dimanche 10 septembre 2006

JAMAIS PLUS

Un emprunt à ce cher Poe pour le titre. Le reste est tout autrement différent. Le poème est presque une parodie, de toute façon (on n'a qu'à lire les deux premiers vers). Mais c'est aussi sur la cacophonie du moment, l'extermination de toute pensée rationnelle qui laisse place à l'indicible et redoutable espoir de quelque chose de meilleur qui pourrait arriver, mais qui n'arrivera jamais. Une croix sur le songe d'amour. Toujours cette transparence aqueuse de l'Autre qu'on ne peut jamais toucher, mais qui demeure, toutefois. Tourments grotesques, et la vie finit par rester la même, malgré tout...


Une poule sur une mur
Qui picote du pain dur
Fable inconsistante et machiavélique
Beurre flasque et fibreux dégoulinant
Dix conversations
Et une seule oreille pour toutes les écouter
Regarde ces fleurs
Qui chantent
Ces petites lumières duveteuses
Là-haut
Plus rien
Que les heures qui passent
Et ma langoureuse envie de boire ce miel
Pourquoi toujours et jamais plus
Jamais plus de pensées vides
Jamais plus de pensées furtives
Jamais plus de papiers échangés
Jamais plus de baisers volés au vol
Ses bras se rapprochent
Et me traversent tout entier
Pour fuir dans le néant éternel
Perdu dans la pure chandelle d'un regard creux
Mû par l'inquiétante étrangeté
Musique tourbillonnant dans ses membres fluides
Mous
Fondant peu à peu
Mais sans jamais disparaître

Jamais plus

1 décembre 2001

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