lundi 30 juillet 2007

DÉMAGOGIE DE LA BÊTE

je plonge un bras dans le mur et découvre une silhouette verdâtre
mi-humaine
mi-plante
elle découpe un steak de boeuf sur une table de laiton

au même moment
le téléphone sonne
le facteur me dit qu'un oeuf est en train d'exploser dans ma cuisine
et je décide d'habiter sur la paume d'une déesse habillée d'étoiles

elle me sourit et je pleure devant cette lumière

trop d'heures penché sur mon front noirci par la peine
trop de jours sans jamais oublier une goutte d'espoir
trop de minutes le regard dans le vide à ne pas te voir
trop d'années avec la peur au creux des veines

je grandis au milieu d'un nuage vert
vers lequel une lune humide se prend un verre
d'une tequila habitée par un ver encore vivant
et décidé à conquérir le monde
guitare à la main
des paroles de colère crachées dans une vapeur sucrée

"Débrouillez-vous gueules de bouzes!
Envahissez la plaine de vos cerveaux
que l'animal en vous déchire le voile de torpeur
qui manigance la congélation de vos sens!
Un maquillage finit toujours par se ternir
un coquillage finit toujours au fond de la mer
débrouillez-vous pour porter le nu face au monde!"

c'est ainsi que la plaie s'ouvrira sur des champs de
tournesols géants
et nous n'entendrons que le silence
qui pèse sur des oreilles bouchées

31 juillet 2007

jeudi 26 juillet 2007

NÉVRALGIE HYPOTHERMIQUE DANS LA RÉGION DE L'INCONSCIENT...

On n'en sort pas, malgré tout. Ça reste coincé dans le plexus solaire, où jamais le soleil n'a pu pointer son nez. Une espèce de ver géant qui gruge l'intérieur et laisse un trou béant, sans rien pour le remplacer. C'est de là que part les larmes, c'est de là que part la douleur.

C'est d'ici que nous démarrons notre voyage, sur le contour sucré des démangeaisons de la blessure. Une marche mal assurée sur des plaies sanguinolentes, d'un rouge foncé et sale. Des vibrations sourdes résonnent dans mon crâne, un tambour arythmique qui s'emballe et coupe le souffle. Il suffit d'un regard à mes pieds pour constater que je marche dans le vide. Une ribambelle de souvenirs m'assaille, me cogne, me caresse, m'emporte dans une chute qui n'en finit plus.

Le sol, soudain. Je me lève dans le noir et bute sur ma tête. Je suis hors de moi-même, encore une fois et il fait noir. Mon corps est une fois de plus derrière une porte étanche et il ne bouge plus, dans la position du Penseur.

Je suis déréglé, je suis las, je suis... mort? Non. Seulement absent et angoissé comme jamais je ne l'ai été. Mes heures de sommeil diminuent, mes yeux se creusent, le cerveau de mes mains se met à faire du Parkinson et le monde m'inquiète. La vie ne s'en va jamais de la façon qu'on le prévoit. Elle part, tout simplement. On a le choix d'embarquer ou de laisser le train passer...

Que vais-je faire...?

Plus les jours avancent et plus la mort de Julie me pèse. Je recommence à voir sans cesse l'épisode de sa mort lié à mon épisode de panique d'il y a deux semaines. Dès que je ferme les yeux, dès que je ne pense plus à rien. Alors je pense à Julie McCabe qui a perdu sa meilleure amie, Je pense à Félix qui a perdu son "miroir", je pense à ma famille, et je recommence à angoisser sur... quoi? Je ne sais pas. Quelle culpabilité vient me frapper et pour quelle raison? Celle de vivre? Non. Celle de ne pas être capable de bouger, paralysé que je suis par la lassitude? Je ne sais pas.

Pour l'instant, je me laisse aller, la main sur la poitrine, retenant une douleur physique et psychologique qui vient de payer son hypothèque pour les 150 prochaines années...

