mardi 30 janvier 2007

PLANÈTE MAUDITE

Ce poème me vient d'un rêve que j'ai fait à l'époque. Un monde où il faut toujours avancer, parce que si on s'arrête, on s'enfonce à notre tour dans la fange. Les faits? Je ne les connais plus.
Cette époque est extrèmement vague pour moi (C'est la raison pour laquelle les commentaires personnels ne foisonnent pas trop depuis un bout, pour ceux qui s'étaient posé la question :O) ).
Les prochains poèmes ont été écrits dans des états étranges de confusion. C'est la transition entre mon départ vers Montréal et mon arrivée dans cette grande ville pourrie. Les débuts à Montréal démontrent déjà que je n'ai pas réussi à me défaire des chaînes que je m'étais forgées à Chicoutimi. C'est plutôt le contraire: L'Engagé des Sondes du poème, c'est moi, qui me suis détaché de toute la scène. Un Moi observateur à la surface, mais aussi créateur de la profondeur, espèce de guide touristique d'une planète qui pourrait bien être la nôtre. Des têtes mortes à la surfaces, des corps squelettiques sous la mer blanche, leur vie aspirée par le noyau dévoreur. Toute la scène ne fait que l'indifférer.
Quoi faire d'autre lorsque que nous nous sommes perdus?


Étoile à proximité
Tricycle sur la Planète Maudite
Les jambes pédalent dans une mer de pus gras
C’est toute une civilisation qui s’enfonce
Seules les têtes dépassent
Marquées par les roues d’une jeunesse éthérée

Pas de répit pour le soleil las du jour
Attiré qu’il est par les tentacules du ciel
Fondre au fond de la terre fondatrice
Névrose refoulée devant la mer blanche

Un enfantôme
S’arrête devant la tête de son frère
Morte depuis des mois à boire le mal
Un œil saigne encore des blessures du vide
On ne roule plus
On s’enfonce maintenant dans la vase
Bassin de semence infertile et puante

Le cadet s’ébat contre l’espace rétrécissant
Bulle de démence entourée de calme malice
Une main s’appuie et se déchire lentement
Que mériter d’autre pour tous les vices

Rien n’évoque l’ampleur étouffée du vent-néant

Deux jambes se mettent en mouvement
Et la roue de tourner enfin
Sous elle la succion rage meurtrièrement
Tout y reste à la fin
Cristallisation bénigne pour la Planète Maudite

Deumeure une boule blanche
Piquetée de têtes mortes
Décomposées en éléments chauffants
Chair nourrissante pour un cœur gelé

Situation renversée
Ombres d’yeux dans un espace sous-marin
Des squelettes tremblent d’une acidité morbide
Millions de tuyaux branchés dans les os
Que les têtes s’arrachent à pleines dents
Elles deviennent folles et dévorent le
Cadet
Mais la source du mal
Est dans leurs crânes desséchés

Sous un masque de folie
Un Engagé des Sondes fuit la scène
Chapeau en main
Il lance un dernier coup d’œil sur son
Œuvre
Et se demande pourquoi il n’est pas devenu
Poète

Jetant sur la surface aveuglante
Une lettre de son amant
Il s’envole rejoindre le soleil las
Sur son tricycle devenu dragon noir
Dans ses écailles coule le venin de la délivrance
Et pullulent en rond les alvéoles minimalistes

Il laisse dans son sillage
Ce qui reste de la mémoire du monde malade
La Planète Maudite

