lundi 30 juillet 2007

DÉMAGOGIE DE LA BÊTE

je plonge un bras dans le mur et découvre une silhouette verdâtre
mi-humaine
mi-plante
elle découpe un steak de boeuf sur une table de laiton

au même moment
le téléphone sonne
le facteur me dit qu'un oeuf est en train d'exploser dans ma cuisine
et je décide d'habiter sur la paume d'une déesse habillée d'étoiles

elle me sourit et je pleure devant cette lumière

trop d'heures penché sur mon front noirci par la peine
trop de jours sans jamais oublier une goutte d'espoir
trop de minutes le regard dans le vide à ne pas te voir
trop d'années avec la peur au creux des veines

je grandis au milieu d'un nuage vert
vers lequel une lune humide se prend un verre
d'une tequila habitée par un ver encore vivant
et décidé à conquérir le monde
guitare à la main
des paroles de colère crachées dans une vapeur sucrée

"Débrouillez-vous gueules de bouzes!
Envahissez la plaine de vos cerveaux
que l'animal en vous déchire le voile de torpeur
qui manigance la congélation de vos sens!
Un maquillage finit toujours par se ternir
un coquillage finit toujours au fond de la mer
débrouillez-vous pour porter le nu face au monde!"

c'est ainsi que la plaie s'ouvrira sur des champs de
tournesols géants
et nous n'entendrons que le silence
qui pèse sur des oreilles bouchées

31 juillet 2007

2 commentaires:

Fel-X a dit...

j'adore ta première strophe - quelle image absurde !!

*bravo champion*

Chantale a dit...

Wow, vraiment cool tes métaphores! Et je n'ai pu que sourire en lisant la ligne sur l'oeuf qui explose dans la cuisine... Que de souvenirs!!!

gros becs xxxxxxxxx