Que vais-je faire...?

mardi 24 juillet 2007

BLANCHISSERIE DE POULETS RÔTIS

Une dose d'absurde dans toute cette mare de tristesse et d'espérances. J'en avais le plus grand besoin. C'est en me brossant les dents, hier soir, que m'est venue cette idée de blanchisserie de poulets. Un parfum de camp de concentration et de prêtres fous, comme je les aime tant.

dans la pénombre du vieux Manoir Manif
des hiérophantes animaliers aboient leur mal
indifférents qu’ils sont du mur oblique
arbitrant les craques sur leur crâne

un mal nécessaire au fond des tripes
quand sur le sol reposent les carcasses
indifférentes qu’elles sont des souliers rouges
souillant la nature d’un gardien aveugle

depuis peu
la denrée de volaille subsiste
en peine de carbone
immaculée conception au milieu d’un four
crématoire
à la fin des temps modernes
rien ne vaut plus rien
que la vie garrochée à la gorge du diable
s’épivardant au reflet de ce fleuve sanguin

oublieux de la cacophonie
je me lève de l’autel de vêtements souillés
je plonge mes mains dans la mare blanche
et j’en sors douze poulets rôtis
indifférent que je suis de l’odeur de caviar fraîchement moulu
qui anime des chiffres de monnaie courante

grandes rénovations
silhouettes fourbes et dents noircies
demeurer stable dans cette pétrification
relève de la témérité

mais nous voulons encore porter les plumes
sur nos tempes blanchies

24 juillet 2007

dimanche 22 juillet 2007

EN BOÎTE...

Aujourd'hui, c'est la journée de la boîte... Deux jours après l'anniversaire de Julie, 4 semaines après sa mort, je me décide à vider mon lit de sa présence. Tâche ardue, ça m'arrache le coeur, mais ça me l'arrache encore plus lorsque je m'étends à côté du pyjama qu'elle portait quand elle venait dormir chez moi. Un tour au lavage, j'enlève son parfum de mes narines somnolentes et cette nuit, je passerai ma première nuit "sans elle" depuis qu'elle n'est plus là...

Julie McCabe me disait hier que c'est tellement réconfortant de se tenir en position foetale, protégé de toutes les sources extérieures. Mais comme elle disait aussi, il ne faut pas se clouer dans cette position, il faut relever la tête et respirer un peu d'air frais. C'est ce que je m'apprête à faire pour la première fois depuis 4 semaines : relever la tête et respirer du mieux que mes poumons malades peuvent le faire un air où je ne sentirai plus le parfum de mon Ange.

Prise de conscience totale de son absence. Depuis 4 jours, je ne dors presque plus, j'ai des crises de larmes incroyables et je me sens totalement traumatisé. Je regarde le vide, je n'écoute plus quand on me parle, distrait par des pensées que je ne me rappelle pas la seconde d'après....

Souvenirs en panne... c'est ce qu'elle chantait. Le cerveau qui bloque un traumatisme et qui engourdit l'être en entier pour le couper de la douleur. C'est dans cet état que je suis depuis 4 semaines, c'est de cet état que je me sors peu à peu pour sentir cette douleur toujours présente, toujours aussi coupante, toujours dans ce crâne fourmillant d'images aussi belles qu'effrayantes. C'est dans cet état que Julie a passé la plus grosse partie de sa jeunesse, de son adolescence et du début de son âge adulte. C'est de cet état qu'elle était sortie quand je l'ai rencontrée en octobre dernier. Elle était prête à Vivre pleinement et j'étais prêt à l'accompagner jusqu'au bout du monde, dans un amour vrai, doux et souriant.

Je fixe encore le vide, mais je suis calme. Toujours engourdi, pas tout à fait présent, mais calme.