22 mars 2004

mercredi 24 janvier 2007

CENTIPÈDE

J'ai été quelque peu silencieux dans les précédents textes. La raison est simple: très peu de choses à dire avec les derniers poèmes. Soit ils étaient trop bizarres pour en dire quoi que ce soit, soit ils disaient déjà tout ce qu'ils avaient à dire.
Celui-ci, par contre, malgré sa courte longueur, est lourd de sens. Ma quête de destruction du langage (et de mon être intérieur par la même occasion) se poursuit plus avant. Dans ce texte, Dieu est carrément synonyme de mort et d'ennui, émanation d'un cerveau bourré au LSD.
Inspirations: William Burroughs, Dali, mon propre cerveau et le "regardage-aller" du monde qui m'entoure.
L'amputation du cerveau vient de la phrase qui m'avait tant marqué dans le film "Le festin nu", de Cronenberg, qui disait: "Il faut exterminer toute pensée rationnelle". Et comme l'être humain est (supposément) un être de raison, j'ai poussé l'extermination jusqu'à l'amputation de son cerveau. Totalement inutile s'il ne peut voir autre chose que la raison. La raison cache souvent tout le portrait des éléments. La raison empêche souvent de voir l'ensemble et se borne sur le détail. La raison plonge les gens dans la spécialisation, alors qu'une polyvalence (que je caractérise comme étant un chaos des sens) assurera la survie de l'être humain.
C'est la même chose avec le mot. La terminologie mentionnée dans le texte est en fait la Règle (les mots) qui détruit la langue (prise comme langage et comme outils de propagation). Une vase putride ne peut que résulter d'une formalité stricte du langage. Les mots sont là pour être décortiqués, reconstruits, oubliés, métamorphosés, etc. Bref, les mots sont là pour être nos esclaves et non le contraire (nous qui sommes esclaves des mots), malgré que nous soyons leurs créateurs en même temps que ce soient eux qui construisent notre pensée.
Le néant finit tout de même par vaincre la pensée... Et ne reste que les insectes pour se nourrir de notre corps inanimé. Oui. Et après?


Déifier la mort pour immortaliser l’ennui
La tromperie psychédélique
Organique dans un ensemble étiolé de barbares

Six inches up to Heaven
Six feet under the sayings
Of a countdown to
Terminologie

Des mots qui détruisent la langue

Fécalité de la pensée
La suite mène dans la matière grise d’un
Centipède

Denses les maîtres d’orties
Sordide animalisme regretté
Je m’ampute le cerveau
Et viennent les fourmis

10 mars 2004

lundi 22 janvier 2007

DES TERRES RÉSONNENT

Dû-t-il s’enfermer au plus profonds d’un nuage
Rien ne reste le même sous un regard futile d’abandon
Entre le vent et les étés au coin d’une verte plage
Un souci visqueux sourcille en se jetant du haut d’un pont

Dieter résonne sur les parois crânienne de ma forte tête
Ondes graves sillant chaleureusement le soleil au rendez-vous des attardés
Temporels

Phalange bleue
Et une oreille découpée qui trempe dans mon vin
Vingt-et-une raisons de hurler l’injustice défiante pour un dé de fientes
Toujours ces dents qui bougent dans ma bouche
Elles veulent ma langue et ce palais flottant
Comparable aux Castels luxueux d’Arabie

Émeutes de gargarismes

Aussitôt perte de langueur au niveau des narines
Des océans rouges de morve s’estompent dans le creux d’un œil
On manque d’air
La réalité se concrétise
Peur fondamentale au créneau des enterrés

Trois heures
Réalisation de la bouillie vieillotte
En subtiles déflagrations nauséeuses
Qui menacent le soutien fier des bustes généreux et désirables
Et annoncent le départ incontinent de la Lune mielleuse

2 mars 2004

samedi 20 janvier 2007

LES CHEMINS DE LA DESTRUCTION MÈNENT AU RATIONNEL

les chemins de la destruction mènent au rationnel
tandis qu’en Afrique
de suprêmes éructations canoniques s’infiltrent
sous le caveau du roi de France

souriez devant le peuple des bas étages
une assimilation rituelle pour des druides romantiques
démission du purgatoire
dénonçons la plèbe arrogante des bourgeois

24 février 2004

vendredi 19 janvier 2007

LES ARAIGNÉES

2004, on part sur un autre pied. Frais de mon analyse du film "Fear And Loathing In Las Vegas" que j'ai faite dans un de mes cours, me voilà divaguant sur l'Histoire, les Racines, la pourriture que l'on traîne depuis le Début. L'Humain a mal et ne veut pas se l'avouer. L'Humain a vieilli comme un punk dans la rue, mais il se prend pour un pacha sur le bord d'une piscine creusée à Hollywood.
Chaste idée face à la réalité...


