mardi 28 mars 2006

LUNE ENSORCELÉE

j'aime la brillance de la si douce Lune
montrant le chemin aux âmes perdues
dans les merveilles de la nuit rebutante
dans les sombres desseins de mon humanité

je regarde le noir univers m'entourant
et je ne vois que cette lumière
blance apparition venue de l'éternel
figure m'invitant froidement vers elle

mes larmes s'envolent ensuite vers l'aube
refusant d'approcher cet astre ensorcelé
mais alors que le sol devient une ombre
je m'échappe du spasme arrogant
et je retourne tout au fond de mes sentiments
car c'est ici que je devrai comprendre
et parler à la Lune
la seule qui soit
la seule qui comprenne tout

tu parais si près de moi
mon amour
ton regard me scrute de toute sa beauté
et je ne peux que l'admirer chaque nuit
toi qui seras toujours là pour moi

ne refusant aucune de mes paroles
aucune de mes tristesses
si noires soient-elles
tu ne brilles que pour moi
blanche frénésie
insatiable névrose

mon corps retombe de son pilier froid
ne pouvant atteindre ta bouche
et se fracasse silencieusement et lentement
comme un miroir ne reflétant aucune image

les débris s'évaporent en cristaux verdoyants
montant dans le néant profond de l'espace
et étant trop attiré vers ta pâleur
charmante délectation
je passe en toi tel un fantôme éphémère

mon coeur se meurt en une légère hystérie
quand de mes yeux tu t'éloignes furtivement
tu oublies qui je suis
pitoyablement
et te tournes vers le ciel de la Terre
en quête d'une âme moins perdue
mais tu ne peux détourner le regard
car mon amour pour toi est trop grand
et dans la Mort je t'emporterai avec moi

en mon coeur tu vivras à jamais
et dans le tien mon souvenir te hantera
je t'appartiens et tu m'appartiens
unis pour toujours dans la solitude

une solitude que j'embrasse sans avoir le choix

tu as besoin de moi
toi qui es sans foi
toi qui veuilles sur moi dans l'ombre du soleil
et je parviens enfin à toucher tes lèvres

ta bouche trop grande m'avale

je me tourne vers ton coeur et lui demande
voudrais-tu rester avec moi ce soir?

je ne te laisserai pas dans cette psychose
nageant dans ta tête pleine de lucidité
nous dormirons dans des nuits de satin
et regarderons le monde se détruire à petit feu

ma gorge se serre quand je te vois tout là-haut
je pense au crépuscule te réveillant en douceur
et finalement mes larmes reviennent vers toi
car tu es mon trésor
tu m'as ensorcelé

14 mai 1998

lundi 27 mars 2006

EN ME LEVANT DE MON LIT...

en me levant de mon lit
j'ai vu que tout là-haut
quelque chose m'attendait, oui
quelque chose d'extrêmement beau
une éternelle lumière qui éclairera
mon coeur si gros de chagrin
et l'emportera dans son aile de satin
vers un univers où la souffrance brûlera
et où je pourrai enfin me reposer
devant tant de souples douceurs
qui naissent en moi à cette candeur
dans l'éveil vivant enfin repéré

6 mai 1998

dimanche 26 mars 2006

CIVILISATION PERDUE

Et c'est avec peu de déception que se termine
la grande aventure du petit pissenlit
qui s'est fait détruite comme une vermine
et gît maintenant telle une flaque de vomi,
répandant son fluide blanc et infect
à travers la terre brune piétinée
et le vert gazon fraîchement coupé,
semblable aux têtes des membres d'une secte.

Horreur! Le pouvoir abominable du soleil
permet à l'intrus territorial un second éveil
et une autre chance de pousser plus beau,
plus fort, plus vif et beaucoup plus haut.

La rage soudaine montant de la terre
vient ensuite améliorer le processus;
l'autodestruction est imminente dans cet enfer
de confusion générale ravagée par les puces.

Regardant ce spectacle assourdissant,
j'ai une vague impression de vide,
de tout emporter dans le vent fuyant
et disparaître derrière les montagnes,
admirer les arbres qui lentement se vident
de leur essence vitale, pourissant sauvagement,
accueillant silencieusement le sort qui les gagne,
et mourant à petit feu fébrile et endormant.

5 mai 1998

jeudi 23 mars 2006

DOUCE IVRESSE...

