mercredi 15 novembre 2006

INTRODUCTION

Avez-vous déjà ressenti la sensation de toujours être dans un état de commencement sans jamais en voir la finalité? L'esprit humain est ainsi fait qu'il oublie. Le début semble être la joie ultime de l'Être. Commencer quelque chose est tellement motivant et intéressant qu'on voudrait constamment commencer. Même chose en amour, continuer quelque chose est trop pénible, alors on en reste là, et rien ne se passe.

L'étape Zéro de l'action, le début de la création, l'introduction de la vie si importante.

Le seul motif qui pousse l'Humain (dans le sens le plus général possible) à stagner dans son éternel mare de commencement (parce que l'évolution s'est terminée il y a un peu trop de millénaires, et on ne peut appeler "recommencement" ce qui n'a jamais été terminé), c'est la peur de la mort (cette trouille vicérale du vide).

Évoluons! Transformons ce noyau pourrissant qu'est la Terre. On ne peut le faire qu'en nous transformant nous-même. Terminons, au moins une fois dans notre histoire de Créature Vivante, quelque chose. Cessons d'être des ogres affamés de pouvoir et de destruction. Il ne suffit pas de vivre, il faut être, aussi...

Non... Trop difficile... Continuons à nous vautrer dans ce liquide amniotique si confortable.

L'Être Humain n'est pas encore né. Nous l'attendons toujours...


Un mouvement interne
La mouvance du commencement
Introduction

Conductance des échelles rythmiques
La musique déboule des voix craquelées
Mais la gravité s’emporte sur les ouïes

La déchéance du départ
N’empêche pas la décadence de l’arrivée

L’attention se porte sur la première note
Le premier mot
La première touche de peinture
Le premier doigt sur le sol
Lors d’un combat d’étreintes féroces
On n’a d’intérêt qu’en une danse de naissance
L’Humain est venu d’Afrique
Né d’une mer avide d’enfance
À l’écoute d’une terre humide et végétale
Et crachant un chaud remous de gaieté

Un arbre vert pousse au centre d’une cohorte d’êtres velus
Brandissant des os sur la tête de leurs ennemis
Évolution
De l’introduction

La faim
Fait suite aux événements rongeant la mort
Titubance folle en fin d’une journée de chaud soleil
Éclair en milieu de nuit
Le feu d’un cœur ardent tremble dans l’entendement
Les oreilles se bouchent malgré tout
Dans un regard hagard perdu dans les steppes

Un deux trois quatre cinq six sept huit
Neuf
Dix onze douze
Treize
C’est une longue nuit à voir tous ces corps brûler
Et c’est l’instinct qui pousse les jambes
Vers l’Ouest

Introduction
Cette fois dans trente jours de mer calme
En main l’astrolabe et le compas
Au début des temps de renaissance

Naissance
Qu’est-ce donc au jour des deux milliers
La naissance de l’amour
Introspection en un cœur en devenir
Déjà oublieux des premiers enfants de la Terre
Oublieux de la musique du commencement
Oublieux des figures rustres et magnifiques
Qui arpentaient de funestes collines feuillues

La mémoire oublie
Provoquant à chaque inspiration
L’inspiration d’un commencement
Introduction

13 octobre 2002

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