mardi 4 septembre 2007

DEMAIN, LA PEUR

Pour aujourd'hui, c'est la tranquillité. Il me prend encore assez souvent de voir des flashes, dans mon esprit, de la mort de Julie. De courts moments pour me rappeler que cette personne remarquable n'est plus ici, mais garde sa place, malgré tout, dans le coeur d'un grand homme qui a les idées tourneboulées.

Le dernier poème que j'ai écrit est, comme le dit Christine dans son commentaire, d'une tristesse indescriptible. Mais on perce toujours, à la fin, une petite lueur d'espoir, le rayon d'un soleil encore à naître, existant toutefois dans l'inconscient collectif des neurones qui m'habitent.

Pour aujourd'hui, je suis bien, je souris, mes yeux brillent d'un éclat qui n'y était pas depuis quelques mois. Je vis et je ne veux pas laisser passer cette vie à m'enfermer derrière les murs d'une quelconque maladresse d'esprit. Je veux être là. Je veux manger cet air respiré par 6 milliard 640 million 647 mille 763 personnes.

La phrase d'aujourd'hui, celle qui revient comme un leitmotiv infernal dans le caveau de mon crâne, cette phrase qui démontre autant la folie de la société qu'une vision ascérée et vraie de la réalité: "You have nothing to fear, only poets and Justice". Elle a été chantée par David J. Haskins dans la chanson "No One's Sending Roses", sur l'album Etiquette of Violence (son premier album solo après Bauhaus). Je ne sais pas pourquoi exactement cette phrase me tourmente tant. Peut-être parce que je suis moi-même poète et que je ne crois pas en la Justice de la société dans laquelle je vis. Je la perçois comme une sorte de monstre hideux (DES MONSTRES.... HIIIDEUX!!!!!) avec une bouche de la grosseur d'un volcan, avalant les bonnes intentions et punissant les yeux fermés, avec l'objectivité d'un robot. Un robot n'a pas d'émotions, un robot ne fait que ce qu'on lui dit de faire. La Justice est ce qu'on en fait. Pour le moment, elle n'est rien, qu'un mot parmi tant d'autres qui perdent leur signification. Dans dix ans, le mot justice ne sera plus dans le dictionnaire.

Et demeureront quelques rebelles de la langue, rôdant dans l'ombre de leur écriture, ils répandront le sang de leur idées sur un papier numérique et seront là lorsque sera le temps de reconstruire la réalité.

Et je serai là, moi aussi.

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