un de ses bras m’inaugure de son sang
sept de moins pendent sous son corps velu
et des yeux mirageurs s’entendent pour étouffer l’affaire

mes situations dans la toile abrégée
exaspèrent la tulipe malingre aux dents d’étrons
mais tous se tournent en chantant devant la loi
« even down in Hell
life’s still ripping your guts out
eating the plague under your belly

and then
from above the grey sleep
the rotten seeds seem to scream a beam
out of the blue
the deep blue sea… »

comment reconnaître le souffle hanté
de ce cœur acharné à peindre
les oubliettes de mon
crâne ?
car tous les crâneurs savent que rien n’est bon
sous le soleil de tropiques
seules les rivières se la coulent douce

j’ai dans mon nombril plusieurs siècles d’histoire
arrachés de mon pouvoir par le courroux
médicamenté d’hospitalières enragées
prêtes à bouffer les chairs sanguines
de dépouilles infantilisées par la
Socioss Putrefactera
sordide puérile que nous traduirons morte

l’une des sept remue enfin
éveil de la mort sur pattes
ses rêves demeurent secrètement voilés
derrière les yeux de la veuve étoilée
et le son du cor géant
retentit aux oreilles de tous ces bébés dévorés par
le corps parental sur fond d’herbes rougeoyantes

je n’ai qu’une faible idée de l’ampleur de l’ombre
celle qui dévale la pente de ma peau décharnée
et qui va se casser aux pieds du grand sigle du vent

La pluie acide ne fait que diminuer le mal

23 février 2004

dimanche 14 janvier 2007

OUBLI DE CONSCIENCE INDÉCIS

oubli de conscience indécis
envier l’abandon d’un gâteau de sucre sexuel
déjà j’entends l’avenir épier les défections d’un sourire
aboyer de lenteur sourde
mi-vie en demie folie
carnivores les ampoules
des pattes en feu sur un œil vide

23 décembre 2003

C'est ainsi que se termine le lot de putréfaction spirituelle. Après cette vague, je reviens sur un plancher plus stable, mais de plus en plus obscure. La plupart des autres poèmes qui chevauchent le quatrième volet seront des poèmes d'exil, de fuite, de hantise.
Une malédiction semble s'être posée sur moi et il me faudra une autre relation amoureuse (qui s'avérera être complètement absurde et ridicule), un déménagement et un travail à 40 heures par semaines pour briser le tout. Ce qui me fera aussi arrêter d'écrire pendant assez longtemps, ne laissant au fil des ans (2004 à 2006) que quelques perles rares. Mais nous y reviendrons!

DE BONZES PENSANT SUBTILEMENT

De bonzes pensant subtilement
Onze dans la vivante silhouette
Murmure digital infernalisant
un culte divinisant l'os décalciné
le sort de la bouteille éthérée
située inside le regard défroqué
Oublier le chant du chanvre
décapitation de têtes ambulantes
dans l'ombre d'un bananier sirupeux
Des flashes d'incantation esquipées
Ondoyer d'or et déjà sous la palme d'Irmidogie
Une folie simiesque du jour des étés verts
Dupliquer enfin le mol entier
un soupir duveteux
sous
une jupe d'ombres
sous des yeux arrondis...
Énigme du pluriel

23 décembre 2003

J’AI CIBLÉ LE COEUR HONTEUX

J'ai ciblé le coeur honteux
du pitre aux larges yeux éteints
Une deuxième extrémité tronquée
Le temps s'entend mal lorsque sourd
unité amnésique et suppressive
J'en veux au manque d'intelligence
Sur une planète d'été mental
Subtile hantise havoc hors commun
Strophe d'utilisation dérangée
obtuser onctueusement l'essaim philosophe
Je devine enfin le plafond
Déshabiller les oraisons anglones
Sybille d'une anguille sous roche
Quand un alphabet désuet chante
Fibre d'humeur s'effiloche
Au long du tronc acrobate
J'espère illusionner sur le miroir
Amphibienne sonde d'arpèges bleues
Détruire un biscuit sacré
qui alimente une orgie phallique
Tartare sur un fond d'albinos
Barbares aux fronts caliguliens
Retournement de situation
situé sous les cordes vocales
d'un duc supprimé dans le vide fleuri

15 décembre 2003

JE DÉGUSTE L’ALAMBIC DU MEURTRE

Je déguste l’alambic du meurtre
On peut se dire la voie
Sans que mue la voix des ormes

Toutes les fois perdues sur la queue
Je manque d’oublier mon ordre défigurant
Une figure palpée dans le creux d’un œil

Cannibalisme d’automne
Un bras sur un mur
Une gorge dans une trompette
Trois doigts sous mes bijoux
Et l’Enfer en tête de piste

