mercredi 24 janvier 2007

CENTIPÈDE

J'ai été quelque peu silencieux dans les précédents textes. La raison est simple: très peu de choses à dire avec les derniers poèmes. Soit ils étaient trop bizarres pour en dire quoi que ce soit, soit ils disaient déjà tout ce qu'ils avaient à dire.
Celui-ci, par contre, malgré sa courte longueur, est lourd de sens. Ma quête de destruction du langage (et de mon être intérieur par la même occasion) se poursuit plus avant. Dans ce texte, Dieu est carrément synonyme de mort et d'ennui, émanation d'un cerveau bourré au LSD.
Inspirations: William Burroughs, Dali, mon propre cerveau et le "regardage-aller" du monde qui m'entoure.
L'amputation du cerveau vient de la phrase qui m'avait tant marqué dans le film "Le festin nu", de Cronenberg, qui disait: "Il faut exterminer toute pensée rationnelle". Et comme l'être humain est (supposément) un être de raison, j'ai poussé l'extermination jusqu'à l'amputation de son cerveau. Totalement inutile s'il ne peut voir autre chose que la raison. La raison cache souvent tout le portrait des éléments. La raison empêche souvent de voir l'ensemble et se borne sur le détail. La raison plonge les gens dans la spécialisation, alors qu'une polyvalence (que je caractérise comme étant un chaos des sens) assurera la survie de l'être humain.
C'est la même chose avec le mot. La terminologie mentionnée dans le texte est en fait la Règle (les mots) qui détruit la langue (prise comme langage et comme outils de propagation). Une vase putride ne peut que résulter d'une formalité stricte du langage. Les mots sont là pour être décortiqués, reconstruits, oubliés, métamorphosés, etc. Bref, les mots sont là pour être nos esclaves et non le contraire (nous qui sommes esclaves des mots), malgré que nous soyons leurs créateurs en même temps que ce soient eux qui construisent notre pensée.
Le néant finit tout de même par vaincre la pensée... Et ne reste que les insectes pour se nourrir de notre corps inanimé. Oui. Et après?


Déifier la mort pour immortaliser l’ennui
La tromperie psychédélique
Organique dans un ensemble étiolé de barbares

Six inches up to Heaven
Six feet under the sayings
Of a countdown to
Terminologie

Des mots qui détruisent la langue

Fécalité de la pensée
La suite mène dans la matière grise d’un
Centipède

Denses les maîtres d’orties
Sordide animalisme regretté
Je m’ampute le cerveau
Et viennent les fourmis

10 mars 2004

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