le sable volera en poussière bleue et la vie rigolera bien du tumulte cacophonique nous entourant, nous enivrant, et plus les soleils monteront dans le ciel, plus le sentiment robotisé par la société se dégèlera pour créer une entité autre et neuve, et fera de l’ancienne foire une veuve triste et morne.

À minuit, tous les plats sont cuits,
Mais les chats ne sont pas gris.
Or, l’angoisse monte peu à peu en moi,
Usant un cœur plein à craquer.
Rien de mieux qu’un bain d’amour pour mûrir sans mourir.

Sans regarder autour, je me penche pour ramasser le cristal d’une de tes larmes et je le garde sous ma langue pour toujours goûter ta tristesse noire et réservée. Je le fait par amour, mais aussi pour mieux connaître la folie qui semble t’habiter et qui te va si bien. Sourde folie musicale, fourbe folie cérébrale, gourde sous un lit d’hôpital qui tombe entre mes mains l’attrapant pour la boire lentement.
Je me retrouve encore sous le ciel électrique et je m’endors finalement avec toi, ma tête sur tes jambes, sachant qu’il ne peut rien m’arriver.
Dormir est bon
quand je suis dans tes rêves
où tu rêves d’un de ces beaux vers,
ces beaux vers d’illusion
coulés dans le verre d’un de tes rêves.
Parallélisme de la pensée humaine,
sous-univers sous la réalité fictionnelle.
Le monde n’est que ce que nous en faisons,
il s’agit simplement de se réveiller.
Dans ton sourire, je peux me voir modifier le temps
pour sentir enfin le parfum sur tes joues
blanches et belles.
Si belle et si rebelle,
j’en tombe encore de plus en plus haut vers l’horizon.
Une sorte de torrent intérieur semble vouloir en sortir. Je me demande, dans un cri filamenteux de l’air, tout en ensorcelant une lune dépitée, je me demande si tes yeux se tourneront à leur tour vers moi. Pure supposition illusoire semblerait-il encore une fois, je présume. Mais attendons la suite sur la même Bat-Chaîne, même Bat-Heure…

13 mai 2001

mercredi 5 juillet 2006

IRMIDOGIE

Un poème en prose qui n'a aucun sens. C'est l'exemple le plus flagrant de mon goût à l'écriture automatique. Le poème s'intitule "Irmidogie". Irmidogie est synomyme de folie à l'état pur (dans mon vocabulaire), le chaos originel qui mis dans mon esprit l'idée de l'exformisme.

Irmidogie deviendra par la suite l'un des douze mondes qui existera dans l'univers du Dernier Soupir (et vous devez sans doute en avoir marre de m'entendre parler de ce texte sans pouvoir le lire! héhéhé!). Le monde de la folie, cela va de soit! Juste une détail de plus concernant le Dernier Soupir, je me suis beaucoup inspiré de l'univers de Neil Gaiman dans sa création.

Irmidogie, c'est aussi une ode à une demoiselle qui se nomme Hélène et que j'ai aimé comme un dingue à l'époque. Elle fut ma muse pendant une grosse partie du deuxième volet.

Ah! Une dernière chose avant de continuer... Essayez de trouver les auteurs qui sont présent dans ce texte à travers tous les jeux de mots que j'ai fait... En espérant que vous vous amuserez autant que moi!

Enfin, je vous laisse lire "Irmidogie", c'est quand même un peu long à lire...


- Tiens, qu’avons-nous ici? Rhubarbe chaudrée avec sauce de palourdes. Excellent par ici.
- Les vidanges passent bientôt, tu leur donneras.
- Mais…
- Y a pas de « mais » qui tienne, imbécile…