Ils aboient pour une once de vie pleine
Toujours revenir au cœur des idées
C’est mourir hors du champ des contes
Futilité infantilisée de la bouche
Cancre las au coin du mur vitreux

Depuis
Les fleurs s’éteignent dans la lande des chevelures
Ondulant sous la foi modulée

9 décembre 2003

ÇA

Ça
Hommage à la gangrène déesse
La situation noble d’un imbécile
Remarques allables sous la table d’opérations

Turpidences ombragées d’air froid
Je suite l’oracle de la condensation
Pour arranger deux arbres nébuleux
Qui poussent dans mes pieds

La bave surgit dans la révolte argumentée
Dégénérée du peuple en fin de course
Stomacale ivresse de la bile savante
Homère trempe dans le crime

8 décembre 2003

samedi 13 janvier 2007

D’HUÎTRES ORALES PÉDONCULES

On déraille! Le cerveau se transforme en grosse pâte malléable et il en sort de nouvelles choses assez chaotiques. La série qui va suivre, quelques six poèmes, en est une de liberté. Le langage n'a plus sa place ici. La signifiance ne veut plus rien dire. C'est de la pure écriture automatique complètement folle. Celui-ci garde toutefois une signification: il est le texte de la destruction de ma relation avec Jocelyne (ondes brunes d’un regard baisé / il ne reste qu’à détruire la phobie des beautés).

Quoi d'autre? Lisez la suite...


d’huîtres orales pédoncules
similitudes aphrodisiaques dans le vide
j’ai déjà envié les éléments du rire
sous un parasol famélique et disjoncté

tu regrettes le médiocre sur tes poils
angoisse psychotique d’élégance
supprimer le foie en manque d’épanchement
souvenirs fébriles d’orages de justesse
morale asthmatique
devenir
hanter
situer
charmer
ondes brunes d’un regard baisé
il ne reste qu’à détruire la phobie des beautés
sous un philtre habile de déjections fabuleuses

tuer des vermines faciles
un baume pour la peur

8 décembre 2003

vendredi 12 janvier 2007

OPPRESSION DENSE

Un combat entre le ciel et la terre, avec moi au centre, tout petit, incapable de bouger, mais l'eau, encore une fois, vient nettoyer les débris. Je pense que le texte dit pas mal tout par lui-même, je n'en dis donc pas plus.


l’oppression danse sur ma tombe
des rougeurs aux angles du cœur assombrissent mes yeux
et la tête subit les craquements d’un sol fébrile

je baigne au centre d’une eau bourbeuse
me retenant en succions puissantes qui m’entraînent vers
le fond du baril

des éclairs multicolores parcourent mes nerfs
oppression rance au sommet de mes os
le poids du corps diminue
mutation lente en régression sur moi-même
je deviens le poisson mourant sous la peau de pétrole enflammé
et le battement ventriculaire explose au cœur des choses

un filament de mon être subsiste à tout cela
une clairière ombragée dénuée de sécheresse
mais perdue dans la vase défectieuse tout au-dessus
oppression gravitique empêchant la sérénité
qui veut sortir des bouches par des sérénades

je perds le sens directionnel en ivresses canoniques
et surplombe sur moi la lumière blafarde d’un enfer dantesque
oserais-je m’écrier ces choses cavalières
que par le prix douloureux de ma carcasse séchant sous le soleil furieux
esclave des principes terrestres qui aboutissent au néant odieux

la sublimation est avortée quand la pluie verse son sang
et les branchies bouchées ne peuvent plus rien
pour un être oppressé de toutes parts
sans foi ni loi je demeurerai
jusqu’à la mort du soleil
puisque déjà je croutonne dans la boue devenant glaise
sans force pour combattre la Gorgone immobile
qui m’attend tout au fond pour m’avaler

craquelures
tout le remuement provient de mon crâne
de sourdes détonations en sortent et anéantissent l’argile solidifiée
des bombes d’eau claire au goût de fraîcheur
elles nettoient le trop-plein de saletés accumulées autour de moi
et de moi se répand la lumière électrique du spectre entier
et de moi s’entendent les réverbérations du temps écoulé
qui dehors alimentent le chaos me libérant des chaînes de l’oppression
et dansent en cercles virtuoses sous mes membres qui respirent enfin la vie

