lundi 9 octobre 2006

LA MER NOYÉE

Un autre poème aquatique, après le fond des marées, l'eau elle-même finit par se noyer. On s'enfonce dans un vide noir qui symbolise la perfection de l'être souillé par le blanc de la réalité. Fascination du vide, encore et toujours, un vide qui, cette fois-ci, conduit vers la déité du moment: Hélène. Trop d'idéalisation qui conduira vers un mur vide, lui aussi. Apprentissage qui a porté fruit et qui m'a appris à voiler les yeux de mon coeur pour ne percevoir que ce que mes sens perçoivent de l'Autre, c'est-à-dire un être humain tout comme moi, avec ses faiblesses et ses forces...


Je n’obtiens qu’un vulgaire mal de tête
Survolant ces plaines ombragées par des cratères de glaise
Nulle part où aller
Que cette peur qui grimpe le long de ma jambe
Et ces voix s’arrachant les poumons en hurlant dans le vent
Personne ne les entend
Sauf le vide du jour
Les flots s’essoufflent à retenir leur air
Le manque d’oxygène les envoie dans le noir

Le réveil se fait ailleurs
Mais le vent encore s’engouffre dans les oreilles
Plus de jour
Plus de nuit
Que le blanc et le vent
Et ce point
Au loin
Que nous regardons dans cette torpeur des enfants
Malades de leurs erreurs impardonnables
Je m’emporte sur ces vagues inconscientes
Pour rejoindre la tache originelle de ma pensée

Épique
Mon voyage n’est point
Quand je pense au navire sur lequel je ne suis pas
Au-delà des mers aussi bleu que le cristal
J’essaierais un autre nuit dans le bras de l’extasie
Un euphorique voyage dans les cieux
Des piliers solaires se lèvent de mes paumes
Pour que je puisse m’envoler en pleurant ses yeux
Je ne peux les oublier
Ses doux yeux
Et ses lèvres tendres caressant les miennes m’enchantent
Puis le rêve s’estompe sans que le réveil ne me frappe
Éternel songe recommençant au début de son cœur
Debout
Nettoyant de noir tout ce blanc inutile
Sur lequel mon esprit se noyait sans le corps pour le retenir

L’envie de gémir ne passe
Que lors du retour vers les idées de la mer maintenant calme
Et me regardant
Tout en m’avalant
De son regard ensoleillé et profond
Qui m’attire jusqu’à la rencontre de sa créatrice
Reine des eaux tumultueuses et paisibles
La belle Hélène à la bouche d’argent

11 février 2002

Aucun commentaire: