mardi 25 septembre 2007

THÉRAPIE DU VIDE

Est-ce une bonne idée? Ai-je assez de Manque pour en suivre? Je me demande. Quelle était la raison, la première fois? Je n'en avais pas. Je n'y ai tout simplement pas pensé. La question à poser, en fait, c'est: en ai-je besoin? Là, je ne trouve pas la réponse. Je ne suis pas sûr. Je ne pense pas et peut-être que oui.

Le fait est que j'ai une vague impression que ça ne servira pas à grand chose. Je sens en moi la capacité de le faire par moi-même, je sens en moi ce bagage ramassé au fil des ans par les observations que j'ai faites sur moi-même et sur le monde qui m'entoure. En ce moment, je ne peux juste pas commencer. Je vais me laisser recommencer à travailler, bouger un peu plus et on verra après.

Le temps de la réflexion débute aujourd'hui-même. La concentration n'y sera pas, mais la volonté y sera, elle.

LEASH
j'ai trouvé un rampant sur le trottoir obscur
face à un manoir en décomposition de la quatrième dimension
l'hécatombe de l'espèce débute avec le Banquier
et se terminera avec
sur le bras
des pustules d'un rouge amorphe
qui nous sourient de leurs dents noires et polies
elles nous disent:
"nourris-moi!
nourris-moi!
ou péris sous la folie de notre rougeur d'enfant battu!"
je me penche vers ces bouches ouvertes
avec dans le fond de la gorge le cri de Munsch
gueule grande ouverte sur un monde brouillé
les oreilles bouchées qui entendent tout
fort comme la vie
hanté
toujours
par la paix du regard de l'Ange Blond
des larmes aux yeux
je leur souris et m'en vais
suivant mes propres pas dans la terre friable
un hommage aux souvenirs passés
la pointe de l'iceberg n'est plus si haute
j'entends les vagues pianoter sur mon âme

mercredi 19 septembre 2007

MORGUE EN AVANT-PLAN

les moeurs pointues
sur la haut d’un pic glacé
elle s’avance à pas lents
dardant son regard acéré
sur le bout d’une branche morte
dernier vestige de l’Ancien Monde

l’homme tubulaire en extinction
omet de dire le désir de résister
s’estompe dans la fin d’un jour pluvieux

jadis elle demeurait sur son épaule
lui caressant l’échine de ses doigts froids
l’entourant d’un voile rouge fonte des neige

aujourd’hui
une montagne solitaire
le ciel brumeux
cacophonique
le cri de millions de bêtes affamées
unisson de hantise face à la sécheresse
d’un œil qui n’entend pas la pitié
ouragan de sable sur des plaies béantes
le coffret des songes se ferme
sur les phalanges du dormeur
qui se surprend à pêcher la pluie
dans le désert de son esprit

20 septembre 2007

mardi 18 septembre 2007

ONDE DE LANGUEUR

montrer la vie à travers une mince couche de verre
la regarder
voir évoluer les millions de choses qui y poussent

on voit tomber un flocon
le gel y prend
mais la chaleur demeure
toujours présente dans le noyau

je suis une forêt
plantant racines dans une terre meuble
distribuant la vie à travers l'humus des heures passées
ciel fondu vers minuit
des planètes mobiles s'alimentent du feu
la silhouette d'un homme dans l'ombre d'un pommier

onde de langueur
suspense altéré par la lumière d'un phare
des épines s'étirent en lambeaux verts
monstre de lenteur sur la peau du vide
je ne veux plus pousser sans l'eau d'une larme

le pendule s'active à nouveau
tic tac
tic tac
et tout simplement le tic de la mémoire
prenant le dessus sur tout
ombre inquiétante sur le motif tracé
qu'est la vie que je me dessine

je ne peux que regarder passer le train
subir le souffle de son passage
me remémorer un sourire perdu dans les tréfonds
d'une âme perdue dans la peur

de tous côtés
des yeux qui se ferment
des bouches qui se ferment
des oreilles qui se bouchent
un monticule de corps s'entremêlant
un bras dans une jambe
le coeur enfoui dans un autre coeur
j'arpente cette montagne multicolore
sans penser au son de la misère qui se répand
sous l'amas de chair

damier suspendu au-dessus de ma tête
ne reste que le ciel pour observer le vent
et ta main pour tenir mon
coeur

14 septembre 2007

vendredi 14 septembre 2007

PARTICIPACTION

J'ai l'intention de publier un recueil de mes poèmes dans les prochains mois et, si vous le voulez bien, j'aimerais que vous m'aidiez à créer un corpus de poèmes autant par rapport à la thématique, à vos goûts personnels, aux impressions que vous vivez lorsque vous me lisez, etc.

Pas de limite dans vos choix, envoyez-moi seulement les titres que vous avez choisis et que vous aimez particulièrement (toutes les raisons sont possibles) par courriel à l'adresse suivante:
rick_filius@hotmail.com

Je ne vous oblige à rien, de toute façon, je ne suis pas professeur, ni maître d'esclaves (quoique...). Je vais les compiler et voir avec ceux que j'ai choisis moi-même.