* Premier tableau d’Irmidogie *
Hum! Silence dans la salle! Nous allons commencer l’Irmidogie sur le dos d’une pintade. Sous le soleil dans 5, 4, 3, 20, 8, 54, allez-y! Lancez les piliers de boue sur le métal de son ignorance. La ferraille se déplace en cercles monobules sur la ligne jaune de l’envoûtement. Et c’est dans une narine qu’il distinguera la pintade vantarde armée de cornichons à l’aneth. Bouze-de-Bourbon et Von Triple-Fükker se balancent dans l’atmosphère marécageuse du portable bleu. Des pas, silencieux… Folie, folie, folie des anciennes ruines mexicaines sur ces foutoirs andalous de merde ductile. Irmidogie collective, maintenant! Soupape pompier marin d’eau douce crème aux champignons nucléaires. Si jeune, et si rebelle, si belle, et si enivrante du vin d’hydromel suffixe. Le noir, les horreurs, terminés ces idiots fumigènes en se lançant dans la boue supramimette, ou minette aux menottes rousses pâles, ses yeux quasi jaunes m’ensorcèlent sur le vent éventré du ciel nocturne, où ne brille qu’une seule étoile… L M, elle aime, aile emme, Hell aim, L N, el haine, hèle aine, et le N, Hé! laine!, Hélène…
C’est obsessif, folisiaque, horridale, vumifuge, emmitouffant, ces bobettes noires pèsent sur une conscience qui a soif, tout comme mes yeux dans les brises lunaires. L’amour. L’amour qui rend fou, l’amour amitière, l’amour orgueilleux, l’amour romantique, l’amour familiale, l’amour heureux, l’amour triste, l’amour bavard, amour silencieux, amour langoureux, amour destructeur, amour amoureux, tout simplement Amour. C’est le jeu de la vie et de la mort sur le chemin menant à cette toilette vierge, latrine euphorique, bécosse paradisiaque. Tu chies, tu pètes, tu rotes et tu meurs, trois p’tits tours et puis s’en vont, p’tit foulards bruns…
Appelez-moi Idiosyncrate ptomaïnal, appelez-moi Gadjo Dilo, appelez-moi Ampuse désossée, je serai toujours Folie Burlesque! Lâche pas la patate, Freud, tu en auras long à étudier dans cette suite d’idées invertébrées et larvaires, varech, réclame, âme, lame, larme, l’arme à gauche, gaucherie spirituelle, ruelle sombre, ombre blanche, hanche de bois, hache d’abois, Robert Charlebois, il coûte cher le poids… Assez ou je te casse les noix!

* Deuxième tableau de chasse aux fantômes *
Dans les sous-bois d’Aurévilly, ce barbu mal armé chante la marmicelle dans les égouts du beau, de l’air et du sol famirédos. Et je vois dans mon verre, l’aine de cette dame qui a mal aux reins. Beaucoup plus tard, il vit, lié au mât de la baleine, Ulysse 31 qui sifflait un air qui sent mauvais. Bulles dans l’eau, séant dans le sable, les fourmis crohondes s’enflamment les testicules dans un bas tôt le matin, ou un bateau le mât teint… Confuses élacobromissions de l’être en palpables sécrétions visqueuses. Dans mon sourire, Louise attaque ces chiens dévorés par la grand-graine syphillienne des mots passant à toute vitesse sur le violon séché, sur des oignons mangés. Fille impure sur un mur d’ordures très mûres. Je divague sur dix vagues et je dit « vague » à cette diva gueuse. Souvenirs, souvenirs…
Menton fourchu à l’heure qu’il est, l’Irmidogie individuelle peut débuter. Six saucisses sautent six sauces, six semences. Lavez-vous l’orange blossom sur la tête de cancre, ciblez six blé d’Inde sur cette dinde et crachez votre nez syrien si rien ne vous chante. Recette de bœuf sourd, les canards de la Bulgarie s’empalent à travers la folle, ivre d’apnée. Musique pour ma muse aphrodisiaque, mensonges égocentriques pour le plaisir des chefs cuisiniers de la tribu Brady, tout cela se meut en un violent désir d’affermir l’ordre dingochitiste du chiasme stupéfait. Sirconapiduelgom sarmanello légiononogolefeur soustime ave gomo gomo affumebloïstocave prupucucumumu olosyncopathe d’ovirazgulh boristophe (ici, il y a une suite de symboles incompréhensible qui se termine pas le mot « HÉLÈNE » écrit en espèce de signes chinois)!!! Sybil Vane. André Majord’homme flûtiste sur les plaines d’Alfred Nobebelles. Retour de l’obsession, de Calvin Kline. Sirupeux vase communicant fondant dans dix dandys. Les foudres de l’archipel du sanglier flottant et du cochon siffleur atteignent les fleurs du mal au cœur, chœur fragile sous les mains d’un pirate maboule. Je m’enfuirai donc dans ce val d’ombres pour feindre ma mort folimique. Tout n’est que fiction dans le regard des autres et stupidité dans leurs gestes hideux.
Épluche-patate en bandoulières. Ruche psychopathe en genouillères. Drôle de tube, pourtant. Anévrisme du lactose phallique que le monde purulent de l’Occident. C’est le sommet de la frivolisation. Annihilophobe, peur de la destruction des majorités d’empâtés sur le nombril de l’indifférence d’interférence. Beurre de caca haut.

