lundi 7 août 2006

ANGÉLICA FICTIVE

On avance dans la pensée qui mènera à la création du texte sur l'Exformisme. Réussir à faire une harmonie avec le chaos, chose impossible dans le monde actuel, c'est en creusant dans mon cerveau qu'on parviendra à soustraire cette idée pour en faire une réalité. Utopie.

L'idée de ce poème m'est venue d'une illusion d'optique qui m'est apparue lorsque je regardais le noir de ma chambre en compagnie de ma copine du moment, en plein milieu de la nuit (je ne rentrerai pas dans les détails) et c'est là que le jeu d'ombres est apparu. Une lampe, autre chose, et voilà les ours mécaniques en train de faire une ronde infernale dans des couleurs pastelles.

Le rêve.

Il n'y a que cela qui me tenait à cette époque. Ma vie n'était qu'un vide, un trou béant. Je ne trouvais que satisfaction dans l'univers onirique de mes songes nocturnes et diurnes. Ma poésie n'était qu'une porte vers ce lieu, un moyen d'y rester plus longtemps tout en déconstruisant tout ce qui m'entourait. La destruction de mes émotions est passée par l'écriture. La voyance du monde, le manque de moyens, la fuite dans l'imaginaire, tous ces éléments m'ont envoyé dans une sorte de torpeur qui ne m'a plus quittée depuis.

Mais le dormeur doit se réveiller... L'heure n'est juste pas encore venue...
 

Chaotique harmonie
de cette plante métallique sortant
en un bruit sourd.

Et ses yeux vides miment le silence.

Rouge technovore
sur la vague sèche du monde
avalanche d’air marchant en cadence
avec le ciel.
C’est alors qu’Angélica danse
sa mort bien pulpeuse
pirouette affreuse
pour une ballerine poussiéreuse.

Aucune larme pourtant.
Que le Temps dans ses chants
s’étiolant en mourant
future lance plus tard que ce siècle.

Non, peut-être que oui
finalement.

Indécise elle se traîne langoureusement dans la lande desséchée de son cœur empourpré par la musique du cirque.

Deux ours en salopette
bleue et rouge
dansant eux aussi pour la fête triste.
Leurs yeux peints de blanc
pleurent
malgré le sourire
artificiel.
Toujours ils dansent
pour la secte du non-dit oublié
note par note
cirque sans conclusion
en France morte depuis un bicentenaire.
Cadence enfin décadente.

L’ange et l’Icare
N’auraient pu faire qu’un
Sans qu’un plus un ne fasse zéro
Sur la Lune.

En un silence bruyant
Sort de cette mécanique végétale
Un harmonique chaos.

10 septembre 2001

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