mercredi 9 août 2006

AMOUR ET CONFUSION

Ce poème nous emmène dans les tortueux méandres du passé. Ceux qui ont retenu les textes précédents verront des lignes se répéter, encombrées d'un contexte différent de leur origine. Le casse-tête se construit autour des deux mots du titre: l'amour et la confusion. Confus, le texte l'est. La musique y joue un grand rôle, définissant dès le début le côté ventilé et tourbillonné du poème, allant d'un lieu à un autre sans jamais y rester, du plus profond de la terre aux confins de l'univers.

Le refus d'action face à l'inévitable déchéance humaine et la tactique d'élucider la mort de son âme. Fier du travail accompli, l'homme s'aperçoit que rien n'a été fait, en fin de compte...


La confusion demeure
Encore une fois
Sur un rythme lent et ancien
Volant au-delà des nuages.

Piano
Flûte
Vent
Musique.

Une affreuse équation
S’empare du tout et en fait la réalité crue
Et moche.

J’en laisse dans mes poches
Ces mains fatiguées
Tant mon dégoût surpasse la civilisation.

Et l’amour
Qu’en faire au milieu des sceptres de verre?

Une respiration profonde
Sanglante
Et le train passe toujours dans son cliquetis démantibulé
D’organisation en attente de laserification mécanique.

Les moites mains et son regard demeurent
Pourtant.

Il faut se fier aux enfantins ragots
Quand il manque le sommeil pour nous
Inventer.

Le noir
Et une tache floue en constante évolution de couleurs psychédéliques
Restent jusqu’à l’illusion de la mort.

Demeurons forts comme la mort
Pour réussir à risquer une vie…
Tout n’est que mots passant en silence
Vers le volcan emportant ma Pompeï.

Les mots se perdent dans le verbe frigorifiant de la réalité croche et vieille
Se frappant contre les années
En de fantastiques explosions robotiques.

L’immortalité des dieux
Ne peut à peine combattre un simple orgasme
De l’univers.
Et toutes ces microscopiques fourmis
Avançant en rangs serrés
Se jètent dans le vide
Pour en finir avec
La
Persécution.
Elles
se font ensuite
avaler par les
cannes en sucre
affamées par les mouches tortionnaires.

Un avant-goût de délivrance.

Peut-être…
Ou la fin de la négation totale
Refoulement intempestif
Aspiré dans un continuum espace-temps
Irréel.
Utopie de mon individu
hors du temps contextuel.

Langoureuses pertes de la pensée créatrice.

Les feuilles
Tentent de tirer les arbres
Afin de pouvoir s’envoler de cet enfer mignon
Des petites amours et des grandes chicanes.

Survivre n’est plus assez si nous voulons couler au long de la rivière
Brisée
S’étirant tout près d’une nymphe endormie
Aux lèvres de satin
Et aux cheveux parfumés de diamants colorés.

La douleur accumulée dans les ronflements de la terre
Mijote dans ma tête.

Et dans le sol
Un murmure…

Un monde malade se trouve beau
Dans sa décomposition éternelle
Narcisse refuse alors de se regarder dans cet
Étang.

Il retourne chez lui où l’élévation du signe planétaire était arrêté.

À genoux
Il fond dans les fissures du plancher
Devenant sable
Revenant à Gaïa.

Ronde de nuit tout autour
Du cerveau voltigeant au gré de la
Misère bleu vert.

C’est dans un dernier soupir
que les enfants nocturnes de l’oubli trompeur
s’évanouiront dans l’air épais
d’une salle de classe dépossédée.

Souffle d’angoisse balayé par le froid
Sinon un rictus macchabique
Sur le visage de l’effroi
Scintille vivement en dansant avec les arbres volants.

Cette remarque remarquablement remarquable
M’a fait remarquer une marque
Au-dessus du ciel que Saint-Marc a écrit
Assis dans la mare que Narcisse a quittée
Pour recherché son amour fuyard.

Marche haute et droite
Ma belle confusion égarée
Amour n’est plus
là où il fut.

Remarque
Ce n’est pas chose facile
Que de meurtrir une rose en la regardant
Droit dans les yeux
Ces yeux miraculeux
Qui amènent le brave perdu vers la maison aux mille fenêtres.

Regarde ton dieu
Retourne d’où tu viens
Mais ne titube point sur l’honneur achevé qui t’assaille
De toutes parts.

La cité des enfants perdus
Se construit redoutablement
Par-dessus un délicat sentiment
Descendant
Marche après marche
L’escalier
Se rendant au plus profond de l’asile rouge
Engouffrant instantanément
Le chantant ciel bleu
Et ne laissant à la fin
Qu’une bande cahoteuse et pourpre
Symbole de la maladie se perpétrant dans son intérieur
Boueux et confus.

Confusion demeure
Encore
Mais pour peu le temps s’arrêtera.

Il nous précipitera dans le rêve inconscient
De la matrone vulgaire et bulgare en possession d’Uranus.

Rêver n’entend pas espérer.

Boniment farouche
Dicte-moi Bérénice.
Effusion mondaine musicale
Palpable
Il ne nie l’ocarina qu’en dépit du sable mouvant.

C’est là qu’il trouvera
enfin
À travers voiles que voilà violées
Par un nuage marron
La divine comédie de la civilité civilisée.

Au-delà des porcs astraux
Puant le gras boursouflé
Nous arrivons au cauchemar idyllique
D’Apollon.

Recherche d’une perception recherchée.

Non
La vie
Non
La lobotomie
Non
La gloire
Non
Les regrets.

Je ne t’aime plus
Univers
Je n’aime que le chant des baleines
Je n’aime que le baiser d’un ange
Je n’aime que le sable des mers
Je n’aime que les cailloux riant au le soleil
Je n’aime que toi
Amour sans refus
Amour disparu sans laisser de traces
Amour innocent
Et amour futur.

Tous s’écroule maintenant
Et le chiffre trois disparaît sous les décombres
De la cité
Des songes
Portant toute son ombre
Sur ma tombe
Portant sur elle toute l’ombre
de ma tombe

24 septembre 2001

Aucun commentaire: