Je le mets ici, histoire de vous le faire lire...
je suis dans une chambre close
il fait noir
mais ça n’a pas d’importance
je n’ai pas d’yeux
il vente légèrement
le vent siffle autour de mes oreilles
et derrière
le son d’un pendule qui nage dans le vide
les voix dans ma tête me disent
que les années sont passées au rang de siècles
d’histoire en confusion inaccoutumée à ma
présence
je peux faire la différence
si seulement les murs pouvaient m’écouter
le noir devient forêt dense et embrouillée
des yeux pour voir
tout autour de ma tête
assise sur une roche je la vois
perdue dans une pensée éternelle
des ombres voguent dans les branches
formant des rimes avec les feuilles
je demeure sans bouger
à la regarder de tous mes yeux
elle ne m’a pas vu
enfui d’un bosquet
un ange pouvant tenir dans ma main
surgit devant moi
suivi d’une myriade d’autres volant autour d’elle
je m’enfouis dans les arbres
et annule l’hybridation du temps
avec la néantique fin du jour
si belle entourée de ses sœurs
bientôt elles ne feront qu’un seul corps
qui volera jusqu’à moi
moi qui suit devenu l’esprit naturel
habitant ces arbres
de mes branches je la soutiendrai
elle ne m’aura pas encore vu
et sans le savoir
elle s’évanouira dans ces feuilles
qui la caresseront tendrement sous une lune
à demi dévorée
hantise du mal
le noir subsiste
et le reste
mort dans ma pensée éternelle
nourri par la pénombre crue
j’entre au creux d’une rigole
aux odeurs de vent et de miel
me demandant si la pluie tardera
l’antre m’attend
j’y entre
insouciant et inconscient du fait
que le jeu s’est pris de moi
alors que le vague contour de ses jambes se dessine devant
moi
elle m’invite à la rejoindre
sa chaleur m’anime
entièrement en elle
je me fonds en mirage d’une cité obscure
réveillée par les cloches d’un bateau-soleil
nous prenant tous les deux à son bord
départ au gré des courants
coulant dans mes veines
je situe les voiles sous la voûte allumée
de brillants pans
restes de ses vêtements envolés au fond des eaux
claires
4 février 2007
1 commentaire:
C'est doux, voire voluptueux...
On pourrait penser qu'il a été écrit après tellement il suggère une présence plutôt éphémère, le songe de ce qui a été...
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