La route se trace tranquillement sous mes pas, c'est moi qui décide où elle conduit. Pour le moment, elle monte vers le ciel, à la recherche d'un Ange Blond. Les nuages sentent le miel et le froid de la nuit m'envahit. Je voudrais embrasser son sourire une dernière fois, avant d'arriver trop haut et ne plus être capable de revenir...

J'entends les autres, autour, qui m'appellent et me tirent vers eux. Je me laisse redescendre doucement, bercer par le son des rires et des regards chauds et vivifiants.

Respire l'air frais, Luc. Débarre tes bras et tes jambes recroquevillés, lève la tête et regarde le monde.

Il est à toi.

vendredi 20 juillet 2007

RETOUR DANS LE SOUVENIR

Ce matin, je suis allé sur Flickr pour arranger mes photos et je me suis finalement décidé à terminer le set de Julie. Que de souvenirs dans ces photos, que de bons moments passés en compagnie de cette femme lumineuse qui a conquis mon coeur. Il ne faut pas arrêter d'avoir de bons moments, même si la personne aimée s'en est allée vers d'autres cieux. Je comprends peu à peu cela, ça rentre par petits coups dans ce crâne hermétique qui est mien. Ce que Julie aurait voulu, c'est que je continue d'être là pour les autres et surtout, d'être là pour moi. Il est inutile de rester dans cette cuve de pseudo-confort que je me suis faite à la suite de la mort de Julie, nageant toujours en elle, malgré son absence. Je dors avec son pyjama près de moi toutes les nuits et je pense que ça va finir par me tuer.

Stagnation. J'ai beaucoup écrit dans mon journal personnel contre cet état nauséeux qui empêche l'évolution. J'ai qualifié ça d'Anapocalypse dans ce blog. En ce moment, je suis dans cet état de stagnation, incapable d'en sortir à cause de plein de facteurs dont ma tristesse meurtrière, ma lassitude et ma maladie. Comme je disais dans un message plus bas, il faut combattre l'infection. Je vis ma tristesse du mieux que je le peux, mon amour pour Julie est inqualifiable tellement il est immense. Je sens qu'il faut que je passe à l'étape suivante, sinon, je vais stagner et commencer à dépérir...

Mais je pense que je vais avoir besoin d'aide pour passer à cette prochaine étape... Je sens, je sais, que ça va être trop dur...

jeudi 19 juillet 2007

STRESS DÉMINEUR

Je me suis réveillé à 5h30 ce matin. Encore une fois, les yeux grands ouverts, dans le stress le plus total. Ça fait plusieurs matins que je me réveille comme ça, sans vraiment comprendre la cause exacte. Il est 11h30 et je suis encore dans cet état. Je pense que la réalité commence à me rattraper de plus en plus. Julie me manque toujours plus de jour en jour et je ne peux faire autrement que de sentir ce Manque dans toutes les fibres de mon corps. Je commence à ne plus bien dormir et je ne sais même pas si mes rêves ont un certain rapport avec cette difficulté à dormir, je ne m'en souviens jamais...

je creuse et creuse
dans la vase d'un soulier abandonné
beaucoup de jours ont passé
seule la mémoire demeure au centre du temps

grand
sous le museau d'une abomination affamée
je creuse et creuse
dans une terre friable et éternelle
qui m'enterre dans les semaines dévoreuses
oublié que je suis sur les pavés d'un cirque
millénaire

je creuse et creuse
ce roc défoncé par les pas de milliards de danseurs
emportés qu'ils sont dans le fouillis des âges

enfin immobile
la mer coule sur mon visage rongé par
une météorite éteinte dans le matin

tremblote du coeur
l'échec d'un pilier savoure ce qui reste

une plaine vide où un vieil homme creuse et creuse

mardi 17 juillet 2007

PILLOW BLANKET FOR MY BALLS

Ce sont les paroles de Patrick Watson, interprétées pas Luc Pelletier. Julie m'a fait découvrir cet excellent musicien et je n'écoute que ça depuis une semaine. Son album Close to Paradise. Un son vaporeux, féérique, noir et en même temps d'un comique assez troublant à cause de la voix un peu aigue de Patrick.

