jeudi 19 octobre 2006

LES PIEUX

Poème "jeu de mot" avec pieux. Droiture, sommeil, mort douloureuse. C'est aussi un texte mêlée d'une religion chaste tuméfiée et broyée par un désir incontrôlable. Nous sommes au coeur d'une cathédrale, les gargouilles fragiles regardent de leur haut perchoire la scène fatale qui verra la vertu avalée par le bouillon d'une jeunesse en manque de vie.

Dans un poème précédent, j'ai tué Dieu. Maintenant, je me débarrasse de la religion avec beaucoup plus de cruauté. La cruauté est le thème principal de ce troisème volet. Le volet se termine évidemment par un poème de circonstance que vous lirez plus tard et qui se nomme "Cruelle époque pour les embrochés". Une analyse viendra avec, pour les curieux qui se demandent ce qui se passe dans ma tête quand j'écris ces trucs.

Pour l'instant, je vous laisse vous jeter dans "Les pieux"...


Les tumeurs pourpres de l’évêque grégorien
Enflent dans son cerveau silencieux
Complot intérieur pour détourner la pensée éphémère d’une eau claire

Une fontaine jaillit devant le pieux
Chaste regard sur son nid détrempé
Ses souliers ambigus de trouvère en fête
Semblent lui dire de danser une gigue

Script bafoué par la chemise estimée d’une tempête
Les animaux creux tombent et se cassent
Faisant voler de mille éclats
Leur sang coagulé de plâtre

Une jouvencelle voit tout cela
D’un œil injecté de perturbations tectoniques
Elle envoie son vieux au pieu
Et le poignarde de son vierge pieu
Répandant à son tour une huile écarlate
Dans l’eau bruyante du fleuve aux larges rives
Coulant sur les rides de la terre maraude
Et bouffant amoureusement ses tripes

22 mars 2002

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