samedi 28 janvier 2006

LE VENT

Quand je vois ces visages souriants,
je me rappelle. Je me souviens des prés
où j'avais l'habitude de marcher,
une plaine où tout va au gré du vent.

Car le vent est la grande puissance
pousant les navires sur les mers
et la vague sur le sable amer,
rejetant une légère voix en tous sens.

Il était la pure folie esthétique
m'emportant dans un long songe,
absorbant ma jeunesse telle une éponge
qui a trop bu de cet Atlantique.

Riez tant que vous le pouvez encore,
j'attendrai la fin de l'Histoire
en pensant à ces visages qui implorent
comme une Madone sans victoire,
qui implorent la vérité du rêve pleureur
et rappelant la nuit propice à la fête
sans savoir qu'elle en perdra la tête.

C'est tout pour l'instant, il me reste une heure
pour vivre et me laisser emporter
par le vent doux et invitant
qui me pousse le dos en mordant
la souffrance me pointant de son épée.

24 mars 1998

mardi 24 janvier 2006

MORTELLES SOUFFRANCES...

Celui-là, c'est le premier d'une courte lignée que j'ai écrit sous l'effet de l'alcool. Ça n'a pas donné grand chose, seulement un ramassi d'orgueuil et d'appitoyement sur soi suite, encore une fois, à une peine d'amour (toujours la même, en fait!). Donc tout y est basique et manque totalement de métaphore... Je pense que je n'ai écrit que 4 ou 5 autres poèmes sous une quelconque influence extérieure (alcool, surtout), mais je les ai écrits à l'époque de mon université, donc plusieurs années plus tard, et les résultats sont moins satisfaisants que lorsque mon inconscient est à jeun. Bref, c'est en toute lucidité que les illuminations me viennent, pas sous l'influence de la drogue!! Mouhouhahahaha!!

Bonne lecture.


c'est la fin
c'est terminé
le monde que je connais a maintenant disparu au loin
emporté par le dernier vestige d'amour
qui émane de mon corps meurtri

les paroles sortant de ma bouche
s'envolent dans la nuit obscure
sans oreille pour écouter sa mélodie
morte et implorant le pardon

c'est avec crainte et soupçons
que je regarde enfin ses yeux
qui cachent tant de secrets amers
qu'aucune pensée ne peut y résister

mais mon coeur a éclaté pour ne plus jamais se refaire
car ni la Mort et ni la Vie m'obligent à danser seul
dans toute la tempête écarlate
venant du plus profond de mes entrailles

je recule présentement tout au fond de mon esprit pour découvrir
si telle est la solution ultime
que rien
aujourd'hui
n'y est bien

tout meurt
tout explose à la fois
dans un mouvement pluvieux d'espérances jadis vertes et nombreuses

et la cacophonie résonne telles les cloches d'une solitude profonde et mortelle
car c'est vrai
je suis seul
pour l'éternité

24 mars 1998

mardi 17 janvier 2006

Le Petit Pissenlit

Enfin, un poème qui se termine bien... ... Nah!


jaune était le petit pissenlit
qui visita la semelle de ma botte
écrasé sous ce terrible poids
il éclabousse tout le gazon

je me ravis à la vue de ceci
pensant à un grenouille
à la place de ces fleurs très banales
qui envahissent tout mon beau terrain

car ma colère surpasse le long
et périlleux chemin
vers la maison du bonheur parfait et éternel
mourant en même temps que moi

las
je m'arrête sur le pavé
noirci par le courroux crasseux
et rongeant mon âme inculte
en émettant cette sublime symphonie

je me fais emporter par le vent
de soupçons angoissants et proscrits
en exil je verrai tout ce qui doit vivre
et tout ce qui doit mourir

les pétales dansent dans le souffle maudit
et souffrent de la peur
qui dort en mon être
celui qui se noie dans mon esprit

22 mars 1998

mardi 10 janvier 2006

In the mood for love... but not yours...

Je suis en forme ce soir, c'est assez la déprime pour que je vous largue une pleine rasade de textes! D'ailleurs, les deux prochains sont les pionniers d'un univers grossissant, un monde où la réalité est créée par le rêve, un monde où tous errent sans but, mais où la vie se déroule tout de même sans heurt. Un monde où la mort frappera, mais pas maintenant. Aujourd'hui, c'est la naissance, c'est le début d'une grande aventure d'amour avec l'inconscient et ses possibilités que je vous dévoile! Ébauche d'une plus grande oeuvre, voici les balbutiements de l'un de mes univers personnels...


ERA

je rêve de la vie courte
que j'aurais pu posséder
si j'étais retourné sur la route
me conduisant vers la belle Danaé

car c'est dans ses longs bras
chauds, sensuels, invitants
que je me réveillerai à temps
pour un monde appelé Era

mais il n'est pas trop tard
à la fin de mon exténuant voyage
pour enfin rêver ces feuillages
envoûtant mon Être devenu pulsar

il est maintenant vrai et réel
mon songe du monde des songes
ce royaume où tout est éternel
et où l'infini gagne sur le mensonge

un pouvoir immensément grand
m'attire de son souffle sanglant
et je m'assoupis alors en silence
en regardant les fleurs qui dansent

suis-je mort sans le savoir?
mon esprit s'éparpille dans le vide
trop assommé pour vivre et voir
la lumière fusionnant dans le morbide

