mercredi 28 décembre 2005

LA ROSE...

À toutes celles qui ont refusé l'amour, à toutes celles qui pensent que la pluie n'est que larmes des dieux, je leur dis ceci: la pluie est la tombée des larmes d'une société en train de se suicider depuis des siècles sans le vouloir, mais une fois que le coup est parti, il est dur de l'esquiver...

Je vous offre la rose... ce n'est pas un monde meilleur, c'est le nôtre dans 10, 20, 100 ans... mais c'est bien le nôtre...


la Rose sous un jour nouveau
s'épanouit sous le soleil et la pluie
dans une plénitude vaillante
d'espoir courageux mais vain

car sous la pleine Lune
maintenant là pour toujours
elle meurt à petit feu cruel
sombrant dans l'ignoble mélancolie

la Rose brûle silencieusement
fragile dans le noir
et s'enfonce dans la tristesse
d'une durée toujours sans fin

elle danse sur le chant de l'ennui
essayant de trouver appui sur terre
qui a disparue laissant le vide
et remplissant la fleur de celui-ci

la Rose n'en trouve que la Mort
heureuse de l'accueillir dans ses bras
et part pour toujours
sans plus jamais revenir

23 février 1998

mardi 27 décembre 2005

CADAVRE EXQUIS

l'élégant contour de l'horizon
nous envoûte et nous chantons
sur la terre molle et sereine
reposant doucement telle une reine

son apparence captieuse
nous évoque la folle nuit
où nous étions conduits
à la lointaine vallée rageuse

le regard vide de sens et de vie
elle écoute l'éternité couler
sombrant dans un infini
sommeil mourant et acharné

nombreux sont ceux qui
en voyant une telle beauté ainsi
étendue depuis maintes souffrances
demeurent captivés par sa répugnance

ils oublient la vie et s'enfuient
dans un abandon total et souverain
sur le bateau de la Mort qui sourit
et qui n'y mettra jamais fin

car c'est ainsi qu'elle prend sa part
parmi le songe avide du départ
de l'essence vitale de tout corps
exquis et oublié sans remords

là, elle dort à jamais seule et franche
se vidant peu à peu de sa substance
sans pour autant disparaître de la vue
des curieuses visions nocturnes cornues

ce sont ici les gardiens de ce corps
invisibles à tout être vivant
le faisant souffrir à tout jamais de leur sang
inculte et souillé par la Mort

le cadavre sommeillant dans le coeur
de l'éternel, du néant si pur et si beau
attend son heure comme les autres
et deviendra la peur et la pourriture
qui atteint chacune de nos pauvres âmes
sans cesse affaiblies par l'envie
de mourir dans un siècle de vie
où la Mort, de nos vies elle réclame

22 février 1998

lundi 19 décembre 2005

Y eats X

Comment se fait-il que ce ne soit que chez les humains que le masculin l'emporte sur le féminin? Chez tous les autres animaux, la femelle est nettement supérieur au mâle. Ce sont les lionnes qui chassent, pendant que le mâle paresse sous un arbre. Les insectes femelles mangent le mâle après la copulation pour reprendre des force. C'est elle qui prend le contrôle. C'est aussi elle, habituellement, qui est la plus imposante. La majorité des animaux possède des sociétés matriarcales, alors pourquoi l'être humain, après cette observation, laisse-t-il encore la bête sauvage qu'est l'homme gouverner son univers?

La question n'est pas bonne. En fait, dans le passé, ce sont surtout des sociétés matriarcales qui subsistaient un peu partout à l'état de tribus. Qu'est-il arrivé pour que tout se renverse et se transforme en ce qui est aujourd'hui ce qu'on ose appeler la société moderne? Par manque de protections naturelles, c'est qui était le plus fort qui commença à prendre les rênes, la brute masculine. Le temps n'était plus à la tranquillité, mais comme les tribus grandissaient, elles commencèrent à empiété sur les autres et des guerres débutèrent. Encore une fois, le plus fort prenait possession du perdant. Cette mentalité nous à suivi jusqu'à nos jours. Combien de gens n'hésitent pas à écraser son voisin pour "réussir"? Le phénomène de guerre existe encore alors même que l'on se croit intelligents.