d’une chaleur délicieuse
c’est en entrant au creux de mon esprit que le jour se lève
sur le sentier oblique où un amour naissant du monde
érige les armes contre la calomnie des ancêtres conduits par
la haine de la vitalité de l’être
sous les drapeaux de la bonne foi
et d’une dictature prenant les feux de la loi

hontes aux envahisseurs de l’esprit libre
demain ne leur est plus

26 novembre 2003

mardi 9 janvier 2007

HALO

Le dernier poème de la "lignée Jocelyne". Je me suis écoeuré d'écrire des choses pour elle. L'indéfférence a commencé à embarquer après cela, comme une réaction face aux crises et au manque de maturité qu'elle me faisait subir. Il est beau, aquatique et rempli d'un amour que mon amoureuse du moment ne comprenait pas. L'eau est très positive ici. Elle commence par la pluie, se répand dans la marre et se transforme en une pluie intérieure qui soigne les coeurs. Encore mon "je-ne-sais-quoi" de toujours avec l'eau. :O)

L’orage, dehors, sieds aux maladroits qui regardent le sol se fragmenter
Pour les autres, il en est deux qui ne peuvent mourir
Ils sont chacune des gouttes qui tombent sur les nuques
Et le crépitement batteur sur le bois mouillé arrose de musique la vie des aveugles

Dort, belle nuit mouvementée par les vents
Dort et rêve au doux murmure d’une voix chaude qui s’étend à ton oreille
Dépasse le miroir, dépasse les nuages gonflés de larmes
Dépasse le manque et appuie-toi sur un quai au crépuscule

Dans la clarté d’une lune grise
Décroche le halo rouge qui la couronne et fais-en ton diadème argenté
Puisses-tu ensuite demeurer encore un moment avec moi
Sous la pluie diminuée qui dessine à partir de nous-mêmes nos visages

Court avec le son, je serai tout près de toi
Au bout du quai nous plongerons dans cette marre de folie
Où tous les amoureux plongent, les rendant immunisés
Aux défauts de l’être solitaire qui les regarde se fragmenter dans le ciel

Ils deviendront toutes les étoiles qui illuminent tes yeux
Et s’épancheront dans ton sourire transformé en soleil
De cette façon jamais plus la pluie ne cessera de mouiller les cœurs séchés

28 octobre 2003

samedi 6 janvier 2007

PLUIE SOUS UNE JUPE NOIRE

Un autre texte sur le manque, comme celui qui suivra après lui. Amour à distance, fébrile, boiteux, insoutenable. Rien d'autre à dire, sinon que le rêve et le désir. Ce désir fut la seule chose qui resta un certain temps de cette relation avec Jocelyne. Le reste a été détruit en cours de route. Nothing lasts forever. Rien dure pour toujours, enfin, il sera là pour un sacré bout de temps en moi.


d’un si doux regard
l’éveil de la conscience en effusion sanguine et sanguinaire pour le
sentiment

encore du bruit dans une tête remplie d’atomes pesants

on joue à la marelle
en sautillant d’un pont à l’autre
un soudain arrêt
je me rend compte qu’oubliée dans une sirupeuse cave
la vie des bras d’animaux pensant
dévergonde la pluie qui tranche dans le
vide

nébuleuse incongrue
je nage en elle pour trouver une partie de mon âme
perdue au milieu de milliards d’yeux
second arrêt
le cœur souffre et le nez sent la timide étreinte du feu hilare

que ne peut-on découvrir
sous la jupe noire qui ne se dévoile?

tout un univers de délices
à jamais enfouis pour qui ne sait aimer
ai-je cette faculté
ou ne suis-je qu’un aimant parmi les autres
ailleurs pour qui ne sait s’intérioriser?
point un mal
que la Nature chez l’être pensant
car il n’agit que par l’éphémère
sans regarder quel temps il fera dans deux jours

octobre 2003

vendredi 5 janvier 2007

INNER SPACE

Une meilleure tentative d'écriture de poème en anglais que les précédentes. C'est une chanson de Grimskunk (Inner Piece) qui m'a fait penser à ce texte d'une intériorité ouverte au monde et qui finit par être envahie par un soleil qui semble ici presque le bienvenu. Mais la fin de ce poème est le début d'un tourment qui se résoudra plus loin (dans Opression dense).

