mardi 7 février 2006

UNE FORÊT MORTE (depuis peu...)

un soleil est mort
dans me syeux d'un fert solitaire et reversant

dans les larmes peu à peu s'éteignant
une rigole perdue
une forêt trop dense

je me suis enfoncé dans cette végétation
un cerveau ralentit l'avide croissance
et avale en même temps mon souffle
emportant la poussière des morts

ma pâteuse langue goûte les arbres rouges
sur ce crépuscule écrasant de froid
tandis que les rochers
dévalent l'éternité de fluides pensées
toujours en combustion

la course effrénée du temps arrêté
se demande pourquoi les oiseaux parlent
et vomissent des champs de tristesse
sur la tête blanche des hautes cimes

c'est sûrement l'or des abandons multiples
qui attire cette euphorie mystique
dans les branches craquelées du vide
dans le coeur de la forêt morte

plus rien maintenant n'y pousse
visitée trop souvent
par le corps des enfants nocturnes
de l'oubli trompeur regorgeant de sympathie pour
la charogne

mais peut-être qu'un jour
saurons-nous la véritable nature de ce lieu pourri
un lieu où tout est permis
tout
sauf de vivre
de vivre

3 avril 1998


Une fin à la Nelligan, j'en conviens; mais qui, à 18 ans, ne se sent pas l'âme de Nelligan lorsqu'il écrit de la poésie? Lui qui, à ce même âge, s'est retrouvé enfermé dans un hôpital psychiatrique jusqu'à l'âge de 60 ans, âge de sa mort pathétique et vaine, simplement parce que personne n'a pu comprendre qu'il s'était fait castrer par sa mère dès la naissance.

Enfin. Le spleen survient n'importe quand et j'y avais les deux pieds bien enfoncés à cette époque. Mais on sent peu à peu le détachement de moi-même qui s'effectue de plus en plus au fil des poèmes. La peine de mon coeur se métamorphosera en peine du monde entier : un total désillusionnement qui frappera fort. Je laisse encore une vingtaine de poèmes avant que ça ne puisse se voir vraiment.

D'ici là, vous aurez encore à subir mon appitoiement sur moi-même! Mais c'est moins pire que les premiers. :O)

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