Cela transparaît même dans le langage. Le masculin, dans la langue française, l'emporte sur le féminin. Prenez par exemple le mot midi. La plupart des gens de la modernité disent un midi, alors qu'à l'origine, le mot était féminin. Ce mot vient de mi, moitié, et de di, jour. Il signifie donc la moitié du jour, la mi-jour, la midi. Je ne sais pas quand le syndrome masculin est venu contaminé ce mot, mais cela affecta aussi les après-midi et les avant-midi qui était aussi féminin avant que tous les emploient au masculin.

Ceci n'est qu'un exemple parmi certainement une multitude. Si l'esprit humain continue à évoluer dans cette direction (celle de la brute de sexe), je ne donne pas long à sa survie.

Mais qui suis-je pour éclairer ainsi l'humanité? Elle peut bien se passer des marginaux. De toutes façon, on cause trop de problème et ce n'est pas bien de réveiller la conscience et son inconscience...

Je m'y engage tout de même et c'est le contrat de ce blog. Longue vie à l'aburde! Longue vie à l'inconscient! Et mort aux cons!

dimanche 18 décembre 2005

HALLUCINOGÈNE PRIMITIVE

des profondeurs de l'abîme
mon sentiment se partage
en une folle frénésie tourmentée
de rêves étranges
et d'amour perdu

silence rompu brusquement
marchant dans la vase éternelle du chaos
évasives turbulences prônant les spasmes incultes
des chants angéliques du gouffre de la vie

perfidie envoûtante et charmante
dans la vision obtuse du cauchemar
dansent les ombres du macabre
avalant les couleurs suintantes
de la Mort

qu'y a-t-il d'autre à chercher
sinon la soif d'un suffoquant voyage
dans les entrailles visqueuses du paradis
aussi troublant que le reflet de la Lune sur les eaux

je regarde enfin noircir tranquillement
le coeur ayant jadis été
ma possession éternellement jouissive
dans le songe infini d'un souffle meurtri

dans la fabule pâmoison sadique
le sifflement singulier des anges
là repose le sage vomissant la Mort
chaotique mélodie
dans une nuit endormie

et filant telle une étoile cassée
je ronge la paix
réfugiée dans mon crâne
rempli d'années perdues sans laisser leurs traces

15 février 1998

vendredi 16 décembre 2005

La fuite du réel

Le combat des chefs a eu lieu hier soir dans notre beau pays en décrépitude et ce fut le dernier de mes soucis. Une bande de clowns chauves et baveux, rien que bons à déposer à l'hosto. Enfin, que faire d'un "chef" qui n'a rien de mieux à faire que d'insulter les autres pour se remonter? Je dois dire que l'esprit amérique-nordien (plus particulièrement québécois) est fort sur le rabaissement. C'est une mode éternelle que de crier sur les toits que tel ami à fait cette horrible chose alors que nous, nous sommes des anges.

Que veut dire la parole dans la bouche d'hommes politiques? J'ai déjà entendu un chien qui pète et c'est plus brillant que tout ce que peut vomir un homme d'état. D'un point de vue éthique et pratique, tout politicien devrait être sourd, aveugle, muet et lobotomisé (ce que la plupart sont déjà, j'en conviens). Non mais, qui n'aimerait pas être dirigé par une Alys Robi? L'excentricité devrait être la première qualité d'un homme d'état. Salvador Dali aurait fait un bon premier ministre s'il n'avait pas été un tel génie de la peinture. Malheureusement, les génies ne deviennent jamais premiers ministres...

Changement de sujet, j'aimerais parler un peu de l'état dans lequel j'étais lors de l'écriture de mes premiers écrits. C'est une peine d'amour qui a déclanché le processus irréversible de ma construction d'esprit, peine qui a duré une bonne année, sinon plus. J'écrivais donc mes sensations à l'état brut, avec du Dead Can Dance et du Bauhaus plein les oreilles et la vision brouillée par les larmes de mon mal de vivre. C'est de cela qu'est construite la majeure partie des poèmes du premier volet. C'est ainsi que j'ai purgé mon mal, et c'est aussi de cette façon qu'un autre mal est venu s'insinuer dans mon inconscient... mais ça, c'est une histoire pour plus tard...

Pour clôturer ce vendredi où le ciel nous est tombé sur la tête sous forme d'un torrent de neige, je vous invite à lire ce qui suit. Ma première tentative de poème d'amour pour celle qui brisa mon coeur. Il a été écrit justement à l'époque où je croyais, naïf que je suis, qu'elle allait revenir vers moi...


