vendredi 15 septembre 2006

LE NAVIRE FANTÔME

Deuxième de la "série familiale". La création d'un mythe à partir de la vie de tous les jours. C'est toujours comme ça que ça commence, en fait. Fait surface aussi l'ambiguïté sur tout. Sont-ce des pirates, des plaisantins, se font-ils enlever par des extra-terrestres, ou voient-ils leur plus affreuses peurs se réaliser? On ne sait pas trop, et ça n'a pas trop d'importance. Ce qui compte ici, c'est la marque que laisse un événement dans le temps et l'espace sur les générations futures...

Se précise peu à peu ma vision du temps qui portera beaucoup plus dans le troisième de cette série.


(à Martin)

En cachette derrière un pavillon noir
Les jeunes gens de mer se chuchotent à l’oreille
Mutinerie dans l’air
Ou peut-être une déclaration d’amour

Sur le pont arrière
Suivant la musique du Nord
Accordéon et violon en cacophonie
La danse prend part à la fête
Et les matelots n’en ont que pour
Leur pieds

« Sommes-nous esclaves de l’océan
Plions-nous devant la tempête
Quand les pleutres se cachent sous leur lit
Que peut-il arriver aux anges marins
Dans le soubresaut d’un navire »

La luminosité se fait alors croissante
Sous le croissant de la faible lune
Et les regards se tournent vers le firmament
Devenu pâle de son vert éclat

L’incompréhension tout autour
Attaque les matelots
Les sourcils se froncent
Les bouches s’ouvrent
Muettes
L’esprit s’emmêle et se tord
Sauf pour les deux jeunes gens de mer
Affairés de paroles
Mots indicibles sans doute
Mais jamais plus les sons ne couvriront l’étendue
Infinie de toutes parts

Des années plus tard
D’autres navires passeront
Et l’équipage ne pourra s’empêché
D’accueillir
Impuissants
Le frisson indescriptible
Parcourant leur épine dorsale voûtée

19 décembre 2001

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