mardi 18 septembre 2007

ONDE DE LANGUEUR

montrer la vie à travers une mince couche de verre
la regarder
voir évoluer les millions de choses qui y poussent

on voit tomber un flocon
le gel y prend
mais la chaleur demeure
toujours présente dans le noyau

je suis une forêt
plantant racines dans une terre meuble
distribuant la vie à travers l'humus des heures passées
ciel fondu vers minuit
des planètes mobiles s'alimentent du feu
la silhouette d'un homme dans l'ombre d'un pommier

onde de langueur
suspense altéré par la lumière d'un phare
des épines s'étirent en lambeaux verts
monstre de lenteur sur la peau du vide
je ne veux plus pousser sans l'eau d'une larme

le pendule s'active à nouveau
tic tac
tic tac
et tout simplement le tic de la mémoire
prenant le dessus sur tout
ombre inquiétante sur le motif tracé
qu'est la vie que je me dessine

je ne peux que regarder passer le train
subir le souffle de son passage
me remémorer un sourire perdu dans les tréfonds
d'une âme perdue dans la peur

de tous côtés
des yeux qui se ferment
des bouches qui se ferment
des oreilles qui se bouchent
un monticule de corps s'entremêlant
un bras dans une jambe
le coeur enfoui dans un autre coeur
j'arpente cette montagne multicolore
sans penser au son de la misère qui se répand
sous l'amas de chair

damier suspendu au-dessus de ma tête
ne reste que le ciel pour observer le vent
et ta main pour tenir mon
coeur

14 septembre 2007

3 commentaires:

Christine a dit...

J'aime l'image du flocon, avec son noyau...

Comme s'il restait quelque chose à découvrir derrière toute la froideur du monde.

Merci pour ce beau moment imagé...

XXX

Luc Pelletier a dit...

Ça fait toujours plaisir! Je pense que tu es une de mes plus ferventes admiratrices! :O)

il y En a a dit...

En des plus grandes admiratrice, moi aussi j'aimerais joindre ce club. Cela fait un bout de temps que j'ai poster mon inscription, je n'ai pas encore eu mon acception. Je souhaite que cela ne va pas trop tarder. Ce passage me touche beaucoup: ''je ne peux que regarder passer le train
subir le souffle de son passage
me remémorer un sourire perdu dans les tréfonds
d'une âme perdue dans la peur'' Par rapport à ce qu'on sait dit hier soir et ce que je ne t'ai ou on ne sait pas dit...