LA NYMPHE ENDORMIE

une beauté céleste
endormie dans un profond songe paisible
rêve d'un univers
de ses yeux de perle
brillants tel l'éclat de la Lune pleine

le contour de son visage
parfait comme celui d'un ange
un bref souffle sortant de sa bouche
entrouverte
invitant un baiser chaleureux et doux

la gente silhouette
reposant sur les calmes eaux de l'éternité filante
se soulève
pour accueillir la sereine lumière qui l'éclaire

soudain
le noir
l'obscurité
l'ombre
une lueur dans le lointain
vient attirer l'attention de la nymphe
qui était si bien dans ses rêves
de rêves qui rêvaient de l'infini

attristée par cette subite froideur glaciale
son esprit se retourne sur lui-même
engoufrant ses tressauts et douleurs
lui permettant d'oublier
pour une fois dans sa vie
le froid la tordant de ses terribles griffes

emportant ainsi le trouble passé
elle se retourne
vers l'éclairante chose perchée dans le vide absolu
qui se vide peu à peu de son néant
laissant place à ce qui a beaucoup plus d'importance

sur son rêveur songe
la beauté se lève
le contour de son visage parfait comme celui d'un ange
un bref souffle sortant de sa bouche entrouverte
invitant un baiser chaleureux et doux

un baiser tant attendu
qui arrive enfin
de par la voix infinie du néant se dissipant
en un nuage de couleurs pourpre et cendre
se laissant percer par une lumière inconnue

apparaît un homme dans ce nuage
brillance aveuglante
il se penche à travers les périlleuses cordes de l'amour
perchées entre les deux êtres encore jeunes et innocents
pour effleurer les lèvres de la jadis nymphe endormie

8 février 1998

lundi 12 décembre 2005

Enfin sur la route!

Finalement, je me suis décidé à demander à mon coloc comment faire pour que ma page n'aie pas l'air d'un site en construction et voilà! Je suis de retour pour vous offrir mon oeuvre! Offre pour vos yeux seulement, car ces textes sont partie intégrante de mon corps et de mon sang! Bref, copyright et tout le tralala, on n'est jamais trop prudent.

Mais bon, trève de sérieux, il est temps de vous mettre la main à la pâte! Voici le premier poème, qui fait partie de ce que j'appelle le PREMIER VOLET. Il y en aura quatre en tout. C'est dans ce premier volet que j'ai commencé mon expérimentation avec l'écriture. La plupart sont bien naïfs, comme je l'étais à l'époque... Ah... nostalgie... Héhéhé! Not!!! Un peu d'amour, un peu de Quick, c'est la devise de ce premier volet, l'enfance de mon esprit parti à l'aventure de l'inconscient!

Alors voilà, le premier texte! Noir, simple, désemparé: la jeunesse qui meurt.


FATALE ANGOISSE

mes pensées voltigent dans cette tête
pleine d'idées
de songes
de rêves
de pensées
mon coeur s'est bien arrêté
à peine une seconde
pour écouter la voix
les cris retentissant dans tout mon être
le coeur souffrant de ne pas être comblé
par un amour tant attendu
mes larmes brûlent un visage rougi
d'une tristesse infinie
je me perds dans ma folie étrangère et rauque
ma voix
rauque
qui ne peut se rendre vers son but si loin
si loin
mes mains
longues et tremblantes
écrivent ce qui leur passe par les phalanges
ma tête est une bombe
prête à exploser
prête à vomir son chagrin
le chagrin de son coeur
meurtri par une fleur empoisonnée
tellement attirante
tellement belle
mon coeur ne peut s'en détacher
pris comme il est dans ses épines
oui, mes larmes brûlant mes joues
coulent tel un flot sans fin
invisible à la vue des autres
les autres si loin de la vérité jusqu'ici cachée
cachée dans des broussailles infranchissables

13 décembre 1997

Oui, la simplicité, la naïveté, autant dans la forme que dans le contenu. Ne vous inquiétez pas, ça s'améliore au fil des textes!

Un autre petit, pour conclure cette froide journée d'hiver. Il est cahoteux et pas trop efficace, mais je vous l'ai dit, je les mets tous! Bonne lecture, et à bientôt!


SEULE

marchant seule
une femme en deuil
pleure une vie
complètement finie

la vie maintenant perdu
c'est la sienne
oui
car elle s'est lâchement pendue
laissant tout dans l'oubli

toute douleur partie
elle marche seule
errant toute la nuit
et pendant tout l'infini

1 décembre 1997