dimanche 20 juillet 2008

tes oreilles sonnent
minuit moins quart
demie heure sur la glace

une capacité pour vingt tremblements et vingt-huit sourdes sur un quai de bronze

des dessins s'amoncellent
autisme au local 302
dans une fange d'hémoglobine

le Titan s'annonce et finit de boire
dans un cubicule cacophonique

l'amour en fuite
j'intronise les éperons au rang de la peur

samedi 19 juillet 2008

IDLE FLOW...

De profondes émotions.

Tourner en rond sur un 25 cents, et oublier de rire au bon passage. On mérite la fesser, ou pire.

une ébullition sur le toit, je glisse, me rattrape avec justesse et devine le sol, tout en bas, noir, rocailleux et boueux, des visages de vampires assoiffés qui stimule un coeur au bord des larmes.

À quelques mètres, elle est là, elle attend de me cueillir dans ses bras alors que je tombe et tombe et tombe.

"I'm asking, you're giving
I'm running, you're waiting
So what if blood's spilled
Idle Flow
Idle Flow..."

De profondes émotions brutes.

Rivière de slime sur le long des rues de Côte-des-Neige, descente de lit en forme de dragon et une coccinelle se pose sur mon épaule. Pillow blanket for my balls en un éclat de rire infini.

La nuit tire à sa fin.
Le bruit tire à sa faim.

Le film d'eau sur une vitre s'agrandit et devient la visage de la pureté.
Une ombre se noie et revient à la charge pour stimuler l'angoisse.
Idle flow.
Écoulement à vide, de dire un poisson de Babel encore abasourdi de se faire taper sur la tête à coups de mateau.

Des énergies transmutées sourient, l'orgueil d'être s'efface devant une mauvaise blague.
Je m'endors et rêve de la pluie.

mercredi 25 juin 2008

DIURNE FOLICHONE SOUS UNE ROCHE

demandez au roi s'il peut se lever après le vin
il vous dira que le pain avait trop de levain

un jour
disons dans cinq cents ans
on se retournera vers un téléphone en disant
comment vivre dans une cité de fous
lorsque les avions volaient à telle altitude
alors qu'un requin peut boire la mer sur la
Lune

demain
hier
toujours apeuré en regardant la glace dans la salle de
bain
un romain se voit vieillir du coco
et deux et deux font dix-huit

c'est une perte de divination
les runes sont folles et la brevasse s'embrase dans les mains de
lutteurs sumos

Galilée s'épouvante du sort d'une planète
et je me fous de la hauteur d'un câble de 15 pieds

feux d'artifice
il va pleuvoir dehors
mais quand bien même les idées s'envolent
les choses poilues sont avec toi

si jamais une lumière devient déviante
reste coi
souvent
la pluie se manque à elle-même et mange l'ours obsolète
dans une assiette où on entend du disco

la viande pourrie
et je me marre en pissant sur René Lévesque

samedi 7 juin 2008

NOUVEAU BLOG!!

Ça y est, mon nouveau blog est ouvert! Voici l'adresse si vous voulez aller le visiter, je vais aussi le mettre dans mes favoris (à travers quelques cheveux blancs...).

devenirlevent.blogspot.com

Vous aimez les traductions mal faites? Vous allez être servis! héhéhé!

vendredi 30 mai 2008

PASSAGE DANS LE TEMPS...

Ce blog devient, à partir d'aujourd'hui, consacré exclusivement à ma poésie. Il n'y aura plus d'états d'âme passagers, plus d'anecdotes croquantes, plus de smoked meat dans les sandwichs. Non, je réserve tout ça pour un autre blog, pas encore créé, mais qui verra bientôt le jour et qui devrait s'appeler "*case à remplir...*". Bref, je n'ai pas encore de nom, mais je trouverai au moment opportun!

En fait, j'attends d'avoir plus facilement accès à internet avant de m'y mettre, donc, une fois en appartement, je vous mettrai le lien ici-même vers mon autre blog.