Je pense n'avoir jamais fait autant rire Julie qu'au moment où j'ai sorti cette phrase, qui était en réalité: "Be a blanket for my bones". Un moment magique que d'assister à un fou rire de Julie, et j'ai assisté à énormément de ses fous rires! La lumière qu'elle dégage s'intensifie à un point tel qu'on ne peut faire autrement que de tomber amoureux d'elle, emporté par sa folie. Elle m'a partagé cette folie dès le premier courriel qu'elle m'a écrit, sans même me connaître. J'ai plongé dedans tête première et je ne regrette pas une seule seconde de m'y être noyé, mélangeant ainsi nos deux folies, nos deux univers, sans pour autant en obstruer un. Un Big Bang chaotique et divin, l'amour véritable où l'honnêteté faisait foi de loi.

Certains épisodes furent plus durs, mais nous les passions ensemble. Je n'avais pas encore eu le temps de lui dire que je voulais des enfants d'elle, mais j'en avais parlé à Chantale, lui disant que le fait que Martin soit rendu avec un petit bébé tout mignon et que Christine et Daniel me disent que c'est la plus belle chose qui leur soit arrivée m'a fait beaucoup réfléchir et que finalement, c'est avec Julie que j'aurais voulu avoir des enfants. Elle aurait été une mère fantastique. Trois jours avant le décès de Julie, Chantale l'avait invitée à souper. Elles se sont parlées et Chantale lui a dit ce que je lui ai dit. Julie a donc finalement su que mon amour pour elle était tel que je voulais élevé un enfant auprès d'elle, que nous aurions été les meilleurs parents du monde. Elle est partie en sachant cela. Elle est partie avec dans son coeur la certitude que nous aurions passé le reste de nos jours ensemble avec notre marmaille.

Quand Chantale m'a dit ça jeudi dernier, en route pour Chicoutimi, le poids du désespoir s'est allégé tout d'un coup, me laissant un peu plus respirer. Je gardais en moi la regret immense de n'avoir pas eu le temps de lui dire....

Repose en paix, douce Julie, tu mérites la tranquillité du coeur jusqu'à la fin des temps et mon amour t'accompagnera jusque là...

jeudi 12 juillet 2007

JE PENSE...

À la vie qui peut continuer son train sans que rien ne change...
À ce qu'elle a bien pu faire de sa soirée pendant que j'étais parti au cinoche avec des amis...
À la journée où on va recevoir un courriel de "Bonne journée, je t'aime!"...
À la nuit passé dans ses bras réconfortants, sentant son souffle sur mon visage...

Et je me dis...
Que rien ne sera plus pareil à partir de maintenant...
Que le Vide n'est rien face au Manque...
Que demain reste un brouillard opaque et noir...
Qu'il faudrait bien recommencer à respirer, un jour... mais j'en suis encore incapable. J'ai passé ma première nuit d'enfer et de réelle angoisse face à tout cela et je me dis que ça ne fait que commencer. L'infection doit être combattue, toutefois...

mercredi 11 juillet 2007

TENTER DE VIVRE

On en est rendu là. Mais je ne sais plus. Après ma crise de panique de lundi, j'ai commencé à me poser un tas de questions par rapport à moi, à ce que je suis et ce que je fais. Des questions inconscientes, des réponses qui m'ont explosées dans le crâne. J'en suis rendu là.

Je n'ai jamais appris à découvrir mes affinités. Je me suis toujours laissé conduire par un inconscient en fuite de mon passé. Je ne sais pas ce que j'aime ou ce que je n'aime pas, seule une impression nébuleuse m'habite lorsque vient la question suivante: "As-tu aimé ça?" La seule chose que j'ai vraiment sue (ou suée?), c'est que j'aime Julie du plus profond de mon coeur et c'est grâce à elle que je peux enfin tenter de vivre.

