samedi 2 décembre 2006

LA FIN MÈNE À LA DIX-HUITIÈME DIVINATION

Voilà ma première véritable tentative à laisser mon cerveau faire ce qu'il veut sous une seule contrainte: aucune utilisation du "R". Le poème dans son ensemble ne veut pas dire grand chose, mais c'est une véritable délice vocal. Lisez-le à haute voix, vous verrez! :O) Quelques vers sont aussi de vrais bijoux! Mes préférés? "Ses bas sentent les pieds de tout un monde" et "Et les éléphants deviennent des égouts comestibles".


mnémonique mimésie douce sans elle
on ébauche les choses cassantes et belles
c’est un deuil des feuilles en manque d’étoffes
si ce bout de tissus emboutit le bouton off
vivant dans une piscine pleine de chiens
avalant les talons hauts de la tête des biens
non pas que les minutes passent aussi lentement
que les chapeaux volants d’un Bobino dément
c’est que je devine la face cachée de l’oxygène
si peu dans un pot plein de petites gènes
maladies congénitales souvent négligées
avec une souplesse édentée je me tiens figé
je bondis au-dessus de la table faite de coton
et je visite le peuple des plaines du limon
mais je ne suis qu’un nain dans ce vieux moule
imitation individuelle d’un puceau maboule
flattant les poils chauves de mon menton sans visage
mes yeux se piquent à la musique du Citoyen
occupé à ses tâches déitiques de lavage
ses bas sentent les pieds de tout un monde
bidules à cinq nez qui vomissent les moyens
je suis enfin devant les moyens, les petits et les obèses
une foule au bout du chemin de la baise
ensommeillé de nébuleuses qui m’inondent
j’abois haut dans le ciel ce mal dedans
sans de demande à l’homme chevelu du Liban
et le moisi s’invite sous mes ongles solides
discipline de ninja dans sa phase anale
mes démons se saoulent de ce doux acide
qui de vous sait ce qu’est le manque vital
celui de tous les oiseaux pendus dans le Cosmos
dans la nuit je m’assois silencieusement avec cécité
aveugle et l’âme en peine sans aucune volonté
divaguant au sujet de la pièce manquante de Cadmos
et envoyant ma main aux baleines décomposées de l’océan
comme un poche se vidant sous la maison des malins diligents
qui s’époumone depuis des siècles à la tâche nuisible
et les éléphants deviennent des égouts comestibles
si peu d’assimilation chez le cactus et le coyote
si peu d’alphabétisation dans les plaines amazoniennes
comment s’écoulent les plaintes sans un monocycle
les jambes se fixent elles aussi à la vue d’un mensuel cycle
au faces ensoleillées des inondations pubiennes
que le feu assainit avec le géant aux pâles bottes
la symphonie cesse d’elle-même quand vient le temps des amants
hommage du paisible qui se voit poussé dans le vent aimant
et qui se meut de ses genoux comme la viande flotte dans son sang
illuminé qu’il est du divin assis à côté du divan

9 février 2003

1 commentaire:

il y En a a dit...

Comme tu le dis si bien c'est un vrais délice buccal. Je le conserve dans mes archives, pour qu'ainsi lorsque j'aurai une chance, je pourrais le relire à une teinte de voix un peu plus audible que maintenant. Hihihihi!!!!