À tous ceux qui sont passés par ici et qui y passeront encore, merci, ce n'est pas fini!

UNE TRONCHE DANS LE LIT DE SATAN

une tronche dans le lit de Satan
et la Mort a peur d'un ouvrage portant sur la
circoncision
toute une année à avaler de la bouette
des chinois s'amusent à être sympathiques
mais s'habillent en pompiers pour effrayer les
oiseaux
et moi
toujours sur mon toit
j'ai peur d'en descendre
de mettre un pied à terre
ne pas écraser la vie
ne pas glisser dans le bourbier
ne pas étirer plus qu'il ne le faut
le temps qui sépare un oeil vert de celui de
Calisto
les vampires s'en mordraient les doigts
jusqu'au sang
affublé d'une tarte en guise de chapeau
je me risque sur le bord
et finis par nettoyer la cale d'un navire marchand
rempli de rats télépathes
une journée normale dans la vie d'un
éboueur

9 mai 2008

mardi 15 avril 2008

DES GENS BIZARRES...

Aujourd'hui, un client m'a demandé un livre sur la signification des mots. La première chose que j'ai pensée, et la plus évidente, c'est le dictionnaire. Chose étrange, le gars n'avait pas l'air sûr... J'ai comme l'impression qu'il n'a jamais tenu de dictionnaire dans ses mains de toute sa vie et c'est la raison pour laquelle il ne connaissait pas le mot. Un illettré qui, pourtant, savait se servir de son cellulaire...

On a toute une panoplie d'hétéroclites où je travaille, des questions étranges dites par des gens étranges, qui font des enfants étranges et qui font te demander s'ils ne se foutent pas de ta gueule. Ils viennent te voir, certains à 100% de ce qu'ils veulent, mais ils se gourent totalement. Ils se gourent, mais n'osent pas avouer leur ignorance, alors ils continuent à s'obstiner avec nous, qui savons exactement de quoi ils parlent.

Heureusement, on rencontre aussi des gens magnifiques, dont entre autre, hier, ce très populaire chansonnier québécois Philippe Berghella, celui dont on se foutait la gueule à Cégep en Spectacle, à Chicoutimi, avant qu'il ne sorte un album, parce qu'il était d'un ridicule aberrant. Mais ma rencontre ultime restera toujours l'idole de toute une génération, et plus, Lucien Francoeur, ce rockeur au coeur de poète qui arriva avec toute sa clique d'hommes mal dégottés, héros déchus et pouilleux sans vergogne.

Mais rien ne vaut la chaleur d'un sourire lorsque nous réussissons à trouver un livre particulièrement pointu, entendu parler à l'émission Mouk-Mouk Dans la Tempe, sur la chaîne de radio 156,4 AM, diffusée à 3h du matin. "C'est pas sorcier, monsieur, un autre client vient juste de m'en parler, il y a à peu près 15 minutes".

vendredi 14 mars 2008

CUVÉE DES ÉCREVISSES

dormir et remplir un oreiller d'une tête et trois quarts
un oubli
et la suite n'a qu'à attendre son reste
sur une table pleine de pourriture séchée

des zombies s'amassent autour d'un géant
ils le dévorent morceau par morceau
un mollet par-ci
une côte par-là
et dans vingt-huit jours
la pluie cessera dans ma tête
toute racornie de se retrouver mendiante d'un
sourire

des filets de peau dans mes mains
laboratoire de l'Arche d'Alliance
où nous écrasons les foies de quinze enfants
dans un drain fait d'or pur

une bouche les recueille
grande ouverte
elle les recueille et les avale
pour en faire des étrangers face au vent des idées nouvelles
une pâtée pour chien dans les plateaux des plus grand restaurants
la cuvée 2008 du conteneur à ordure d'un McDonald's

nous voilà tous ici réunis
larves purulentes et flasques
un regard qui dit la mort
la poitrine se soulevant avec peine
pour célébrer la réincarnation
d'une fleur de l'esprit sur l'autel du silence

dans toute sa lumière
la vie reprend son cour
et nous bavons sur nos bottes sales

vendredi 8 février 2008

DANS LA TOURBIÈRE...

