dimanche 19 février 2006

INFINI

Parsemé d'inséparables astres blancs,
l'univers voltige en tous sens, vivant,
entraînant dans cette soudaine complexité
mon coeur maintenant reposé
de tous conflits noirs et fiévreux
qui dormaient depuis des années
et qui brûlaient mon âme possédée
par une esprit vil et vaporeux ;
car pendant toutes ces années
je rêvais d'une réalité changée
par une diable de confusion multiple,
indépendant de toute attache,
de tout signe d'affection si minime
que multiplié par l'infini, il faudrait qu'on le triple
pour enfin voir une chose infime
et aussitôt, finalement, y mettre la hache.

Or, les ondes frénétiques et folles
soufflent la plume sauvage
dans l'harmonie toujour sans fin
de mon coeur encore battant
de toute cette musique qui affole,
qui devient un terrible nuage
au-dessus des rivages du destin,
de la plaine où il n'y a point de temps,
et c'est dans le son doré d'un arc-en-ciel
que mes pensées s'envolent en silence
vers l'évolution hâtive des merveilles,
vers le sous-sol de la romance
si belle et envoûtante dans l'éternité
que la Mort n'existe plus, jamais,
et que les oiseaux de glace argentée
planent sous les nuages, au-dessus des forêts.

16 avril 1998

mardi 14 février 2006

SONGE ÉVEILLÉ...

Énterrée dans un écran flou,
elle rit... ou plutôt elle pleure
en silence face à tout,
tout le tourment qui cause sa peur.

En se levant patiemment de son océan,
d'un bleu argenté brillant, scintillant,
elle s'appuie sur l'éternité cachée
par la tristesse de la Lune ébréchée.

Mais un souffle pestilentiel la frappe,
faisant chavirer son frêle engouement
de songes impies et petits, mortellement.
c'est le retour du temps, des larmes...

Et elle rit de ce chaos qui dévale
en échos mûrs et pâles qui avalent
la chanson du sommeil agité,
la mélodie du froid amour brisé...

14 avril 1998


HAPPY HALLOWEEN!!!!!!

dimanche 12 février 2006

LE RIVAGE

Et nous aboutissons sur un rivage ensoleillé, le calme envoûtant enivre les corps douloureux et subjugue la raison. Oui, il y a du positif dans ce que j'écris, et étonnamment, c'est très souvent des poèmes d'amour... comme celui qui suivra. Un pirate invétéré voit son navire coulé suite à un rude combat contre un créature marine encore inconnue jusqu'à ce jour (on peut mettre Moby Dick ici... ou Dieu pour ceux qui n'aiment pas les métaphores...), et il se retrouve flottant au gré des courants sans savoir qu'il vient de frapper....


c'est un regard tourné
vers un ciel bleu et profond
qui m'a brusquement réveillé
du rêve obscur que je faisais

j'étais sur une île déserte
parsemée d'ossements pourris
mais maintenant je n'y suis plus
mon cauchemar terminé
je revis

ma tête flotte sur un nuage
blanc comme la neige froide
me reconduisant chez moi
avec la délicatesse d'un papillon

et mon regard se tourne vers toi
heureux rivage rempli de fleurs
la flamme éteinte dans mon coeur
se rallume finalement pour toi
toi qui as su tout sur moi
dans l'émoi engouffrant mon mal
déjà loin
déjà mort pour toi
toi
mon rivage lumineux
apaisant

3 avril 1998

mardi 7 février 2006

UNE FORÊT MORTE (depuis peu...)

