jeudi 11 octobre 2007

FOGGY MIND

Tout se retrouve catapulté. Mes idées, mon ventre, ma vision, mon coeur. Catapulté où? Vers le vide, voilà. Une nausée dépassant l'imagination s'empare de moi et je ne peux plus bouger. Je marche dans un brouillard fluide, les jambes molles, le stress dans l'estomac, je vois double et il semble que mon esprit veut fuir mon corps.


Ne plus vivre ma vie, c'est ce qu'il attend, cet esprit tourmenté. Aller ailleurs, imaginer autre chose, faire autre chose.


Des projets autres:
Nous avons, Sylvain, Félix, Antoine et moi, un show de musique le 20 octobre. On va s'amuser comme des fous!
Mélanie m'a proposé de commencer une bande dessinée avec elle. Ça risque d'être assez absurde, reste à trouver une idée...

Et le reste? Foggy mind, des bras qui ont peine à bouger et la Lune dans le numéro 43. Un poids trop lourd à porter, une corvée que je ne veux pas subir. J'y pense de plus en plus, je ne sais pas qui je suis. Tomber dans une flaque de morve en putréfaction et sentir la rosée d'un frais matin sur ses bras, n'est-ce pas là la même sensation?

Si fait.

Je gratte le fond de mon cerveau avec une cuillère de feu et je ne récolte que la peur.

8 commentaires:

Christine a dit...

Si fait!

Comme d'habitude, tu as le tour de décrire les choses d'une façon tellement tangible qu'on s'y sentirait presque! D'ailleurs, je pense que la différence viendrait probablement de l'odeur...

Outre tout ça, je peux seulement te dire de continuer à gratter. Tu vas finir par passer à travers ta peur!

Peut-être as-tu réellement besoin d'aller ailleurs pour un temps... (Comme on voit dans les films! Ça donc l'air facile de sauter dans le premier avion pour découvrir le monde!)

En tout cas, je ne sais quoi te dire, sinon des choses banales telles "Il peut pas toujours neiger". (Je ne suis pas la poète de la famille!)Je me pose constamment le même genre de question que toi et je n'ai toujours pas trouvé toutes les réponses, mais le temps s'est chargé de répondre à quelques-unes d'entre elles, pour le meilleur comme pour le pire...

Je t'aime fort
XXX

Fel-X a dit...

Luc, s'il le faut pose-toi toutes les questions du monde (comme: "as-tu le poil de vagin blond").

28 ans, c'est l'âge du questionnement, ai-je soudain découvert dans un accès de non-lucidité.

Tu clâmes ne pas savoir qui tu es mais, m'avancerai-je, ce n'est pas un fait nouveau. Tu viens de te l'avouer, simplement. Le robot n'était-il pas seulement une manière d'éviter de devoir chercher ton identité ?

C'est con à dire (je connais quelqu'un quelque part, qui ronchonne parce que je commence une phrase comme ça)... mais ton salut se trouve dans les projets. Jette-toi à coeur perdu dans notre show (j'ai d'ailleurs trouvé mon costume), dessine, invente, donne-moi un cours sur Premiere (ce qui devrait être ton projet le plus urgent, évidemment). Tout ça, ça sert à calculer le nombre de dodos, le nombre d'heures que tu devras consacrer, plutôt que de regarder ton avenir et n'en percevoir qu'un vide glauque et déprimant.

Peut-être dois-tu expérimenter, une chose que je ne te vois pas si souvent faire. Tu veux savoir qui tu es, trouve ce que tu aimes, ce que tu détestes, ce qui t'indiffère. Écris sur tout: le goût d'un fruit, l'odeur d'une poubelle, l'atmosphère d'une boutique inconnue.

Peut-être qu'au final, tu sauras un peu mieux qui tu es...

Luc Pelletier a dit...

Le robot n'était qu'un robot, une vieille carcasse de ce que j'étais, le pâle souvenir d'une mort intérieur et qui a pris son temps avant de se décomposer (du métal, c'est pas biodégradable...).

Expérimenter, tu l'as dans le mile, Félix, je veux bien le faire, mais par quoi commencer. Tout est dans savoir ce qu'on veut expérimenter. Comme partout ailleurs, je ne sais pas par où commencer. Alors je vais commencer par ça:

l'idée d'une maison faite de bouette dans laquelle vivent des centaines de milliers d'êtres génétiquement dissemblables. Une harmonie déstabilisante y règne.

Un corps en mouvement, subissant la pression de la gravité, commence à s'élever dans les airs, pousser par une main invisible qui s'en va l'écraser contre le ciel d'un jaune vieillot.

Des araignées qui se battent pour la survie d'une mouche.

Un ordinateur humain qui pleur pour la première fois.

La vie qui explose dans tous les sens, en un million de couleurs, aspergeant la morosité d'un regard vide, des yeux flasques hantés par le Vide.


Toujours, la boule. Un aglomérat mou et visqueux dans le fond de mon estomac, qui se soulève et retombe, se soulève et retombe, provoquant des hauts-le-coeur instantannés. Du Quik dans le fond d'un verre de lait passé date, est-ce que ça se mélange?

Anonyme a dit...

Luc, tu ne cesseras de m'épater avec tes mots...

En te lisant, je ris quand je me dis que je devrais peut-être pleurer...surtout :

"l'idée d'une maison faite de bouette dans laquelle vivent des centaines de milliers d'êtres génétiquement dissemblables. Une harmonie déstabilisante y règne."

J'ai eu une belle image dans ma tête hahaha
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Mais une chose est certaine, je ressens beaucoup de compassion.

bonne chance, xox

Anonyme a dit...

Allo, c'est cool pour la bd! J'espère que tu vas bien mon grand monsieur! À quand un souper de saoulons? On se vois à Québec city pour votre suicide en direct! :)) Bisous

Luc Pelletier a dit...

J'aimerais bien en faire un bientôt, un souper!

Anonyme a dit...

Très cher frère.

Se gratter le fond du cerveau avec une cuillère de feu, ça ne fait pas seulement peur. Ça fait des dommages permanents.

Je te souhaite de ne jamais compter tes anniversaires comme étant, chacun, l'occasion de compter une année de moins dans ta vie comme c'est le cas pour moi depuis si longtemps, depuis que je me suis servi de la même cuillère...


Claude

Luc Pelletier a dit...

Hum... Non, je ne suis pas à compter les années qu'il me reste. Je ne pense pas en arriver là non plus.

Ce matin, alors que je ne dormais pas, la phrase suivante m'est venue à l'esprit:
La vie est un jeu, et putain que c'est un jeu plate.

Je me suis ensuite demandé si je le pensais vraiment et j'en suis venu à la conclusion que ça fait partie des nombreuses autres choses que je ne sais pas. On verra en temps et lieu.

Pour le moment, je sors la merde qui flotte à l'intérieur de moi petit à petit. Ça fait mal, mais le résultat risque d'être bon au bout de la ligne. :O)