vendredi 31 août 2007

LE DÉPORTÉ DU VENTRE VIDE

trouvez-le
les hémisphères ne sont plus soutenus
que par la langue de la trahison
enduite d'une épaisseur de goudron
qui l'empêche de
parler

des tours s'élèvent
le ciel s'obscurcit même le jour
les oubliettes de la pensée s'ouvrent
sur une pièce de viande chaude
rapaces au rendez-vous
la peur au ventre
des bras minuscules sur une peau grise
la lenteur les incommode

dormir sur un ventre chaud
et rêver la mort d'une étoile terrestre
impasse de l'esprit quand sur nous tombe la
folie

30 août 2007

mardi 21 août 2007

TENTER DE CONTOURNER LA COLÈRE

Avez-vous déjà senti la flot d'émotions brutes qui s'échappe d'une personne en colère ou stressée? Ça me rentre dedans comme un coup de poing, me rendant incapable d'une quelconque réaction, allant jusqu'à me donner le goût de pleurer tellement ces émotions sont fortes. En ai-je peur? Je pense que oui. Si une chose peu bien me faire peur, c'est quelqu'un en colère, les nerfs à vif, imprévisible. La nausée me prend, le besoin de contourner cette colère se fait sentir, mais je suis déjà absorbé dans le tourbillon.

Ça me fait ça avec n'importe qui, surtout si je ne connais pas les raisons de cette colère, de ce stress, de cette infection qui ronge l'intérieur goulûment et qui gruge la vision extérieure. Je me fais penser à ce pauvre Alex, dans Orange Mécanique, qui a subi le traitement choc anti-violence et qui ne peut plus supporter d'entendre du Beethoven ou de voir de la violence.

Je ne pense pas au mal lorsque me vient à l'esprit l'idée que cette colère finit toujours par revenir dans la figure des possesseurs (ou possédés). Leurs nerfs flanchent, ils s'engourdissent, ils se retrouvent finalement seuls dans un univers ablatis, ne fixant que le vide du sentiment.

La paix. Une douce lumière bleutée, celle d'une lune calme et sereine. Enfoui dans sa chaleur, il ne reste qu'un sentiment de plénitude et de paix.

Je ne suis pas en paix. Je suis assailli par la colère du monde et j'aimerais bien trouver le moyen de contourner la vague sans me rebâtir une tour d'Ivoire... Je sens des éclairs bourdonner dans mon crâne.

Le sommeil... quand viendra-t-il enfin...?

lundi 20 août 2007

IT'S ONLY FOREVER (NOT LONG AT ALL)

Je ne serai pas là très longtemps. Simplement un petit mot pour vous dire à tous un immense MERCI pour tous les commentaires que vous me laisser. Ça fait chaud au coeur, je sens votre présence constante avec moi.

C'est complètement débile ce qui est arrivé cet été. Depuis, je me sens comme un enfant de 4 ans que sa mère aurait laissé dans un stationnement géant de centre d'achat dans une ville et un pays inconnus. Mon corps n'est pas sous contrôle, il me parle, m'envoie des signaux puissants que je ne comprends pas. Des émotions que je n'avais pas vécues depuis des années ressurgissent, j'ai la poitrine en feu et mes rêves s'enfuient de mon crâne avant mon réveil.

Un être exceptionnel est mort cet été. La mémoire de ce que nous avons vécu ensemble restera à jamais gravée dans ma mémoire. La douleur ne partira pas. Je le sais. C'est une blessure qui me suivra jusqu'à la fin de ma vie. Mais je sais aussi qu'elle ne m'empêchera pas de Vivre. Au contraire. J'ouvre mes yeux, je sens le vent sur ma peau et je voudrai à nouveau Aimer. La vie est trop longue pour la passer à souffrir. Le sourire reviendra, le regard brillera à nouveau.

Je parle de tout ça au futur. Pour le moment, je suis dans un trou, celui laissé par ce qui fut jadis une tour qui touchait aux étoiles. Ma tour, ma prison, mon arme de défense contre le monde dangereux et imaginaire que je me suis créé il y a si longtemps. Des volutes de fumée s'élèvent encore autour de moi. Je suis étendu, en position foetale au centre, la peau encore brûlante de l'explosion qui s'est produite. Mes yeux sont ouverts, mais la paralysie du choc me retient encore. Je ne sais plus comment m'alimenter du soleil, il est trop haut, le trou trop profond, mais mes yeux sont ouverts.

"If you want to see the sun, then son, you'd better get up." C'est ce que la femme de la chanson (Saturday, de Essex Green) qui vient de commencer me dit... C'est très étrange comment les choses arrivent parfois. Je pense que c'est Marc qui me disait qu'il n'y a pas de coïncidences. Seulement des rencontres d'événements. Je ne pense pas que tout ça soit prévu d'avance, par contre. Mais la coïncidence reste le mot parfait pour ce genre de chose. La coïncidence n'est pas obligée d'être due au hasard.

Je m'égare et je n'ai aucune idée de où je voulais m'en aller avec tout ça.......