Pour l'instant, mon frère (que je viens de quitter du téléphone) me suggère d'inhaler de l'opium par la bouche pour faire du bien à mes poumons, mais je ne crois pas que ce soit une très bonne idée...

Plus fort que ça. On tente de sombrer, consolations par l'alcool et les drogues. Je ne suis pas intéressé. Le mal me ronge, toutefois. Je me suis encore réveillé avec les cris de douleur et d'angoisse de Julie, ce matin. Je suis pris aux poumons, comme si j'étais en train d'imploser tranquillement. La cage thoracique tient encore le coup, toutefois...

Lassitude. Je l'écris depuis deux semaines, c'est toute ma vie qu'elle accompagne. Elle est seulement beaucoup plus forte depuis le 25 juin... Les gens travaillent et je suis seul. Demain soir, départ pour le Saguenay. Changement de décor, espérons qu'il soit accompagné d'un changement d'humeur...

lundi 9 juillet 2007

MORCELLEMENTS

Je me suis senti dans une tombe aujourd'hui, pris entre quatre planches, plus capable de respirer, les mains déformées par la souffrance sans pouvoir les bouger, le corps engourdi par la panique. Un détour à l'hôpital (merci à ce cher Jean Delorme), je retourne à la maison, plus de peur que de mal...

Mais la peur n'y étais pas. Le mal, lui, était sournois. Cette après-midi, j'ai vécu "live" ce que Julie a dû vivre le 25 juin dans son lit. Une douleur intérieure affreuse, une angoisse folle de ne plus pouvoir bouger mes membres. Tout m'est revenu... Toutes les souffrances qu'elle a pu endurer, la tentative vaine de réanimation, le transport jusqu'à l'hôpital... Ce fut un cauchemar... En revenant à la maison, j'étais complètement gelé par une pilule que l'infirmière m'a donnée, j'avais l'impression de marche sur un bateau qui tangue et je voyais double.

Crise de panique totale.

Je dois arrêter. Pas arrêter de vivre, mais arrêter de me tuer. Out of the deep blue sea, taking my breath in the mouth of a goddess...

Comment aimer?

lentement
grise nocturne sur fond de cale sèche
la bègue surnage au milieu du feu

croûtes amères dans l'estomac
les édredons duveteux s'élancent au cou des jeunes filles
encerclées de toile
elles dévalent la pluie qui ruisselle sur mon corps
et plongent dans le creux de mon nombril

dizziness
et morcellement du psychosome dans l'expectative du néant
j'en viens à croire que les âges se répètent continuellement...

ÉTOURDERIES...

Plein la tête. Il y a deux jours, j'ai passé l'après-midi et la soirée avec Félix, Antoine et Julie McCabe... C'était la première fois qu'on faisait quelque chose ensemble depuis la mort de Julie et ça a fait très étrange qu'elle ne soit pas avec nous, comme s'il manquait quelqu'un au groupe que nous formions. C'est comme une chaîne qu'un maillon se casse soudainement et où les autres maillons essaient de se ressoudre pour refermer la brèche. C'est maladroit, inconfortable, bizarre. Il n'y avait aucune main que je pouvais tenir, aucun regard amoureux à porter, aucune lèvre à embrasser, aucun réconfort que la personne aimée peu nous apporter habituellement. Que le regard embarrassé de mes amis les plus proches qui avaient l'air de se sentir aussi mal que moi.

Je pense qu'elle nous manquait à tous, et en même temps, on ne semblait pas oser vouloir parler d'elle, elle qui par un seul mot pouvait faire dégeler n'importe quel coeur.

Je n'ai fait que flotter, encore une fois, à travers cette journée pénible et en même temps réconfortante par la présence de ces trois personnes chères à mon coeur. Nous ne devons pas laisser cet inconfort miner notre moral. Je ne dois pas laisser ce malaise m'empêche de vous voir, mes chers amis. Avec des pas mal assurés, je me relève toutefois peu à peu, une journée à la fois, toujours aussi vide, de plus en plus las, mais je me relève quand même. Je ne peux faire autrement, il n'y a pas d'autre solution que celle-là.