* Troisième Irmidogie du tabulot *
- Ah! Qu’est-ce que nous avons ici? Syrose du foie dans son jus de moelle osseuse. Les habitants disent que ce plat bouge, tellement il est coloré.
- Vas leur foutre dans le cul!
- Mais…
- Ta gueule pauvre tronche de beurre de cas chaos!
Indicible, je n’en puis plus de ces élucubrations dans ce siècle où le solide s’embête avec le liquide siphonné de la pluie! J’organise ma passion sur l’être de lettres qui veut être laid. Si tu peux jouer cette symphonie cacophonique assez longtemps, embarque avec moi sur l’ordalie de l’origami et manque ces luminescentes envolées de l’hymne échoïdale, dans la danse bruyante et vaseuse. La sortie est par-là, où ce nain honteux bonifie souvent sous le ventre manchot. Si belle, si rebelle, et si jeune, disais-tu? Meurt pour la vie et vis pour la mort, ainsi font les oiseaux de papier. Imbibe-toi de cette lueur jaune qui te hante constamment dans tes moments de lucidité comme de folie. La canarde rit en passant dans une buanderie sordide. Quelle camaraderie du démon pour si peu dans le feu des volcans, les neiges du Kilimandjaro. Les pleurs paranoïaques me rendent fou et mélancolique. C’est un cri morbide dans le jour, le soleil et ses rayons agressent ta peau et tes yeux, et toi, tu restes là, à danser dans cette mare d’australopithèques se bourrant de bifteck. Irmidogie involontaire de l’insalubrité cataclysmique résonnant sur ton tympan. Souffrance bienfaitrice dans la folie, folie, folie, folie, reste polie, sophie, momie, vomi, vaudou, filou, fille, folie…
Cercle vicieux dans sa perversion symptomatique, absurdité volontaire du vase dominant la forêt de sapins, de lapins, erreur de données, erreur de données. Je lui ai donné l’air, l’heure et elle m’a renié, l’air heureudice, Eurydice de l’indissociable indice fauve…
Dans toute cette signifiance jouissante, encore vas-tu mordre cette chairure près de la serrure où crient moult pressures dans le mou. Heures qui passent, fleurs toutes basses, horreurs lassent, pleurs qui t’enlacent. L’univers… l’univers s’en moque de ces ouvriers organiques qui niquent sous des lévriers chimiques. Tout cela n’est que transcontindicabilisation. Syndicadavres moribonds saouls, indiquez le havre de ces si bons matous. La pureté de ton âme en sera ainsi réduite à l’état de la Louisiane française, cette minorité mourant de l’asphyxie causée par leur langue de bois impuissante à une frayeur de pourrir. Finis donc ton assiette, punis donc cette coquette et pisse tes tripes de sang au visage du critocéphalographitique enfin de l’orgueil incandescent. Elmivoronze poulèbride phtumorgoth moda-mody sur Mobby Dick qui enscropulle phistoche momo. Rigoulasche protosythétique. (Autre suite de symboles étrange et semi chinois, ou extraterrestres). Démagogie tronique que cette merde irmidogiaque. La démographie de la dune fœtale mendierait le clair de lune pour bien moins. Si seul au milieu de cette horde de zombies…