La thématique du soleil est très présente dans cette première partie de mon quatrième volet. On le prend ici dans sa symbolique la plus répandue: celle du Roi-Soleil, la figure du père par excellence. N'ayant point encore la faculté, à cette époque de 2003, de combattre le problème en face, il m'a fallu le faire autrement. C'est par ces mots que mon esprit s'y est pris, et c'est par ces mots que mon coeur s'est soulagé, sans comprendre encore que je vivais la même chose dans mon couple que ce que je vivais chez moi, et que c'est sans doute cela qui a fait précipiter les choses.

Enfin, mieux vaut tard que jamais...


They sang my flesh
They sang my bones
Onto pillars of iron strike ideas of silence
Borrow the wind
And breathe inside my inner space

They sang my blood
And they sang my soul
Hollow cavern seeking Hell from the Earth
Sorrow belief avoiding ignorance
Allows me to flee in my inner space

Now they sing on the rooftops of Mexico
And on lakes of the purest blue
Leaving a hand in the position of life
Wide open
A wound that leads to my inner space

No more songs for the Consumed
They swallow drinks of idle cracks
Earthquake of the brains after twilight
When the Moon drifts away
And starts to smile for the Eyes
Forgotten long before the discovery of love
With a sense of truth known only by the Sun
Delightful partner of the lady in the sky
And an invader finishing its night in my inner space

7 octobre 2003

mercredi 3 janvier 2007

LE CENTRE DE LA TERRE

Un autre poème pour Jocelyne. Poème hors du temps, ou plutôt à l'intérieur de tous les temps à la fois. Des images d'enfants et de vieillards jouent sur le même visage, un peu comme la fin de 2001: l'odyssée de l'espace, quand le personnage se voit à différentes époques de sa vie jusqu'à sa mort et sa renaissance en tant qu'entité cosmique. Le désir est toujours présent, comme dans tous les autres poèmes sur cette fille, désir qui frappait chaque fois le mur d'un manque de confiance en... en quoi? En elle-même? En les autres? Qui peut le savoir?

On a finit par s'en foutre, de toute façon.


averse de braises sous le souffle d’une gorge en feu
si belle au coeur d’un ouragan de feuilles mortes
elle s’élève dans le vent
plus pure que le sourire du soleil
emportant avec elle le bleu des astres enrubannés de silence

tout retombe lentement
sur le visage allongé de la Terre tranquille qui
sous les spasmes de son coeur profond
accueille une cendre devenue larme pourpre

un témoin de la scène s’approche à pas de fauve
il semble vouloir cueillir de ses doigts cette larme impalpable
car au creux de sa main
mille bouches demandent d’être embrassées par cette chaleur
une chaleur perdue dans les vastes horizons du temps

l’homme regarde passer les feuilles mortes
accompagnées par le Marcheur
et se retourne pour contempler l’illusion des couleurs
illuminant les eaux frêles d’une rivière noire
larme pourpre devenue bouche brûlante
les trois temps de cette valse atonique
réveillent au fond de la Terre
un chant distillant les coeurs de l’enfants au mille bouches

dès cet instant
clairement distinct des restes ombragés du sol
un sillon se creuse autour du vieillard millénaire
et le terrain d’airain s’effondre
dans le vide rempli d’acclamations torrentielles

l’homme nouveau se pose devant l’Être Noire
une noirceur trop belle pour des yeux humains
une noirceur lançant l’ouragan dans les corps paisibles
une noirceur embaumant de lumière les nuits aveugles

le voeu d’entrer en elle défini le décor
mouvements continus sous un toit de stalactites obscures
des oiseaux égarés volent dans leur contraste
démunis de branches où se reposer
ils s’alimentent de la lumière noire
à l’instar du garçon ébahi par la beauté des vagues sombres

il s’avance doucement et tend les bras
vers la source de son extase
elle lui sourit et l’accueille sur son sein
en une étreinte résurrectrice et rassurante
perchée au centre de la Terre
le noyau d’un amour aromatisé de caresses
et l’union d’êtres célestes organisés par
une horloge établie hors du temps

le froid n’entre plus dans la bouche du ciel
et dorment en silence les paroles ardentes
derrière le rideau vert des cachettes nébuleuses
où naguère hibernaient les malheureux

22 juillet 2003