mardi 21 novembre 2006

EYES WIDE SHUT

Un poème sur le non-voir. La fermeture d'un esprit dans le caveau sombre et froid de l'indifférence. Ce texte, plus particulièrement aujourd'hui, a plusieurs significations. C'est d'abord la plainte d'un coeur qui cherche à comprendre le manque d'action.

C'est aussi, maintenant, une question lancée à ceux qui ne voient rien. À ces personnes qu'on admirait étant jeune et qui se mettent à dépérir à cause d'une pression soumise par eux-mêmes, pression inutile, angoisse du devenir plus, démons qui auraient dû être morts depuis bien longtemps. Ne reste qu'un néant palpable et oppressant, givre permanent qui encrasse les pensées et bouche les yeux, comme une croute trop solide de limon prenant possession du corps.

Ne reste que la détresse, objet de pulsions incontrôlées et de distortion.

Une étoile brillait jadis dans un regard, la haine l'a rappelée et noyée dans un acide trop fort pour qu'il y reste quelque chose. Ne lui reste plus qu'à fermer les yeux et plonger, en rentrant dans tous les murs sur son passage.

Les yeux grand fermés, impossible de vivre. Indifférence de soi, des autres, de la vie, de la mort. Pourquoi?

C'est le lot de l'être humain de vivre dans un passé révolu dans un esprit déréglé au lieu de se tourner vers une fenêtre et de regarder le soleil briller sur des arbres perdant leurs feuilles dans une journée d'automne, sentant l'air frais rougir ses joues... Bouger prend trop d'énergie. Encore plus ouvrir les yeux. Alors il s'encroute.

Pourquoi...?


En devenant son propre vide
L'attente ne fait que languir sous les yeux accrus
D'une étoile qui ne comprend rien

Néant
Voïd
Nether
Rien
Rien de plus que le manque à la bouche
Pour ne rien dire de négatif aux oreilles sensibles

C'est au tour des autres de souffrir les longues minutes
Qui entraînent dans une incohérente chute
Vers les fonds de l'abîme émotif d'un tronc d'arbre desséché

Antagonisme de ma personnalité à la fin de l'automne d'une vie arrogante
Trop de givre lorsque les portes se barrent sur la vie
Vie peu aimée quand tout autour se vautre dans les cellules imaginaires
Du peuple aux yeux fermés

18 novembre 2002

1 commentaire:

il y En a a dit...

Hé!!! On dirait que tu parles de moi là. Hé bien se sont des états d'âmes et des sentiments qui passent au travers de moi à chaque fois que je compare à d'autres. C'est triste mais c'est ainsi. Wow super ce poème.