dimanche 8 janvier 2006

JOIE

le soir nous a quittés rapidement
pour laisser la place à une nuit noire
une réconfortante et longue nuit
appâtant la chair fraîche et juteuse

je suis Gomack le vampire sale
retournant chez lui après une nuit
si amusante et imprévisible de charme
que j'en ai le souffle coupé

je me délecte de votre fluide vital
en souriant comme jamais auparavant
et je laisse votre corps pourissant
sur la place de la ville qui se réveille

jamais je n'ai tant aimé vivre
la mort qui est maintenant mienne
et qui me suit partout où je vais
sur vous
sur tout ce qui vit

mais ma nuit doit finir un jour
car celui-ci doit arriver trop tôt
trop vite
le temps me manque
sacrilège !
mon corps se brise et tombe en poussière

2 mars 1998

4 commentaires:

Anonyme a dit...

T'es-tu déjà dit : là, maintenant, je suis tellement heureux que je pourrais mourir car j'ai connu le vrai bonheur...

Ton poème me fait penser à un moment comme celui-là... sauf que je ne suis pas morte. :-)

Luc Pelletier a dit...

Je me dirais plutôt que là, maintenant, j'ai assez vu de ce que la vie peu me donner que je pourrais mourir, car la mort a perdu toute sa "force" à mes yeux.

Les moments d'intense bonheur, je n'ai pas connu ça pendant bien longtemps. J'en ai comme ressenti un à une certaine époque et quelque chose en moi s'en est allé en même temps que lui. Ça a sans doute commencé à l'époque où j'ai écrit ce poème. Depuis, je prends la vie très stoïquement. Remarque, ce n'est pas un mal, mais pour plusieurs, je suis comme un robot. Je pense que j'ai trop développé mon côté objectif.

Ceci dit, merci pour ton commentaire! :O)

Anonyme a dit...

Tu parles de robot...

Depuis que j'ai pris conscience que la mort m'éteindra à jamais (je ne crois pas à la "vie après la mort"), que la mort me fera perdre ce que j'aurai pu acquérir au prix de moult acharnement et de souffrances, depuis donc que ma vie n'a plus aucune signification pour moi, depuis ma pré-adolescence, je vis moi aussi comme un robot, la subsistance étant un passe-temps pour m'occuper l'esprit en attendant le jour béni de ma disparition (car je n'ai pas le courage de mettre moi-même un terme à cette absurdité).

Luc Pelletier a dit...

Et pourquoi, de toute façon, mettre un terme à cette abusrdité? Parce qu'il n'y a rien de mieux que d'être en vie pour se marrer comme il faut de la vie! Une fois mort, c'est l'ennui éternel dans le néant. C'est pas très intéressant...