dimanche 22 juillet 2007

EN BOÎTE...

Aujourd'hui, c'est la journée de la boîte... Deux jours après l'anniversaire de Julie, 4 semaines après sa mort, je me décide à vider mon lit de sa présence. Tâche ardue, ça m'arrache le coeur, mais ça me l'arrache encore plus lorsque je m'étends à côté du pyjama qu'elle portait quand elle venait dormir chez moi. Un tour au lavage, j'enlève son parfum de mes narines somnolentes et cette nuit, je passerai ma première nuit "sans elle" depuis qu'elle n'est plus là...

Julie McCabe me disait hier que c'est tellement réconfortant de se tenir en position foetale, protégé de toutes les sources extérieures. Mais comme elle disait aussi, il ne faut pas se clouer dans cette position, il faut relever la tête et respirer un peu d'air frais. C'est ce que je m'apprête à faire pour la première fois depuis 4 semaines : relever la tête et respirer du mieux que mes poumons malades peuvent le faire un air où je ne sentirai plus le parfum de mon Ange.

Prise de conscience totale de son absence. Depuis 4 jours, je ne dors presque plus, j'ai des crises de larmes incroyables et je me sens totalement traumatisé. Je regarde le vide, je n'écoute plus quand on me parle, distrait par des pensées que je ne me rappelle pas la seconde d'après....

Souvenirs en panne... c'est ce qu'elle chantait. Le cerveau qui bloque un traumatisme et qui engourdit l'être en entier pour le couper de la douleur. C'est dans cet état que je suis depuis 4 semaines, c'est de cet état que je me sors peu à peu pour sentir cette douleur toujours présente, toujours aussi coupante, toujours dans ce crâne fourmillant d'images aussi belles qu'effrayantes. C'est dans cet état que Julie a passé la plus grosse partie de sa jeunesse, de son adolescence et du début de son âge adulte. C'est de cet état qu'elle était sortie quand je l'ai rencontrée en octobre dernier. Elle était prête à Vivre pleinement et j'étais prêt à l'accompagner jusqu'au bout du monde, dans un amour vrai, doux et souriant.

Je fixe encore le vide, mais je suis calme. Toujours engourdi, pas tout à fait présent, mais calme.

La route se trace tranquillement sous mes pas, c'est moi qui décide où elle conduit. Pour le moment, elle monte vers le ciel, à la recherche d'un Ange Blond. Les nuages sentent le miel et le froid de la nuit m'envahit. Je voudrais embrasser son sourire une dernière fois, avant d'arriver trop haut et ne plus être capable de revenir...

J'entends les autres, autour, qui m'appellent et me tirent vers eux. Je me laisse redescendre doucement, bercer par le son des rires et des regards chauds et vivifiants.

Respire l'air frais, Luc. Débarre tes bras et tes jambes recroquevillés, lève la tête et regarde le monde.

Il est à toi.

2 commentaires:

Christine a dit...

J'admire ton courage.

J'esp�re �tre toujours non loin de toi pour partager un peu cette route qui est la tienne... parsem�e de tes esp�rances, et pourquoi pas des miennes! Qui a dit qu'on devait voyager seul � tout moment?

Bonne nuit, fr�re

Luc Pelletier a dit...

En effet! :O)

C'est certain que tu seras toujours non loin de mon chemin. Toi, Chantale, Martin, Félix, Antoine, Julie, je veux que vous soyez toujours à mes côtés. L'amour que j'ai pour toi et pour les autres est énorme et votre présence me fait du bien, même si des fois, je ne vous vois pas souvent.

Je ne veux plus retourner en arrière, dans ce gigantesque cocon métallique qui me servait de tour d'observation. Je ne veux plus être ce froid scientifique regardant les humains comme s'ils étaient des cochon d'Inde. Je veux recommencer à Vivre comme Julie me l'a si bien montré, tuer cette fatigue accablante qui m'englue dans une fange pourrissante de vermines remplies d'asticots.

J'ai encore du chemin à faire, j'en suis conscient, mais la volonté est là, au moins... :O)