mardi 21 août 2007

TENTER DE CONTOURNER LA COLÈRE

Avez-vous déjà senti la flot d'émotions brutes qui s'échappe d'une personne en colère ou stressée? Ça me rentre dedans comme un coup de poing, me rendant incapable d'une quelconque réaction, allant jusqu'à me donner le goût de pleurer tellement ces émotions sont fortes. En ai-je peur? Je pense que oui. Si une chose peu bien me faire peur, c'est quelqu'un en colère, les nerfs à vif, imprévisible. La nausée me prend, le besoin de contourner cette colère se fait sentir, mais je suis déjà absorbé dans le tourbillon.

Ça me fait ça avec n'importe qui, surtout si je ne connais pas les raisons de cette colère, de ce stress, de cette infection qui ronge l'intérieur goulûment et qui gruge la vision extérieure. Je me fais penser à ce pauvre Alex, dans Orange Mécanique, qui a subi le traitement choc anti-violence et qui ne peut plus supporter d'entendre du Beethoven ou de voir de la violence.

Je ne pense pas au mal lorsque me vient à l'esprit l'idée que cette colère finit toujours par revenir dans la figure des possesseurs (ou possédés). Leurs nerfs flanchent, ils s'engourdissent, ils se retrouvent finalement seuls dans un univers ablatis, ne fixant que le vide du sentiment.

La paix. Une douce lumière bleutée, celle d'une lune calme et sereine. Enfoui dans sa chaleur, il ne reste qu'un sentiment de plénitude et de paix.

Je ne suis pas en paix. Je suis assailli par la colère du monde et j'aimerais bien trouver le moyen de contourner la vague sans me rebâtir une tour d'Ivoire... Je sens des éclairs bourdonner dans mon crâne.

Le sommeil... quand viendra-t-il enfin...?

5 commentaires:

Christine a dit...

Ouais. C'est pas évident. Des fois, il faudrait être capable non pas de contourner la vague mais de rentrer dedans...

Sauf qu'il y a un moment pour tout et pour l'instant, je suis consciente du fait que ton plus grand désir est de vivre dans le silence et non pas les cris de rage.

Et ta colère à toi, tu la vis comment? C'est peut-être ça, les éclairs qui bourdonnent...

Bof, je me sens comme le schtroumpf à lunettes...

Moi, la colère, ça me donne mal au ventre...

Fel-X a dit...

ouais, c'est pas facile d'être trop bon, de s'abstenir de tempêter, d'orager, d'enrager, de balancer des éclairs à tous vents.

Peut-être as-tu enfin trouvé la source de ton stress matinal ? Une colère sourde et surpuissante que tu n'exprimes absolument pas. Que tu contiens en-dedans de toi, te transformant en une bombe prête à éclater.

Me semble que tout ça me rappelle quelqu'un...

Luc Pelletier a dit...

Je ne sais pas. Il me semble que ce n'est pas tant ma colère que celle des autres. Je ne ressens pas de colère en moi, aucune tempète prête à exploser, aucune rage.

Ce stress qui m'habite diminue de jour en jour, il me semble. Vraiment lentement, mais sûrement. Je recommence à mieux dormir, mais l'entrain n'y est pas. Une boule d'apathie déconcertante flotte entre ma poitrine et mon ventre, un noyau dur et piquant: le Manque.

La solitude ne me va plus. Je prêchais pour elle durant toutes ces années, j'avais peur des gens, de leurs réactions face à moi, face à mes actions, face à ce que je suis. Au diable cette peur. Déconcerter, déstabiliser commence à agir en moi. Je n'ai pas peur de mes mots, mais j'ai encore peur des mots (dits ou tus) des autres. D'où ma liquéfaction face à la colère.

Je ne ressens pas de colère en moi, elle me tuerait. La vie pendant 28 ans à être terrassé par la colère des autres, ça fatigue et ça engourdit. Déceptions, rancoeurs, espoirs, ambitions... une petite lueur à peine visible dans le creux de mon oeil gauche.

Anonyme a dit...

Parfois, pour affronter la colère des autres, il faut savoir vivre la sienne.

Tout le monde, à un moment ou à un autre, doit se défaire d'une certaine colère et l'exprimer par des mots. Parfois, cela sort tout croche, mais l'essentiel, c'est de pouvoir l'exprimer. Aux autres de l'accepter ou non.

La colère est un sentiment d'impuissance face à un événement qui nous dépasse. Aujourd'hui, avec la maturité acquise, j'essaie de transgresser cette colère contenue qui m'agaçait tout au long de ma vie et j'ose enfin être moi-même sans m'en laisser imposer par les autres. C'est un grand pas pour l'humanité. Ah! Ah!

Maman

il y En a a dit...

Tout à fait encore avec ce que ta maman a écrit. Deuxième petite note à moi à relire en temps et lieu.