* Tableau quatrième : Irmidogia *
Plusieurs personnes se demandent si les dents tombent du ciel lorsqu’ils perdent les leurs. Ces sieurs résonnent et commandent le silence de tombe, miel mort s’ils merdent dans les fleurs. À la lueur de ces phénomènes, tout porte à croire que la vie mousse et pousse sur la planète des chiens au nom d’Irmidogia. Plantes en fût, oranges en mutation, terre cuite en porcelaine devant ces porcs de haine, dans un port de laine. Il est fort ce putois qui pue sur les toits en se disant à lui-même : « tu pues, toi! » Il y a dix ans, les ouvriers de langue d’Oc pataugeaient dans le bourbier de l’éternelle puanteur près de ce pré vert, au milieu des algues marines de Chine communistible. Mains tenant maintes nuances, maintenant, elles pleuvent sur les ouvriers chantonnant un jazz zigzaguant avec leurs zizis zigotos au Zimbaboué. Une goutte de sueur de Californication dans une grange où la dame de pique racle sa barbe et tue Rick avec un carton moelleux. Des petits points font des poids vers la planète Sartre-Urne et Jupe-à-terre. Voyons maintenant ce que Your-Anus dira à cette Farce. Les cloches du cocher subiront l’éclatement des roches quand la viande à chien sera proche. Ils seront tous des instruments de torture s’ils dérogent et des prés, et des Montaignes. Je glisse alors sur le jus des teignes électroniques et je lâche un électro-juteux et magique où s’éteignent les limaces. Des tours d’ivoire deviennent phalliques aux yeux de l’englobante momification de mon être déluré des cas denses, et toute cette décadence devient une musique arabe dans mon intestin qui grêle sur les routes embrouillardées par l’orgasmicanique photo mobile. Les vagues de la feuille blanche, les branches de la veuve en transe, tous au pas des cadences armérielles. Bousille, fusille, Castille, gentille, famille, fille, vrille, fille, jaune, encore m’envahissant, comme dans un cimetière intrigant où le doux murmure des feuilles m’emporte sur un nuage chargé de poésie. Son visage me revient tout saoul, riant de mon incompréhension de sa vision artiste. Des cris me hantent et volent en harmonie fluidiste en trombe sur les veuve rances. Dérision que tout cela! Des membres mentent en feux syllabiques aux regards fuyants perpétuellement infinis qui se tournent vers les astres plats. Irmidogie platonique, enfin.
Pleutre enraciné dans l’ambre, cette anti-chambre de l’horreur et de l’union solitaire. Amour platonique voué à passer sa vie sur un pied gauche. Videncre pudique quand Biquette somme la piquette de se boire vitement. C’est sous la vitre meurtrière qu’elle aperçoit mon ombre fugitive et qu’elle pleure en mangeant mille re-morts. Mi-mort, j’honore, je mords ma mort en tord.
Au revoir, sombres jours sans folie, sombres fours, cent jolies demoiselles sirotant les ans sans comprendre la mourante.

