jeudi 4 octobre 2007

FOLIE ET MORT DE FOUGMA 'HAMED

Je sais, vous attendez avec impatience la suite du "Vieil homme et la Moufette", mais il vous faudra encore patienter. À défaut d'écrire comme je me sens ces temps-ci (comme de la crap, soit dit en passant), je vous laisse sur ce petit bijou d'absurdité qui m'a inspiré pour écrire le "Vieil homme et la Moufette".

Un pastiche fait au cégep dans le cours de ce franchouillard de François Lyonet, un bout-en-train digne de Ramdam.

Bonne lecture!



FOLIE ET MORT DE FOUGMA ‘HAMED
Pastiche de « Grandeur et décadence de Gérard Bilodeau » de Gabrielle Gourdeault

Fougma ‘Hamed naquit d’un Berger Allemand pantouflard circoncis et d’une loutre de mer appelée Julie Girard-Tremblay, circonspecte et un peu dérangée par la sénilité de Henri Jones, leur chat domestique qui, depuis déjà belle lurette, s’attaquait aux poireaux de Papa-Je-Suis-Déconnecté-De-La-Réalité-Par-La-Méthode-Je-Bois-De-La-Bière-Devant-La-Télé.

Fougma était le nom donné à ‘Hamed par sa mère. Ça ne voulait rien dire en particulier, sinon qu’il n’en avait pas la moindre idée. En fait, tout ce qu’il savait, il l’avait lu dans son livre de naissance dont aucune photo n’artisanait de couleurs flyées ses pages blanches et noires. Il a appris qu’il est né à Chicoutimi, capitale de l’Arabie Saoudite, de l’Espagne, de la France, de la Roumanie, des Îles Mouc-Mouc, de la Norvège, du Canada et de son petit Saguenay au fond de son trou. Comme on dit : « a hole’s a hole! ». C’était peut-être un pur mensonge aussi… il ne savait pas. Sa petite famille in vit présentement au sommet de la plus haute colline des environs alentoureux, c’est-à-dire le pic de sable dans l’État du Maine.

Toute sa vie, Fougma a idéalisé un idéal faramineux : découvrir la vérité sur ses origines. Ses petites manigances l’ont emmené vers la biblio-disco-vidéo-homothèques, où tous les renseignements de l’univers sont emmagasinés. Mais une société dans laquelle monsieur-tout-le-monde côtoie tout le monde et où les dirigeants tentent de cacher une vérité monstrueuse à un pauvre petit adolescent à l’imagination trop fertile qui rêve de voler sur des hippocampes à dos argenté ne peut pas laisser une banque d’informations top secret se dévoiler d’elle-même à celui-ci. C’est pourquoi il ne trouva rien. Nada. Nothing. No zapatos en el vestuario…

Fougma n’avait plus guère le temps de voir sa loutre de mère et Jones le chat tellement il était absorbé par ses lectures non instructives. Il se décida donc de partir à la conquête de la vérité de sa propre identité inconnue. Une bonne dose de construction hallucinatoire lui permettra peut-être de savoir ce qu’il est ou qui il est, ce pauvre Fougma.

Jour et nuit, il se piquouillait, se sniffait, se déconstructionnait, s’enflammait les bras, les narines, le derrière et tous les orifices où la dope magique pouvait bien pénétrer avec ce qu’il trouvait sous son lit. Il vit tous ses amis d’autrefois : George l’écureuil, Verra la truie, Hypolithe l’éléphant de Papouasie… Ils ne savaient rien, pas même un soupçon de poudre de perlimpinpin de plus que ce qu’il avait déjà consommé. Il mit même, après trois jours de planage (en fait, il ne s’était écoulé que trois heures), son bonnet de bain à antennes collectives pour communiquer avec les extraterrestres. Ils vont sûrement savoir ce qui se passe sur cette Terre enfouie dans l’hébétude ignorante et le soleil jaune, chaud et suant. Brouillage. On tente de l’empêcher de les rejoindre! Un espion, un félon, une taupe, un raton-laveur, s’est infiltré dans l’humble demeure à trois étages du petit Fougma. C’est ce qu’il se dit, pas encore remis de son trip psychédélique avec les éléphants roses de Papouasie et les écureuils irlandais.

Il sortit donc de sa chambre, à la fin du jour, chancelant et défaillant, pour aller rejoindre un chat en train de tourner en rond, bavant et s’assommant tout naturellement sur une pile de vieux Reader’s Digest jadis légués au Berger Allemand comme cadeau de mariage avec sa loutre.

Que de confusion, mélange, torpeur, que d’inertie de la part de son cerveau qui était maintenant sur l’option « Foutez-moi la paix! ». Il tomba finalement sur une cassette vidéo intitulée « Little Richard’s hidden story ». Un bon film en perspective. Mais après quinze minutes de bousille mentale et de réflexion spontanée involontairement effluviale, il comprit finalement le sort qui se posait désormais devant lui. C’était sa propre histoire! Non seulement il s’appelait Richard, mais en plus, il était anglais et non serbo-croate! Il ne se rendit compte de ce détail, apparemment multiprésent depuis toujours, qu’en regardant pour la deuxième fois le titre de la cassette.

Le choc fut trop violent. Bad trip total, cordialement accueilli par un organisme refoulé et miné par les micro-ondes de son bonnet de bain à antennes collectives.

Il fut enterré par sa loutre de mère et son ignare de père, accompagnés tous deux par le chat, qui était en fait son petit frère de deux ans. Sur sa tombe était écrit : « Fougma ‘Hamed, la folie t’emporta dans son vent intestinal ».

Fin de réalité.

1 commentaire:

Fel-X a dit...

vraiment chouettes les descriptions ultra-longues à la mord-moi le noeud qui ne se terminent jamais en s'étendant dans de longues phrases intempestives à ne plus finir, bousillant les neurones des lecteurs qui s'empiffrent encore et encore de syntaxes complexes et merveilleusement superbes comme des empaffés de la poire !