lundi 31 juillet 2006

PSYCHOPOMPES

Voilà ce que donne un poème après avoir lu "La couleur tombée du ciel", de Lovecraft, et écouté "The Seduction of Claude Debussy", de Art of Noise. Phase d'aspiration (la plus violente) dans un noyau couvrant tout le spectre lumineux.


Tremblante
étendue sur son lit
avec comme compagne la maladie
elle les voit rôder tout autour
semblables à des dizaines de sanglants vautours.
Sa bouche ridée tente de crier :
rien.

Elle ne fait que trembler
les yeux sortis de la tête
sa peau est un champ de taches
son cerveau a tout oublier.
Ombres
lumières.
Les formes voguent pour leur drogue
suçant les restes d’humanité
de la centenaire
se repaissant de son intelligence
Psychopompes.
Le moment de la mort est venu
une âme s’échappe
immédiatement engloutie
par les créatures dévorantes inhumaines.
Célestes vent sans but
les étoiles n’en ont rien à cirer.

Un médecin apparaît
ses souliers glissent sur le sol
avec un bruit de succion.

« Je vous reconnais!
Vous me devez tout, sales pestes!
Je veux
à l’instant
cette âme impie que vous dévorez
sinon gare à la mort! »

Des millions de couleurs éclatent
les feux du soleil se déchaînent.
C’est ainsi que le façonneur d’amour
trébuche dans sa folie
engouffrant le vide froid et dur
ses souliers glissant sur les couleurs.

Même le créateur meurt de ses créatures
vibrant de cette musique acharnée
celle du génie à l’égoïsme sacré.
Les notes
au vent
éparses
éparpillées
mourant dans l’air humide
au gré des Psychopompes.

26 juillet 2001

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