mercredi 15 août 2007

AU COEUR DE LA DÉMENCE

C'est la fatigue qui commence à avoir raison de moi. Une lourde main qui appuie sur ma poitrine et m'écrase sur place. Les heures passées à ne pas dormir se transforment en heures de folie déconnectée, où je cherche à m'accrocher à quelque chose, quelqu'un qui puisse me soutenir sans trop d'efforts. Le rêve s'estompe. Je flotte de plus en plus dans un nuage jaunâtre où le pouls de la conscience s'endort tranquillement.
Tout me ramène là. Ma tante qui aurait pu mourir d'une embolie pulmonaire la semaine dernière, la lettre que j'ai reçue aujourd'hui de la mère de Julie, l'air que je respire remplie de souvenirs d'elle. Tout comme ma conscience, je finis par m'endormir complètement éveillé. Je nage dans un rêve qui ne finit jamais, une roue éparpillée aux quatre vents, l'envie de serrer quelqu'un dans mes bras, sentir sa chaleur pendant des heures, sentir son amour au creux de ma poitrine comprimée.
Crier semble la seule solution. Cri du coeur, cri de l'esprit, cri d'une gorge en feu, celui au creux d'un volcan en rage face à la tourmente de la pluie. Déjà j'oublie le jour précédent, une suite d'événements sans queue ni tête, paroles perdues, mains tremblantes, yeux lourds et jambes fauchées par la mort.
"Situer le doute derrière les yeux d'un mourant suffit-il pour ne plus entendre la peur?" J'ai déjà écrit ça dans un de mes poèmes. Sorte de moyen de se débarrasser des questionnements en les laissant partir avec les cendres du temps. La réponse est négative. La peur demeure, la peur ronge, la peur s'installe définitivement après la mort. On n'a plus la raison valable, elle tombe dans le vide poussiéreux, elle a la langue sèche et ne demande qu'à boire une eau encore potable, mais ne trouve que le sable à avaler...
Le temps est l'outil de la folie. Je n'ai plus le temps, il s'est enfui dans le fond d'une terre consacrée, accompagnant la femme que j'aimais. Les jours s'écroulent de mes mains fébriles, je n'ai pas besoin de temps, la folie s'est emparée de moi depuis bien des années...

7 commentaires:

Chantale a dit...

Je me rappelle de cette phrase que tu avais écrite... Elle m'avait frappée.

Je suis là, frérot. Tu fais partie de mon présent et de mon avenir, aussi fuckée que je puisse être moi-même...

Christine a dit...

Malgré la folie, le temps existe et même s'il est en dehors de toi en ce moment, je ne peux que répéter ce que j'ai déjà écrit dans le blog de Chantale:

Prends le temps de prendre le temps...

Pour l'instant, le moment présent, tu as le droit d'être fou et de crier ta peine, ta rage, ta douleur, ta perte, ton vide.

Je t'aime de tout mon coeur et je sais que cette folie qui t'habite contient beaucoup de positif.

Un jour, quand assez de temps sera passé, tu trouveras le temps d'être plus calme, sans pour autant que l'oubli n'écrase ton amour pour Julie.

Le temps ne fait pas disparaître le passé...Il aide simplement à le supporter, je pense.

Au fait, je suis vraiment FOLLE du poème dont je te parlais hier, "Les éléphants". Quel talent tu as, c'est fou!!!

xxx

Luc Pelletier a dit...

Aaah! Merci toutes les deux...

Je me suis réveillé en larmes ce matin et tout ce que je veux faire en ce moment c'est ne pas penser à moi et vider mon esprit. Je me perds dans la futilité, ça fait du bien le temps que ça dure...

Je suis présentement une ruine et je prends chaque brique humide et cassée pour essayer d'en faire un autre château, celui-ci aura plein de fenêtres ouvertes et plein de portes par lesquelles le Monde pourra entrer. Mais pour l'instant, on voit encore monter vers le ciel la fumer de l'effondrement et quelques feux de broussaille traînent par-ci, par-là.

J'ose avoir la patience de tout éteindre en temps et lieu...

Fel-X a dit...

Lâche pas la patate Champion, même si t'es un homme, je t'aime.

Quand bien même ma présence ne sera là que pour t'emplir d'une futilité, et bien, j'irai jusqu'à en faire une quête infinie: je serai inutile à l'extrême, complètement dénué de tout usage, j'irai jusqu'aux cieux pour découvrir comment être l'homme le plus inutile que l'on puisse trouver.

Pis se rebâtir, c'est comme déménager, si tu payes la pizza, je devrais jamais être trop loin.

Anonyme a dit...

Anyway on s'est toujours aidés à déménager, il n'en sera jamais autrement.
Et Luc, la futilité peut s'avérer bien utile parfois. Comme Félix disait, si t'as besoin de tatas futiles, on est pas mal les meilleurs dans ce domaine-là!

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit...

Tiens bon Luc, moi aussi je suis avec toi et les autres filles aussi....on t'envoie des énergies positives et guérissantes.

Julie A.