Enfin... Mieux vaut commencer une nouvelle journée...

samedi 18 août 2007

ÊTRE UNANIME SUR LA FAÇON D'ÊTRE SOI

Quand vous vous regardez dans un miroir, que voyez-vous? Qu'est-ce qui se cache dans le creux de ces yeux, le trou noir et profond qui s'en va tout droit jusqu'au bout de votre esprit? Quelles pensées obscures ou lumineuses respirent dans les méandres de votre cerveau?

boire aux lèvres d'une méduse
et regretter l'amère douceur de la mer

six millions de naissances par année
deux de moins que les rêves qui peuplent
les paroles d'un arbre centenaire

dormir les yeux ouverts sur le plafond
n'empêche pas les coeurs d'exploser d'une humeur folle
quand vient le temps de tirer ses cartes
on a peur d'oublier le visage de l'amour
mais toujours on arrache les fils qui tiennent le vent

j'entends les mouettes
j'entends les cris des vagues sur mes neurones
j'entends les pleurs de mon ventre syphonné par la nuit
j'entends les bouches fortes appeler à l'aide

surtout
j'entends le chant de ce corps animé par les sanglots
lames brillantes sous un soleil matinal

sillons de pureté sur mon visage

cadavres de peine s'étendant sous mes pas fatigués

mercredi 15 août 2007

AU COEUR DE LA DÉMENCE

C'est la fatigue qui commence à avoir raison de moi. Une lourde main qui appuie sur ma poitrine et m'écrase sur place. Les heures passées à ne pas dormir se transforment en heures de folie déconnectée, où je cherche à m'accrocher à quelque chose, quelqu'un qui puisse me soutenir sans trop d'efforts. Le rêve s'estompe. Je flotte de plus en plus dans un nuage jaunâtre où le pouls de la conscience s'endort tranquillement.
Tout me ramène là. Ma tante qui aurait pu mourir d'une embolie pulmonaire la semaine dernière, la lettre que j'ai reçue aujourd'hui de la mère de Julie, l'air que je respire remplie de souvenirs d'elle. Tout comme ma conscience, je finis par m'endormir complètement éveillé. Je nage dans un rêve qui ne finit jamais, une roue éparpillée aux quatre vents, l'envie de serrer quelqu'un dans mes bras, sentir sa chaleur pendant des heures, sentir son amour au creux de ma poitrine comprimée.
Crier semble la seule solution. Cri du coeur, cri de l'esprit, cri d'une gorge en feu, celui au creux d'un volcan en rage face à la tourmente de la pluie. Déjà j'oublie le jour précédent, une suite d'événements sans queue ni tête, paroles perdues, mains tremblantes, yeux lourds et jambes fauchées par la mort.
"Situer le doute derrière les yeux d'un mourant suffit-il pour ne plus entendre la peur?" J'ai déjà écrit ça dans un de mes poèmes. Sorte de moyen de se débarrasser des questionnements en les laissant partir avec les cendres du temps. La réponse est négative. La peur demeure, la peur ronge, la peur s'installe définitivement après la mort. On n'a plus la raison valable, elle tombe dans le vide poussiéreux, elle a la langue sèche et ne demande qu'à boire une eau encore potable, mais ne trouve que le sable à avaler...
Le temps est l'outil de la folie. Je n'ai plus le temps, il s'est enfui dans le fond d'une terre consacrée, accompagnant la femme que j'aimais. Les jours s'écroulent de mes mains fébriles, je n'ai pas besoin de temps, la folie s'est emparée de moi depuis bien des années...

lundi 6 août 2007

L'ÉTAT DANS LEQUEL NOUS SOMMES...

...n'a plus l'importance tant recherchée. Je me demande souvent comment la parité de deux esprits entre en conflit avec la véritable histoire qui se joue en chacun de nous. Qu'est-ce qui pousse à ne pas agir? Qu'est-ce qui fait en sorte que le mur obscur ne veut pas s'effondrer? D'un côté et de l'autre, la peur stimule l'esprit d'une façon insidieuse.

On n'a pas envie de faire vraiment face à la réalité. J'ai parfois la manie de regarder de l'autre côté, là où la fenêtre crasseuse laisse passer un rayon de lune, mais pas le soleil. Rien n'y pousse, tout est gris, mais en même temps, tout semble si confortable, si rassurant. Le gris est la couleur de la stagnation. Je me donne un coup de pied dans les tibias et me relève tranquillement. Quelle heure est-il? Qui sait?

En regardant à nouveau devant moi, le même mur, mais quelques craquelures se sont jointent à l'impact de mon souffle sur les briques d'une couleur indéfinie. Je vois une robe d'été bleu poudre habillée d'un sourire, je vois le vent dans des cheveux folâtres, marchant à mes côtés, silhouette étrangère indéfinie dans le fin fond du rêve que j'ai fait la nuit dernière.

Le réveil est brutal, stressant, orageux dans son bruit sourd et cassant. Il est 6h50 du matin, la pluie s'écrase dans ma vitre de chambre comme un million de mouches imbéciles. Je suis à nouveau hanté par les souvenirs du 25 juin. L'angoisse me prend, trop de pensées en même temps dans ce cerveau qui a besoin d'un long répit.

L'état dans lequel nous sommes quand tout devient clair n'a rien à envier au regard vert d'une mer au repos. Le miroir n'a pas d'âme. "What goods a mirror without a face?", comme le dit Royal Wood sur son dernier album... Je me penche sur moi-même et vois une lumière, tout au fond, qui grossit peu à peu au fil des jours. Aucune distinction à faire pour le moment.

J'attends.