Devant moi s'étend une rivière dans laquelle des éclats de verres tourbillonnent silencieusement, m'écorchant sur mon passage, je nage toujours, je saigne toujours, seul au milieu des eaux, avec en moi tout l'amour qu'il me reste, l'héritage d'un ange blond qui avait peur des araignées, mais qui n'a jamais eu peur de la Vie...

samedi 7 juillet 2007

DANSER HORS DE LA FOULE

Ce n'est qu'une minime impression. Une idée d'impression, qui fait dérailler les pensées vers la buée dans une vitre humide, vers une fourmi qui marche entre mes pieds, vers le bambins, de l'autre côté de la rue, en train de dévorer un Mr Freeze le sourire aux lèvres. Un déclic se fait à l'intérieur, comme on allume la lumière dans une pièce sombre, qui nous fait décrocher totalement de la réalité.

Ça arrive à tout le monde, une fois de temps en temps.

Depuis le 25 juin, chaque minute est un déclic comme ça, pour moi. Incapable de me concentrer plus que 15 secondes, je me laisse voguer sur une mer vaporeuse et colorée des sourires de Julie, de son regard étincelant et de ses mains qui ne me lâchaient pas. Des vagues plus sombres peuplent aussi cette étendue, et c'est au moment de frapper l'une d'elles que je sombre à chaque fois dans cette mélancolie morbide, des yeux remplis d'incompréhension, un visage crispé, son Dernier Soupir.... J'ai beau ne plus vouloir y penser, cette image me tient avec des griffres d'acier, juste à l'intérieur de mon coeur, juste à l'endroit où le baume essaie de guérir la plaie qui s'ouvre d'elle-même.

Ça fera déjà deux semaines... J'ai l'impression que c'était ce matin...

mercredi 4 juillet 2007

SYNDROME 11H11...

Julie et moi, nous avions une heure à nous (et cette heure-là est sans doute à plein d'autre monde aussi). 11h11. On le voyait tout le temps quand on était ensemble et depuis la mort de Julie, je le vois 4 fois plus. Une heure de souvenir ou une heure maudite? Je ne sais trop. Depuis 4 jours, je me sens comme un zombie sous les pilules, à essayer de vaincre ma grippe/bronchite qui m'a terrassée il y a exactement une semaine.

Je ne suis pas pleinement là à cause de ça. Je ne ressens pas pleinement à cause de ça. Je suis vidé de tousser mes poumons et lever un bras m'est pénible. Mais la guérison est là, je la sens de jour en jour. C'est lent, mais c'est présent.

Qu'en est-il de moi après cette semaine de folie cauchemardesque? Un grain de sable au milieu de l'univers. Il est seul, il a froid, mais il sens les étoiles autour, qui le regardent de leurs grands yeux bleus.

Marcher sur son ombre est la fatalité de la vie, à moins de s'appeler Superman. La Vision s'estompe peu à peu, elle me tue de moins en moins, mais elle demeure, toujours. Je sais que je ne m'en sauverai pas. Je sais qu'elle est gravée dans mon cerveau jusqu'à la fin de mes jours. Je tremble intérieurement, mais au dehors, je suis vedge, las, dans un mutisme qui m'avale et que je ne peux franchir. J'ai peine à ouvrir la bouche pour dire des choses sensées. Mais je suis avec vous. Je nage dans le monde sans le laisse me pénétrer. Les gens me parlent et je ne suis pas là, perdu dans des pensées qui se font les amies de l'oubli.

Je vis, c'est l'important. J'entends ce corps qui craque et que je retiens de tomber. Il me faut du repos, du très long repos.

Silence... personne ne parle. White noise in my eyes...