mercredi 4 juillet 2007

SYNDROME 11H11...

Julie et moi, nous avions une heure à nous (et cette heure-là est sans doute à plein d'autre monde aussi). 11h11. On le voyait tout le temps quand on était ensemble et depuis la mort de Julie, je le vois 4 fois plus. Une heure de souvenir ou une heure maudite? Je ne sais trop. Depuis 4 jours, je me sens comme un zombie sous les pilules, à essayer de vaincre ma grippe/bronchite qui m'a terrassée il y a exactement une semaine.

Je ne suis pas pleinement là à cause de ça. Je ne ressens pas pleinement à cause de ça. Je suis vidé de tousser mes poumons et lever un bras m'est pénible. Mais la guérison est là, je la sens de jour en jour. C'est lent, mais c'est présent.

Qu'en est-il de moi après cette semaine de folie cauchemardesque? Un grain de sable au milieu de l'univers. Il est seul, il a froid, mais il sens les étoiles autour, qui le regardent de leurs grands yeux bleus.

Marcher sur son ombre est la fatalité de la vie, à moins de s'appeler Superman. La Vision s'estompe peu à peu, elle me tue de moins en moins, mais elle demeure, toujours. Je sais que je ne m'en sauverai pas. Je sais qu'elle est gravée dans mon cerveau jusqu'à la fin de mes jours. Je tremble intérieurement, mais au dehors, je suis vedge, las, dans un mutisme qui m'avale et que je ne peux franchir. J'ai peine à ouvrir la bouche pour dire des choses sensées. Mais je suis avec vous. Je nage dans le monde sans le laisse me pénétrer. Les gens me parlent et je ne suis pas là, perdu dans des pensées qui se font les amies de l'oubli.

Je vis, c'est l'important. J'entends ce corps qui craque et que je retiens de tomber. Il me faut du repos, du très long repos.

Silence... personne ne parle. White noise in my eyes...

7 commentaires:

Anonyme a dit...

C'est drôle. Pour moi, 11h11, ça a toujours été l'heure pour faire un voeu. L'heure chanceuse. Alors profites-en pour en faire des tonnes!

Julie est avec moi tout le temps aussi. Tous les jours, ce sont des milliers de petites pensées qui s'envolent vers elle. C'est fou comme une seule personne peut-prendre de la place, positivement, dans la vie de tellement de monde!

Je t'aime, mon frère.

Anonyme a dit...

Vivre est sûrement le mieux que tu puisses faire pour l'instant; il est inutile de s'attendre à plus, tu as trop de choses à réparer, physiquement et moralement. Beaucoup d'êtres vivants se cachent ou se replient sur eux-mêmes pour se protéger lorsqu'ils sont blessés, ça doit être le cas des êtres humains aussi.

Le reste du monde attendra, il ne peut pas te guérir à ta place. Il souhaite seulement de tout son coeur que tu le rejoignes en temps et lieux, blessé sans aucun doute, mais cicatrisé et surtout vivant, en t'aidant comme il le peut en cours de route.

Anonyme a dit...

Écoute ton corps, écoute ton coeur. Lui seul a la possibilité de se guérir, ou du moins de se panser. Prend les mains qui se tendent et sens, elles seront ta force dans ces moments où tu te sens si seul. Nous t'aimons et nous sommes avec toi, même si la distance nous sépare, nos pensées sont constamment avec toi.

Julie D.
xxx

Marc a dit...

Bonjour Luc,

Je comprends ce que tu peux vivre; le néant absolu, et ton corps qui réagit. Tu parles, tu bouges, tu tousses, tu respires mais tout comme étant sur le pilote automatique, tu n'est pas le boss de tes réactions. Prends le repos qu'il te faut, continues d'être franc avec tes émotions. C'est bon que tu prennes le temps et que tu n'évites pas de vivre tes hauts comme tes bas, continues comme ça. Tu t'exprimes et tu es fort, Luc. Merci d'être toi et ce deuil qui est tient sera un chemin à parcourir. Et c'est le parcours qui compte, pas la destination. Et dans ce chemin, il y a des personnes extraordinaires. J'ai eu la chance dans les derniers jours de voir ton entourage et je réalise que les gens t'aiment tellement. L'amour, c'est la meilleure antidote pour passer à travers, je te le dis.
Reposes toi bien ce week-end,
À bientôt
Marc

Luc Pelletier a dit...

Ah! Merci à tous! J'apprécie tellement votre présence (éloignée ou près) à tous! Seul, je ne pense pas que j'aurais été capable de surmonter tout ça...

Cet été, je prends du temps pour moi, pour me remettre, pour me refaire, pour Être et pour Vivre. J'ai une vingtaine d'année de moi-même à remettre d'aplomb avec moi-même dans ces deux mois et je ferai tout mon possible pour y arriver. Je ne sais pas comment, mais c'est pas grave.

Fel-X a dit...

*binne virile sur l'épaule*

T'es capab' Champion ! Tu vas y arriver !

*agite stupidement des ponpons de cheerleader avant de se rendre compte de ce qu'il fait et d'arrêter*

Christine a dit...

J'aime te lire, grand petit frère.

J'imagine le feeling quand je vais aller à la librairie et que je verrai ton nom sur une des étagères!

Je t'aime très fort,

Chris
(grande soeur débordante de fierté)
XXX