mardi 14 novembre 2006

ODE AU GRAS ou "le ver qui dévora la Terre et se retrouva auto-digéré"

Écoeurantite aiguë d'avoir travaillé au resto-fastfood Harvey's, à nager dans la graisse de boeuf, les pieds glissant sur un plancher peu sûr. Ce fût mon premier travail dans un resto, et le dernier. J'ai réussi à tenir ma promesse de ne plus jamais travailler dans un restaurant à servir des clients bêtes comme leurs pieds. Maintenant, je travaille dans une librairie à servir des clients beaucoup moins pires. C'est la faim qui rend bête. Dans tous les sens du mot.

La faim, c'est comme la peur, elle prend contrôle de notre corps et nous torture incessement, jusqu'à ce qu'elle soit rassasiée.

Le texte qui suit est donc un poème sur le cannibalisme. Un autre sur le même thème suivra un peu plus loin, mais il sera un peu plus grandiose et moins... flasque.

Dérision, colère, regard ascéré sur une population qui ferait la guerre si elle n'avait pas le monde tout cuit dans le bec...


des ombres bouffies rampent vers moi
se tordant en de flasques mouvements
leurs bouches béantes tendent à m’aspirer
au plus profond de leur estomac d’acier
en vitesse ils mangent en déchiquetant
des humains vivant dans l’effroi

je les regarde s’empiffrer
ces asticots
monstres de graisse en putréfaction
peu soucieux des cure-dents d’Afrique Centrale
ne trouvant que dents creuses à vider

ils demandent toujours
par des paroles baveuses
que leur soient apportés les jours
dans les plus briefs délais

le cliquetis de monnaie
se rompant sous leur poids
harcèle mes rêves de meilleure vie
et plus mes yeux se portent sur eux
plus le goût de leur vomir à la figure
s’accentue

dans leur fluide réconfortant
en nage au plus pur désir d’anévrisme cardiaque
leur esprit se noie et bout
il bout dans une friture de néant
aspiré au plus profond de leur estomac d’acier

23 septembre 2002

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Je me souviens du temps où tu travaillais chez Harvey's, à Chicoutimi. Tu critiquais ouvertement et vigoureusement la majorité de la clientèle, composée de porcs et de truies enragés qui se donnaient de la prestance et de l'importance en adoptant une attitude méprisante envers les jeunes travaillants derrière le comptoir, comme si ces jeunes étaient la lie de la société.

Je me souviens que papa trouvais que tu exagérais (ou était-ce maman ?), mais moi je savais qu'il en est ainsi de travailler avec le public dans le marché du détail ou de la restauration.

Les gens sont épais en général. S'il fallait faire le ménage des cons sans conscience sociale (ceux qui ne savent pas vivre, qui ne savent pas respecter leur prochain ou se faire respecter eux-même), il ne resterait pas grand chose de l'humanité.

Luc Pelletier a dit...

Juste repenser aux riches touristes qui venaient souper à l'Hôtel Tadoussac quand j'y étais bossboy me donne des frissons dans le dos. La connerie est tellement trop internationale...

il y En a a dit...

Hé bien, je peux te dire que même dans les supers marchés, on peut y trouver de ce genre d'énergumène. Je parle en connaissance de cause par expérience(J'ai travailler dans un super marché au centre ville). C'est à croire que la vie ne leur à pas fait de cadeau...