Un géant se nourrit de grenouilles, des milliers par jour. Combien de géants peuvent manger les grenouilles?

l'ouragan recommence
on n'a plus le temps de boucher les trous
plus le temps de se couvrir
plus le temps de trouver l'enfant perdu dans les bois
plus le temps de crier pour dire qu'on est là
en train d'agoniser sur une pelouse longue et jaune

le vent se lève
des branches se cassent
des toits se soulèvent
et je m'accroche à l'herbe folle
brassée en tous sens
le ciel n'en fait qu'à sa tête
et me mitraille de ses balles humides
la douleur s'accentue
le tourbillon m'emporte avec lui
au sommet d'une église orpheline qui tient le coup
je suis son premier visiteur forcé depuis
quarante ans

Plaqué sur le toit, je me mets à réfléchir sur différents aspects de ma vie, comme si les prochaines minutes allaient être les dernières. Comment en suis-je arrivé là? Pas sur ce toit insignifiant, ça, c'est le vent qui m'y a conduit.

depuis des siècles
j'erre de vie en vie
à la recherche de la réponse à une question
disparue

l'inconnue qui croise mon chemin
en a le coeur à l'envers
mon être en entier est cet ouragan de folie
qui anime la nature
tente de l'arracher à la terre nourricière
de l'envoyer dans les quatre coins du mondes
seule
elle ne comprendra plus le temps
ne reconnaîtra plus l'espace
ne sera plus nature au coeur de l'anti-nature

je me penche au-dessus de ce lit
où repose un ange qui dors paisiblement
il ne faut pas le réveiller
on ne peut pas le réveiller

je reste là

et je pleure

dimanche 27 janvier 2008

S'ASSURER QUE LES LUMIÈRES RESTENT ALLUMÉE...

Pourquoi? Parce que quand il fait noir, on ne voit rien, tout simplement. Et en ce moment, toutes les lumières de ma maison se mettent à brûler une après l'autre, me faisant courir dans le noir pour les changer. Je me heurte partout sur des meubles qui n'étaient pas là, je me frappe la tête sur un plafond trop bas et je me retrouve avec du papier sablé dans la bouche. Trouvez l'erreur.

Une maison noire, de nouveaux meubles, un plafond pour nains et la bouche qui brûle. Je ne suis plus chez moi. Je suis chez Moi, l'antre d'un démon intérieur qui n'a rien de mieux à faire que de m'enfermer dans son placard et se jouer de mon cerveau. l'ennui avec tout ça, c'est que plus je reste là, plus je me mets à apprécier l'ambiance du lieu, une atmosphère cacophonique où la pensée ne sert à rien et où jouer aux échecs nécessite une paire de gants verts.

humant le tout avec satisfaction
j'incise dans une peau marbrée
la clique des gens paresseux du bord de mer
une huitième nuit à ne pas dormir dehors

et toujours
bavant sur un chiot mal habile
ce vieux demande une injection de tartre
dans les clavicules
il dit qu'il pourra ainsi faire engraisser ses
testicules

grande maison
petites fenêtres
une piscine pour la visite
trois morts dans le cabanon
et merci pour les fleurs

samedi 19 janvier 2008

LA RECETTE SECRÈTE DES BEIGNES AUX DENTS

On en parle encore aujourd'hui, on en parlait il y a 3000 ans, qu'est-il advenu de la mythique recette des beignes aux dents?? En bon anthropologue que je suis, j'ai commencé mon enquête dans les poubelles de tous les restaurants à beignes du monde, ne serait-ce que pour vérifier s'il ne restait pas de microscopiques résidus de ces beignes, et aussi parce qu'ils jettent leurs beignes après une journée et que j'avais un petit creux.