un soleil est mort
dans me syeux d'un fert solitaire et reversant

dans les larmes peu à peu s'éteignant
une rigole perdue
une forêt trop dense

je me suis enfoncé dans cette végétation
un cerveau ralentit l'avide croissance
et avale en même temps mon souffle
emportant la poussière des morts

ma pâteuse langue goûte les arbres rouges
sur ce crépuscule écrasant de froid
tandis que les rochers
dévalent l'éternité de fluides pensées
toujours en combustion

la course effrénée du temps arrêté
se demande pourquoi les oiseaux parlent
et vomissent des champs de tristesse
sur la tête blanche des hautes cimes

c'est sûrement l'or des abandons multiples
qui attire cette euphorie mystique
dans les branches craquelées du vide
dans le coeur de la forêt morte

plus rien maintenant n'y pousse
visitée trop souvent
par le corps des enfants nocturnes
de l'oubli trompeur regorgeant de sympathie pour
la charogne

mais peut-être qu'un jour
saurons-nous la véritable nature de ce lieu pourri
un lieu où tout est permis
tout
sauf de vivre
de vivre

3 avril 1998


Une fin à la Nelligan, j'en conviens; mais qui, à 18 ans, ne se sent pas l'âme de Nelligan lorsqu'il écrit de la poésie? Lui qui, à ce même âge, s'est retrouvé enfermé dans un hôpital psychiatrique jusqu'à l'âge de 60 ans, âge de sa mort pathétique et vaine, simplement parce que personne n'a pu comprendre qu'il s'était fait castrer par sa mère dès la naissance.

Enfin. Le spleen survient n'importe quand et j'y avais les deux pieds bien enfoncés à cette époque. Mais on sent peu à peu le détachement de moi-même qui s'effectue de plus en plus au fil des poèmes. La peine de mon coeur se métamorphosera en peine du monde entier : un total désillusionnement qui frappera fort. Je laisse encore une vingtaine de poèmes avant que ça ne puisse se voir vraiment.

D'ici là, vous aurez encore à subir mon appitoiement sur moi-même! Mais c'est moins pire que les premiers. :O)

vendredi 3 février 2006

MORBIDE ASCENSION

Je suis ici, maintenant,
laissant aller mes cheveux au vent
en attente du choix décidé
qui m'a suivi et attaqué.

Il est trop tard
pour revenir en arrière, il est trop tard,
j'en ai fait beaucoup trop,
je m'élève maintenant très haut.

Ma peau se désagrège lentement,
volant en tourbillons acharnés
au-dessus de ma tête décharnée
fixant le trou obscur se rapprochant.

Mes yeux, en orbite autour de mon crâne,
regardent le lointain horizon creux
à travers tous mes os blancs affreux,
comme pour me punir, je suis infâme.

Le rouge miroir infini de ma peur
reflète en fait tout mon sang
flottant dans mon esprit riant,
en totale harmonie avec la noirceur.

C'est ma morbide ascension
vers ce qui doit être pire
qu'une vie finie et ratée dans l'empire
de la confusion éternelle, de la soumission.

31 mars 1998

mercredi 1 février 2006

THEY LIVE...

Pendant qu'ils regardent les hommes descendre des centaines de marches dans un escalier qui, vu d'où je me trouve, ne semble pas avoir de fin, un indice d'action se prélasse dans le vide, juste au-dessus de mon oeil gauche, celui avec lequel j'ai si souvent observer de jeunes donzelles s'ébattre dans des eaux tumultueuses. Comment ne pas deviner tous ces rires obliques, le jaune transparaît à travers les sourires sincères. Je ne peux qu'accentuer les étallages de cerveaux, tous ouverts sur une surface limpide : l'intérieur d'une imagination en train de fondre au gré du pal.

La fièvre s'estompe et je me réveille dans un chambre aux murs tachetés, prêts à vomir leurs couleurs sur mon corps brûlant. Je me débats avec des couvertures humides, il a plu cette nuit dans mon être. Ou peut-être les chauves-souris ont-elles pris le dessus sur moi? Je ne sais pas.

Autant en venir au fait, mon âme a perdu vigueur et déjà je sens les années s'empiller sur ma tombe.

Mieux vaut éterniser le tout et tout laisser mourir.