vendredi 10 mars 2006

JE MARCHE AVEC LES FEUILLES

En descendant de l'arbre insolent,
je me suis enfuis dans une forêt où le vent
faisait marcher les feuilles près de moi
et jaillir la poussière tout à la fois.

À ce moment, j'ai remarqué, malheureusement,
que j'étais mort depuis plusieurs jours,
car je voyais m'emporter le vent frémissant,
au gré des feuilles sèches vers le Carrefour.

C'est l'endroit où toutes les âmes se rencontrent
et expriment leur dévouement envers la vie
qui n'a rien fait pour eux, quel ennui,
mais qui les a rendus si heureux par contre.

Je marche maintenant avec les feuilles,
leur disant combien je suis triste et morne,
mais elles ne m'écoutent point, quel orgueuil!
Je devrai donc dépasser toutes le bornes
pour me faire entendre des décrépitudes
qui passent leur journée à voltiger en l'air
en se moquant du premier, manger sa chair,
et le laisser là... dans sa solitude...

23 avril 1998

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