Incontestablement névrosé
Ce givre absurde se formant au plus profond de mes entrailles
Pourri peu à peu de lui-même
De par la folie qui pénètre dans mon esprit tourmenté
Saccagé

Je respire le parfum du silence
Enfoui dans mon coeur meurtri
Et sale de confusion
je regarde mon corps ridicule et hideux
Reflet d'une profonde mélancolie oubliée

En respirant l'air pollué du monde entier
Mon cerveau devient une charogne molle
Portrait d'un grand tourment Mort et fatigué
Qui grossit de plus en plus dans mes pensées

Je regarde enfin ce que je suis devenu
Hélas
Car ce n'est rien que je vois
Non
Rien
Cela devient de plus en plus énorme
Me suivant
Et me persécutant dans le plus profond des sommeils

Sommeil aboli par la pensée d'une histoire nouvelle
Histoire qui sera enfin devenue le refuge de mon âme
Dans l'oubli éternel
Mais niant la Mort
Niant tout
Tout ce qui rit de l'absurde et de l'inconfort

L'inconfort d'être mal dans sa peau
D'être Mort
De ne plus exister dans un univers rempli de débauche
Et dépourvu de tout sens commun obligeant la pensée
Montrant quelque sens intime
Et isolé d'un amour utopique

Enfin
Je regarde le ciel noir de ses blanches étoiles
Me demandant ce que j'ai fait sur Terre
Sur cette immondice

Je m'écorche à un idéal recherché
Mais point trouvé
Car cet idéal est maintenant loin de moi
Loin de tout être

Ma peine grandit alors au souffle de l'agonie éternelle
Me poussant à trahir mes simples voeux de bonheur heureux
Me forçant à mentir sur ma personne
Sur mon pouvoir de vaincre le mal me possédant de toute sa main

C'est maintenant la fin
Fin horrible et souffrante d'une vie
Gâchée par un puissant pouvoir d'amour incontrôlé
De désirs fous et intouchables
Qui se meurent en moi
Moi qui ne suis qu'un simple jeton
Dans l'univers des cieux immenses...

2 mai 1998

jeudi 16 mars 2006

OUBLIÉ

En effet, les séances semblent de moins en moins espacées entre chaque publication. C'est surtout que je commence à avoir hâte de tomber dans le deuxième volet! C'est encore dans longtemps, on est rendu au vingt-quatrième, il y en a 81, mais bon... Toujours est-il que je fais trêve de bavardage ici et maintenant et je vous envoi le prochain... qui est... hum... j'ai oublié...


l'oubli
est le seul refuge pour une âme en peine
car c'est dans l'oubli qu'elle se perd
se complaît
elle nage dans le Fleuve des Pensées-Sans-Nom
et se purifie du volatile et simple vide

maintenant que le Monde a tout oublié
je peux enfin ressortir du sombre coquillage
qui recouvrait mon corps meurtri par l'évolution
une civilisation perdue qui dévore les pensées
les désirs

un Monde où la liberté des mots sots est abattue
un Monde qui tue la paisible vie de ses moutons
qui continuent leur route sans rien voir dehors
sans remarquer le changement direct et dangereux

les lois se renforcent
les ceintures se resserrent
mais les moutons ne voient rien
ils ont oublié
ils ont oublié la douce fraîcheur de l'air pur
oublié les simples chants mélodieux du bonheur

mais surtout
ils ont oublié de vivre ensemble
ils ne se regardent plus
ils ont atrocement peur

c'est la conséquence de la civilisation qui éloigne
le désir de se rencontrer
qui nous fait oublier

1er mai 1998

mercredi 15 mars 2006

AU REVOIR...

En te disant au revoir,
je réfléchis au miroir
qui reflète la curiosité
enflammant l'éternité.

C'est en volant dans le firmament
que s'étale la tranquille nuit
morte du fatal crispement
éradiquant l'oeuvre de l'ennui.

Refoulant toute attache au monde,
j'envoie mon signal tout enfoui
dans la vase du séisme immonde,
et je regarde le soleil qui tombe.

Dans l'oubli je fuis, tout est fini,
car le bruit crie "JE SUIS" à la vie.
Hormis la folie éphémère et sordide,
j'opte pour la vieillesse et ses rides.

Mon souffle s'évapore dans le feu
ardent et brûlant, les flammes de Satan.

Divine source maudite, je suis heureux
de mourir dans un Bonheur qui ne connaît pas les ans.

mai 1998

dimanche 12 mars 2006

À venir.....

Beaucoup d'entre vous ne le savent pas, mais Ox Maximale Turbulence n'est pas que la personnalité de ce blog.

Tout à débuté en 1999, époque où j'ai découvert un programme de musique sur PC qui porte le nom de Impulse Tracker. J'ai donc fait des pièces musicales pendant cette années (environ une quinzaine) et le CD que je me suis fait après ces créations s'est intitulé "Ox Maximale Turbulence". Ce fut la première apparition de ce nom dans les annales mondiales et je compte vous faire partager, en plus des mes textes poétiques, mes créations musicales.

