lundi 4 septembre 2006

BONHEUR

Les derniers moments d'un vieille femme dans son lit de mort, les murs maculés de blanc, une odeur d'antiseptique flottant dans l'air. La mort dans un hôpital. Un poème court, des secondes dans le temps. Tout se passe en un claquement de doigt bénéfique...

On se demande pourquoi le gouvernement n'a pas encore établi le droit à la mort pour qu'il devienne aussi important que le droit à la vie. La société actuelle n'a plus aucun respect pour la mort. On invente des organes artificiels, on transforme les humains en robots, on découvre des médicaments tellement puissants qu'ils détruisent l'organisme en même temps que le virus ciblé et surtout, on étire la souffrance de milliers de personnes pour ce soit-disant "droit à la vie" qui est en fait une "obligation à la vie". Une personne qui veut mourir devrait avoir droit au même respect que celle qui veut vivre. A-t-on déjà vu des procès faits à des médecins qui ont tout fait pour maintenir une personne en vie alors que celle-ci n'avait de souhait que le repos du néant? Non, mais le premier qui ira débrancher les poumons d'acier d'un vieux qui ne réclame que la mort se verra poursuivi par son hôpital, la famille du mort, l'Église et bien d'autres encore que je dois oublier... Enfin... Home sweet home, comme disaient les bûcherons d'Antarctique.


Ses dents grincent se brisent
Son regard vide
Souffle coupé de toux
Fièvre langoureuse
La Mort à son oreiller
Elle est heureuse

21 novembre 2001

2 commentaires:

Anonyme a dit...

efficace... Tant de choses dites en si peu de mots..

Luc Pelletier a dit...

Ça a presque la forme d'un Haïku: L'art de tout dire en trois petites lignes. D'ailleurs, parlant de Haïku, ceux que j'ai faits viendront bientôt sur ce site. J'achève de mettre le deuxième volet et ce sera l'ouverture au troisième qui vera le thème de l'absurde poussé à son paroxysme!