Cette recherche fut infructueuse, si on exclut mon récent diabète, et j'ai décidé d'aller faire un tour dans la pièce secrète du dernier sous-sol de la bibliothèque d'Alexandrie, sachant que plusieurs mystères devaient encore s'y cacher. Là, encore, je devais être déçu par le manque de savoir culinaire qui s'y cachait...

Fatigué de ces exténuants voyages, j'en vins à la conclusion que cette recette était perdue à tout jamais, jusqu'au soir où j'eus l'Illumination. Je devins comme un zombie qu'on ramasse sur le bord du chemin, inconscient mais actif de ces mains de géant. Furtif comme un éléphant ayant pénétré dans une boutique de bijoux, je m'infiltrai dans un foyer de vieux et volai tous les dentiers de ces malheureux vieillards qui étaient trop bourrés de pilules pour m'apercevoir. Si cette recette n'existait plus, il suffisait de la recréer, et c'est ce que je fit. Voici donc la liste des ingrédients qu'il faut pour mener à bien ce mets de choix:

Pour une quantité de 12 beignes:
- 4 dentiers (de préférence avec encore des morceaux de nourriture dedans)
- 4 tasses de farine de dinde (réduire des os en poudre à l'aide d'une râpe à fromage)
- 5 oeufs de calmars géants (bien meilleur pour la santé que les oeufs de poules)
- 2 c. à table de graisse de porc
- 1 tasse de lait directement pris des mamelles d'une guenon vierge
- 1 tasse de sucre
- 1/2 tasse de sel hawaïen
- 1 c. athée de bicarbonate de soude (pour les belles bubulles dans les beignes)
- 1 ongle provenant d'un mutant de l'espace (pour un goût des plus raffiné. Très rare ingrédient, allez sur le site de la Nasa pour vous en commander)
- 2 c. athées de poudre de tartre (disponible dans toutes bonnes bouches)
- 1 saucisse (ingrédient classique de toute bonne recette digne de ce nom)
- 2 litres de jus de prunes (à prévoir pour les dégustations torrides et la constipation)

ÉTAPES:

1. Arracher toutes les dents des dentiers et les mettre dans un bol. S'assurer qu'elles sont entières.

2. Battre oeufs, sucre et graisse de porc avec un fouet barbelé jusqu'à une texture brun-vert.

3. Ajouter les ingrédients secs (attendre à la fin pour la saucisse).

4. Réfrigérer environ 1 heure, pétrir sur une planche de surf, ajouter la saucisse, enfariner et découper de la grosseur que vous voulez avec une scie à chaîne bien huilée.

5. Faire cuire dans un bain-marie afin de dénaturer le tout et servir sur une feuille de papier sablé, histoire de se faire "gricher" les dents!

Bon appétit!

jeudi 3 janvier 2008

DÉMON DE LA PAGAILLE SUR UN QUAI DE PLASTIQUE

des avions s'accentuent sur des nuages de mort
pendant que huit arabes s'enferment dans une tente
pour une nuit paisible en compagnie de
huit livres de cuisine

au son de la mer frappant le rivage
ils s'endorment et rêvent de pâtés au beurre
et de tartes aux olives noires
de gâteaux forêt d'automne
et de messages cryptés sous un oreiller douillet

des lances de fer au sommet d'une tête d'Allemand
trident apatride dans le coeur d'une mère veuve
venue des tréfonds de la terre
emmenant des souvenirs dans ses souliers
salis par le sang de mille plongeurs

fatigué de courir dans la même direction
trois voleurs habillés de vert décident de s'arrêter
inertes sur le sol rocailleux
ils ne savent plus quel côté prendre
et s'enterrent vivants sur place
tout près d'un marteau en forme de pic à glace

vitesse constante
formes invisibles passant autour
la joie d'un jeune oeil au rictus de plomb
s'entend dire non à l'impérative voix
venue d'en bas
il demeure debout
regardant le vide de ses murs
à ses pieds reposent les cadavres de mille civilisations
et un quai de plastique fabriqué par Fisher Price

3 janvier 2008