* En rut sur le cinquième fabliau *
- Tiens, qu’avons-nous ici? Un être dément assis dans ses excréments pourrissant, arborant un air stupéfait et renfrogné, nappé d’une succulente couche de transpiration cutanée. D’après moi, il faudrait s’en débarrasser.
- Va te faire sodomiser!
- J’en ai assez, monsieur. Mourer.
- …
Et pan! Dans la tête fromagée! C’est la bastonnade qui s’y remet en sens inverse. Nous avons dépecé un cancre las et nous l’avons fourré de lard saint. Une bonne bourre et puis, là, il meurt. Irmidogie spirituelle de l’introspectateur. Mimétisme freudien si cher par paire d’oreilles, et ils nous renvoient nos bancs par les fous de bas sang. Une lueur mnémonique arienne veut te regarder encore une fois avaler ce ragoût de nuages en sortant des nues. Âge ingratifiant que celui de l’orphotindrose bollica molle cancan. Quand va-t-on arriver? Jamais, ou demain, mais ta main n’est plus dans ta poche. Mets ta main sur le poil chauve de l’ignorance intellectuelle. Ce coco pourrait bien, en fin de conte, décider que Bud Spencer et ses poings sont dus pour le prix Nobel à la poubelle. Regard impromptu. Sumo, ces guerriers de l’art, chient noix et pommes de terre fertiles. Zozon goinfre. Enfer mésopotamien et B-52 volant une fois de plus les souliers de l’orifice par des artifices pluriels. Les oiseaux volent, terre en vue. Il sont tous des enfants de la pomme de route du paradis. Ils dansent et chantent et tournent et avancent et reculent et rampent, mais ils ne regardent jamais devant eux, pour ne pas tomber dans la folie. Inutile, elle se rend vers eux en ballottant sur ces balles, ôtant leurs champs d’ail en rigolant avec ce ruisseau de douleur à l’embouchiure de l’âne ustensile de cuisine. Dans ce monde infernal, la folie est pure et compréhensible. Plus de jeux de maux, plût à moi d’en décider, l’autre ment. Le soleil, l’or, le blé mûr, ses yeux jaunes me sont apparus une autre fois, autrement cette fois-ci, au travers des millions de rats verts sur une musique de Ravel. Plus seulement les dieux, mais aussi la boue chevaleresque, le corbeau ensorcelant et la vie sage. Multiplicité idyllique au temps du vent très doux et par le dosage des caresses passagères. L’empire d’ilguikelkarn Plotersinclinal flanche du corps beau, du visage, de ce ventre invitant et des caresses dans son dos. Enfin, je peux respirer une foliopurélite en filant moi-même au monolithe amourophile qu’est ma pensée plantée en terreur un sourire sans mourir du fou rire qui donne la soif aride de boire du lait vraiment bon. Souvent, j’en pleure, mais je sais que tout cela se terminera un jour, parce que devenir sérieux, c’est mourir, et tout le monde sait que dans du mou, rire est jouissif pour ces rieurs lointains ne comprenant pas cette fabule Irmidogie, car devenir fou, c’est renaître de ses cendres.
Je pense que c’est la faim.

29 avril 2001

ORGANISATIONS CRÉATRICES

Voilà enfin venu le temps de la véritable expérimentation personnelle! Pas de cours pour me restreindre dans des voies nébuleuses, pas de prof pour donner des conseils plus ou moins efficaces. Du pur Luc Pelletier. C'est à partir d'ici que les textes deviennent beaucoup plus intéressants. Le thème de l'oiseau, ici, prendra sa signification la plus commune. Il est l'envolée vers une autre étape de ma vie: la vie universitaire, la découverte de textes fabuleux dont Moby Dick, le retour à une liberté après une épreuve de couple qui s'est mal finie (une longue histoire qui s'est terminée avec un conflit spirituel avec la personne en question (voir la fin du premier volet si vous êtes curieux)).

L'inconscient, plus que jamais, travaillera au fil des poèmes, mais vous en aurez un exemple frappant dans le prochain qui s'appellera "Irmidogie".


Sur l’îlot de la déchéance accrue,
cet oiseau ne vole dans ses pensées
que par une injection souvent aiguë
de ce chant divin et très nuancé;
un regard
bleu
qui sourit aux tombeaux de sa vie.
Ponctuation d’infini dans le souffle
accueillant le mystère empli de folie.

Il se voit dans cette eau fangeuse,
où les organisations créatrices
embellissent
inventent
devinent ce marbre indestructible
où l’oiseau de ses pattes tangibles
s’évapore dans l’atmosphère humide.

Un
enfant
papillon
envahira
son esprit confus
sur la plaine éternelle
où nagent deux cercles plats,
symbole ambigu de noirceur
recouvrant les pensées surhumaines
de l’oiseau effacé de sa lueur
grise et ensuite bleue du ciel vapeur
par lequel ce regard vivant nie
la nourriture spirituelle
de cette triste folie rouge
enveloppée de rayons;
un cosmos à lui seul
sur la rue de bronze,
dans les palais
d’Alexandre
le Grand
Dupe.

Absorption
de ces macchabées imbus de paroles
vides faites de bois.
Refus de la matérialité nuisible
de cette minorité visible
pour enfin devenir
un feu céleste.

11 avril 2001