mardi 10 janvier 2006

In the mood for love... but not yours...

Je suis en forme ce soir, c'est assez la déprime pour que je vous largue une pleine rasade de textes! D'ailleurs, les deux prochains sont les pionniers d'un univers grossissant, un monde où la réalité est créée par le rêve, un monde où tous errent sans but, mais où la vie se déroule tout de même sans heurt. Un monde où la mort frappera, mais pas maintenant. Aujourd'hui, c'est la naissance, c'est le début d'une grande aventure d'amour avec l'inconscient et ses possibilités que je vous dévoile! Ébauche d'une plus grande oeuvre, voici les balbutiements de l'un de mes univers personnels...


ERA

je rêve de la vie courte
que j'aurais pu posséder
si j'étais retourné sur la route
me conduisant vers la belle Danaé

car c'est dans ses longs bras
chauds, sensuels, invitants
que je me réveillerai à temps
pour un monde appelé Era

mais il n'est pas trop tard
à la fin de mon exténuant voyage
pour enfin rêver ces feuillages
envoûtant mon Être devenu pulsar

il est maintenant vrai et réel
mon songe du monde des songes
ce royaume où tout est éternel
et où l'infini gagne sur le mensonge

un pouvoir immensément grand
m'attire de son souffle sanglant
et je m'assoupis alors en silence
en regardant les fleurs qui dansent

suis-je mort sans le savoir?
mon esprit s'éparpille dans le vide
trop assommé pour vivre et voir
la lumière fusionnant dans le morbide

à la suite de cette délicate alchimie
plusieurs airs résonnent dans ma tête
les cloches d'une marche funèbre réussie
ont percé tous ces chants de fête

soudain
mon corps réapparaît
plus beau que tout sur Terre

je régnais sur le rêve
le dévorais
pour connaître la paix dans l'enfer

et mon coeur s'ouvre bien grand
accueillant toute joie et tout amour
qui puisse le sustenter
briser le vent
emportant mes sentiments au Carrefour

la Mort est maintenant surmontée
ce monde l'a avalée en ses entrailles
la dégusteant avec une trempette d'émail
seul j'ai survécu au courroux des entités

je dis donc mes adieux à Danaé
puisses-tu revenir bientôt
charmante
pour conclure ce que nous avons commencé
et pour rêver de nouveau cette terre errante

8 mars 1998

Un chant de naissance ne peu ensuite qu'être suivi par un chant de mort, c'est la fatalité de ce monde et de cette vie................

REQUIEM D'ERA

fabuleuse époque noire
où les enlevantes ténébreuses
foulent les vastes nuits
dans une splendeur mortelle

les yeux dans l'ombre mouvante
perdifie absolue régnant seule
les morts se lèvent pour accueillir
l'orage brumeux se rapprochant
tel un prédateur à l'affût de sa proie pitoyable
courant désespérément au loin
vers un refuge lamentable

quelque chose de beau
fragile
tombe lentement du ciel pourpre aux teintes éternelles
se brisant sur le sol rocailleux

la Mort est là pour toi
Frère
gothique élévation sombre
venue des profondeurs de l'abîme
sans fin
et sans merci

il est l'heure du mal banal
cillant dans l'oreille impie
soufflant un parfum maudit
regorgeant de la Force Divine

que vie t'apporte joie et bonheur
Ami
l'arrivée des morts est proche

chante la mélodie nuptiale
de la nuit des Phös et des Morres

10 mars 1998

En deux jours, je venais donc d'inventer non seulement un monde, mais les deux principales entités habitant les méandres grotesques de ses racoins. Je ne les décris pas, ils apparaîtront à tous plus tard dans l'épopée que j'ai appelée "Le Dernier Soupir", deuxième livre des "aventures" du personnage que j'ai baptisé il y a peu l'Ancien Nord.

Le prochain et dernier poème pour ce soir est le reflet flou et basique de ce que sera plus tard mon écriture. Nous plongeons maintenant totalement dans la métaphore où la réalité à toute sa place!


FABULE HYSTÉRIE

morte amertume d'un hiver acharné
refoulée au plus profond des abîmes
endormie pour une éternité hantée
dans l'entremêlement de ses racines
malmenée par la tempête exquise
la brousse sauvage remonte banquise
glaciale persécution mordant la mâchoire
du syndrome cataclysmique du déboire

l'infamie collective se distingue
parmi l'ordre aboli dans le chaos
des oiseaux infernaux tout là-haut
qui volent en calembours pour les dingues
c'est l'appétit du tranquille flot éclairé
par un soleil noir et pourri
putréfié
qui les appelle à se nourrir du sang juteux
d'un fou monté sur l'autel des morts paresseux

17 mars 1998

Gooten nacht!!!

2 commentaires:

michaël trahan a dit...

tu as raison, les textes perdent de leur naïveté.. quelques beaux vers chocs dans ces textes. je ne citerai pas tout mais je continuerai la lecture: je suis curieux d'où on s'en va.

lache pas!

Luc Pelletier a dit...

Tu constateras aussi qu'en même temps qu'ils perdront de leur naïveté, ils deviendront de moins en moins... nombrilistes, si je peux dire ainsi. Je vais commencer à m'intéresser aux choses qui m'entoure plutôt qu'à ma propre personne. Mais ça va venir plus tard, après le premier volet. :O)