Donc, c'est une participation libre, ça peut être amusant à faire et ça ferait de vous mon premier comité de lecture! :O)

Bonne journée à tous!

mardi 11 septembre 2007

DES MERS CASSE-PIEDS

dans le sable vaseux d'une eau chaude
mes pieds scintillent de mille feux
mais s'enfoncent jusqu'à la gorge
d'un Léviathan affamé de chair fraîche


sa gueule édentée croit qu'elle minaude
les dix habitants au cou en forme de noeud
qui n'ont cure que du son de la forge
chaleur accablée sur une peau rêche

sore heart in the blink of an eye
dernière chance de briser la bête
quand sur moi les rayons mortels
du soleil trop bas
accaparent ma vision

la montée hors du souffle rocailleux
démontre la trahison de la terre
angoisse de la plume
encore
gastronomie dominante dans ce qui a lieu de
stable

xénophobie face aux herbes rouges
on ne veut plus lâcher le fil qui tient le nerf de la
raison
mais rien n'y peut dans cet espace trop plein
que le mouvement définitif d'un bras mou
incapable de croire qu'il a des os

vendredi 7 septembre 2007

NO WINDOWS UNLOCKED

with bare hands
I'm eager to put an end to my
pain of the brain

un chant de patrie qui hurle de ses cinquante hauts-parleurs
"allons enfants de la patrie
fonçons tête baissée vers la bain de sang
faisons-nous tuer
hacher menu
liquéfier
pour la Patrie!"

et la batterie de résonner sans cesse dans le caveau
qui sert d'esprit aux zombies rampant à mes pieds

je marche à travers des eaux bourbeuses
et des os rongés par la panique de sept milliards d'amibes
qui n'ont pas compris l'évolution des parasites

dans un aquarium
des fenêtres de briques s'effritent pour former
un lit de cendres rouges de la douceur d'une rose
étendu tout au fond
je dors
je m'entends respirer
je rêve à des yeux noisette plongeant dans mon coeur

la saillie des bulles à la surface fait perdre la face
aux ombres élancées qui regardent
perchées sur leur trois jambes
l'intérieur de leurs paupières

elles ont peur de l'Autre
elles ne veulent que s'endormir à leur tour
et tirer sur le fil qui attache les mains à la
gorge sèche
qui a trop
respiré

mardi 4 septembre 2007

DEMAIN, LA PEUR

Pour aujourd'hui, c'est la tranquillité. Il me prend encore assez souvent de voir des flashes, dans mon esprit, de la mort de Julie. De courts moments pour me rappeler que cette personne remarquable n'est plus ici, mais garde sa place, malgré tout, dans le coeur d'un grand homme qui a les idées tourneboulées.

Le dernier poème que j'ai écrit est, comme le dit Christine dans son commentaire, d'une tristesse indescriptible. Mais on perce toujours, à la fin, une petite lueur d'espoir, le rayon d'un soleil encore à naître, existant toutefois dans l'inconscient collectif des neurones qui m'habitent.

Pour aujourd'hui, je suis bien, je souris, mes yeux brillent d'un éclat qui n'y était pas depuis quelques mois. Je vis et je ne veux pas laisser passer cette vie à m'enfermer derrière les murs d'une quelconque maladresse d'esprit. Je veux être là. Je veux manger cet air respiré par 6 milliard 640 million 647 mille 763 personnes.

La phrase d'aujourd'hui, celle qui revient comme un leitmotiv infernal dans le caveau de mon crâne, cette phrase qui démontre autant la folie de la société qu'une vision ascérée et vraie de la réalité: "You have nothing to fear, only poets and Justice". Elle a été chantée par David J. Haskins dans la chanson "No One's Sending Roses", sur l'album Etiquette of Violence (son premier album solo après Bauhaus). Je ne sais pas pourquoi exactement cette phrase me tourmente tant. Peut-être parce que je suis moi-même poète et que je ne crois pas en la Justice de la société dans laquelle je vis. Je la perçois comme une sorte de monstre hideux (DES MONSTRES.... HIIIDEUX!!!!!) avec une bouche de la grosseur d'un volcan, avalant les bonnes intentions et punissant les yeux fermés, avec l'objectivité d'un robot. Un robot n'a pas d'émotions, un robot ne fait que ce qu'on lui dit de faire. La Justice est ce qu'on en fait. Pour le moment, elle n'est rien, qu'un mot parmi tant d'autres qui perdent leur signification. Dans dix ans, le mot justice ne sera plus dans le dictionnaire.

Et demeureront quelques rebelles de la langue, rôdant dans l'ombre de leur écriture, ils répandront le sang de leur idées sur un papier numérique et seront là lorsque sera le temps de reconstruire la réalité.

Et je serai là, moi aussi.