à la suite de cette délicate alchimie
plusieurs airs résonnent dans ma tête
les cloches d'une marche funèbre réussie
ont percé tous ces chants de fête

soudain
mon corps réapparaît
plus beau que tout sur Terre

je régnais sur le rêve
le dévorais
pour connaître la paix dans l'enfer

et mon coeur s'ouvre bien grand
accueillant toute joie et tout amour
qui puisse le sustenter
briser le vent
emportant mes sentiments au Carrefour

la Mort est maintenant surmontée
ce monde l'a avalée en ses entrailles
la dégusteant avec une trempette d'émail
seul j'ai survécu au courroux des entités

je dis donc mes adieux à Danaé
puisses-tu revenir bientôt
charmante
pour conclure ce que nous avons commencé
et pour rêver de nouveau cette terre errante

8 mars 1998

Un chant de naissance ne peu ensuite qu'être suivi par un chant de mort, c'est la fatalité de ce monde et de cette vie................

REQUIEM D'ERA

fabuleuse époque noire
où les enlevantes ténébreuses
foulent les vastes nuits
dans une splendeur mortelle

les yeux dans l'ombre mouvante
perdifie absolue régnant seule
les morts se lèvent pour accueillir
l'orage brumeux se rapprochant
tel un prédateur à l'affût de sa proie pitoyable
courant désespérément au loin
vers un refuge lamentable

quelque chose de beau
fragile
tombe lentement du ciel pourpre aux teintes éternelles
se brisant sur le sol rocailleux

la Mort est là pour toi
Frère
gothique élévation sombre
venue des profondeurs de l'abîme
sans fin
et sans merci

il est l'heure du mal banal
cillant dans l'oreille impie
soufflant un parfum maudit
regorgeant de la Force Divine

que vie t'apporte joie et bonheur
Ami
l'arrivée des morts est proche

chante la mélodie nuptiale
de la nuit des Phös et des Morres

10 mars 1998

En deux jours, je venais donc d'inventer non seulement un monde, mais les deux principales entités habitant les méandres grotesques de ses racoins. Je ne les décris pas, ils apparaîtront à tous plus tard dans l'épopée que j'ai appelée "Le Dernier Soupir", deuxième livre des "aventures" du personnage que j'ai baptisé il y a peu l'Ancien Nord.

Le prochain et dernier poème pour ce soir est le reflet flou et basique de ce que sera plus tard mon écriture. Nous plongeons maintenant totalement dans la métaphore où la réalité à toute sa place!


FABULE HYSTÉRIE

morte amertume d'un hiver acharné
refoulée au plus profond des abîmes
endormie pour une éternité hantée
dans l'entremêlement de ses racines
malmenée par la tempête exquise
la brousse sauvage remonte banquise
glaciale persécution mordant la mâchoire
du syndrome cataclysmique du déboire

l'infamie collective se distingue
parmi l'ordre aboli dans le chaos
des oiseaux infernaux tout là-haut
qui volent en calembours pour les dingues
c'est l'appétit du tranquille flot éclairé
par un soleil noir et pourri
putréfié
qui les appelle à se nourrir du sang juteux
d'un fou monté sur l'autel des morts paresseux

17 mars 1998

Gooten nacht!!!

dimanche 8 janvier 2006

JOIE

le soir nous a quittés rapidement
pour laisser la place à une nuit noire
une réconfortante et longue nuit
appâtant la chair fraîche et juteuse

je suis Gomack le vampire sale
retournant chez lui après une nuit
si amusante et imprévisible de charme
que j'en ai le souffle coupé

je me délecte de votre fluide vital
en souriant comme jamais auparavant
et je laisse votre corps pourissant
sur la place de la ville qui se réveille

jamais je n'ai tant aimé vivre
la mort qui est maintenant mienne
et qui me suit partout où je vais
sur vous
sur tout ce qui vit

mais ma nuit doit finir un jour
car celui-ci doit arriver trop tôt
trop vite
le temps me manque
sacrilège !
mon corps se brise et tombe en poussière

2 mars 1998

mardi 3 janvier 2006

Pour bien commencer l'année...

Premièrement, je souhaite une excellente année à tous ceux qui viendront fureter sur ces pages! 2006 et toujours pas de Bogue! Pour bien commencer cette année, je vous fais part du poème suivant qui illustre le cycle incessant de la vie à la mort, du nouveau au vieux et vice versa. La fatalité.


JE SUIS LA MORT

je suis la Mort
fidèle à vos attentes
vous arrachant de l'étreinte sécurisante
et de l'ennui qui vous retiennent parmi les vivants
mais impuissants face à mon courroux

je pénètre votre corps fragile
sans que vous vous en aperceviez
parfois vous serrant bien fort le coeur
parfois vous étouffant joyeusement

je choisis mes victimes avec tact
me dispersant dans l'univers souffrant
de mes doigts froids et craquelés
je soutire la vie
avec une jouissance sauvage

je suis le piano tombant d'une fenêtre
écrasant la pauvre personne passant là

je suis la chaise électrique des prisons
brûlant les neurones souillés des détenus

je suis les maladies incurables
vous dépérissant peu à peu
souriant

je suis tous vos malheurs brusques
malheurs mortels
malheurs ténébreux

votre Mort me réjouit
car c'est mon nom
je danse sur vos tombes la nuit
c'est là qu'est toute ma vie
car je suis la Mort

24 février 1998