Inspirées principalement de la musique des années 80, surtout Yello, ces musiques, souvent répétitives, sont le fruit d'une mutation d'un univers parasité de paraboles éronnées couplé avec l'agencement de trois coquerelles bien juteuses qui ont subit un lavage de cerveau.

Je mettrai donc dans peu de temps (compter ici, possiblement, quelques mois) à votre disposition, chers lecteurs assidus, ces morceaux en lien quelconque, quelque part par-ci, par-là... Je ne sais pas encore ce que je ferai, peut-être irai-je sur le très controversé site de My Space (on m'a dit qu'on pouvait mettre de la musique sur cette merde). Ce sera sans doute le cas.

Bref, gardez l'oeil ouvert, de la musique s'en vient! Comme je le disais plus haut, ce sont mes débuts dans l'essai de la musique "électronique", soyez indulgents, mais certains d'entre vous apprécieront peut-être!

Sur ce, longue vue aux taupes, et mort aux cons!

vendredi 10 mars 2006

JE MARCHE AVEC LES FEUILLES

En descendant de l'arbre insolent,
je me suis enfuis dans une forêt où le vent
faisait marcher les feuilles près de moi
et jaillir la poussière tout à la fois.

À ce moment, j'ai remarqué, malheureusement,
que j'étais mort depuis plusieurs jours,
car je voyais m'emporter le vent frémissant,
au gré des feuilles sèches vers le Carrefour.

C'est l'endroit où toutes les âmes se rencontrent
et expriment leur dévouement envers la vie
qui n'a rien fait pour eux, quel ennui,
mais qui les a rendus si heureux par contre.

Je marche maintenant avec les feuilles,
leur disant combien je suis triste et morne,
mais elles ne m'écoutent point, quel orgueuil!
Je devrai donc dépasser toutes le bornes
pour me faire entendre des décrépitudes
qui passent leur journée à voltiger en l'air
en se moquant du premier, manger sa chair,
et le laisser là... dans sa solitude...

23 avril 1998

lundi 6 mars 2006

TOUT DANS MON ESPRIT...

Je marche maintenant, froid, si froid, si seul,
Me demandant pourquoi je me déchire, couché sur mon lit,
Et déjà je ressens tellement en mon coeur,
Ces larmes qui coulent comme un torrent sur mes joues.

Ta beauté se cache tout au fond de toi,
Et ce sera, oui ce sera tout ce que j'ai vraiment besoin,
Car tout au fond de toi se chache un trésor encore secret
Que j'ai découvert en tombant du néant infini.

Mais tu veux tant tout avoir de tous ceux qui t'entourent,
Tu cries: "Donnez-moi tout ce que j'ai manqué,
Donnez-moi du bon temps", et si tu regardes dans ton miroir,
Tu y verras qu'une personne t'attend... et t'entend...

Mais je vois alors que tout est dans mon esprit,
Ton visage, tes yeux, ta bouche, si loin de moi,
Je suis si fatigué de reculer toujours plus loin de ton coeur,
Si fatigué de fondre près de toi et dans le sable disparaître.

Je me demande ensuite si toutes ces larmes en valaient la peine,
Mais celles-ci reviennent aussitôt que je pense à toi,
Et je recule encore plus, et encore, et encore...
Jusqu'à disparaître de ta vue, et m'effacer pour l'éternité...

Mais quelque chose m'en empêche, comme un mur m'arrêtant,
C'est la peur, une peur inconnue qui m'agrippe,
Qui me noie dans une crainte profonde,
Celle de perdre... perdre la seule personne que j'aime...

19 avril 1998

Merci à Daniel Ash, de Love & Rockets (chanson "All In My Mind", sur Express), qui a été une grande inspiration pour ce poème.

mercredi 1 mars 2006

LE VAUTOUR...

Le mois de mars, enfin, où les journées froides cessent enfin, où l'humidité imprégnant les os finit par s'évaporer et où je vais enfin arrêter de grelotter! J'invite donc un vautour à venir se repaître du cadavre de Février, il ne mérite que ça. Il est synonyme de déprime collective et c'est légitime de l'engouffrer dans l'oubli pendant un an...


Sous l'ombre d'un arbre Mort,
une gamine pleure accroupie, petite,
sous la Lune lugubre et sans remords,
la Mort et les torts de sa mère maudite.

Un vautour l'attend sur une branche,
dans l'espoir d'une souffrance franche
vers laquelle la fillette se retournera
en pensant à la solitude qui viendra.

Mais elle est incapable de se soumettre
à la volonté de cet affreux animal
aussi répugnant qu'une charogne astrale
en décomposition autour de la planète.

Le vautour la regarde de son oeil vide
et salive à l'idée qu'elle n'endurera point
les misères trop nombreuses et avides
qui l'attendent elles aussi, au loin...

16 avril 1998