lundi 4 décembre 2006

LE MINOTAURE

la spirale descendante soupire aux fins du Minotaure
cornes suspendues
elles n’attendent que par le désordre des pendus
divines querelles d’embonpoint des moustaches
la férule idiomatique s’enchaîne aux arbres pétrifiés
qui s’emparent des sabots propulsifs des saboteurs

que l’abordage engage les sages sur les nuages
je ne nie pas que l’âge soulage l’entourage
or le minage des nécrophages ménage les mirages
idylle de l’aréopage qui tranche les apanages du bovin mythique
en tant que mélomane d’hécatombes soupçonneuses
je ne vois que des muscles inutilisés et atrophiés par le vide
les haches affilées réagissent à l’ouvrage de trancher
dans la substance phonétique du rêve éternel

révolte au milieu des peuples croyants
et la peur
qui évanouit le plus pur désir d’assouvir les pleurs

le Minotaure part à la chasse avec en ses mains une hache à deux mains
la brandissant comme un vulgaire bâton de bois
il fonce à toute allure vers la cité aux lois innombrables
hachant menus tout être se trouvant sur son chemin

il en a assez des héros voulant le posséder
il en a assez de se voir continuellement pointé du doigt comme un monstre
alors il fait en sorte de le devenir pour une raison valable
tranchant tête après tête
jusqu’à ce que ses pas l’arrêtent devant les murs
ces murs indestructibles
qu’il déchire à coups de poings

une fois dans la place publique
la ronde infernale peut enfin débuter
de ses poils hérissés sortent des fleurs de cactus d’un rouge éclatant
un saignement de tripes prolongeant ses bras robustes

il fond sur la brique et disparaît dans les failles
créant un tremblement du sol
les demeures hautes s’écroulent
musique apaisante aux oreilles de l’enragé
qui n’est plus qu’un amas de végétaux
prenant place aux côtés de la pierre cassée

c’est ainsi que fut créée la douve odorante des Minotaures
où tout un peuple fut jadis anéanti
pour n’avoir pas cesser de craindre ses rêves

13 février 2003

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ouais ! Minotaures adonf' !

NR