dimanche 25 février 2007

CACOPHONIE DU CUBICULE

Écrit après une soirée dans un bar à ne pas entendre qui que ce soit et à ne pas pouvoir me faire entendre par qui que ce soit. Vous êtes-vous déjà posé la question pourquoi aller dans un bar? La plupart de ces établissements à Montréal sont d'un ordinaire morne, donc on n'y va sûrement pas pour la déco. La musique est tellement forte qu'il est impossible de parler sans crier (ce que je suis incapable de faire), donc on n'y va sûrement pas pour socialiser. La bière coûte 2 à 3 fois plus cher que dans les épiceries. Enfin, la liste peut continuer encore un peu...
J'en suis venu à la conclusion que les bars sont des terrains de chasse construits par on ne sait qui, comme une espèce d'enclos (de cubicule) où on entasse les gens en les étourdissant avec de la musique forte à basse fréquence et où on leur implante des puces pour les transformer en robots tueurs.
Si seulement ce n'était que ça... Nous nous saoûlons de bruits pour ne plus nous entendre nous-mêmes, jusqu'à ce que tout nous soit passer devant les yeux sans qu'on parvienne à voir quoi que ce soit. Trop tard. À la fin de la nuit, il ne restera plus rien et on aura passé la nuit à ne rien faire.
Poème urbain teinté d'une nostalgie floue, comme vue après avoir bu 30 bières, des grands espaces ensoleillés.


J'entends plus loin les cris des mouettes
imitation des gorges molles
dans la cacophonie du cubicule

un million d'abeilles volant en même temps
sur un rythme lent et engourdi
volage singularité aux rides d'un sourire passé tout droit
à l'intérieur
le silence total
arrêté sur une tente de bronze
sous un soleil sosie de la nuit sans lune
je me pose enfin la question

situer le doute derrière les yeux d'un mourant
suffit-il pour ne plus entendre
la peur?
si la pluie jette ses gants au visage de la terre
qui pourra donc dormir sous les troncs secs?

les réponses s'enlisent derrière un mur de sons
on n'a qu'à sortir du trou pour respirer
mais là demeure le songe d'être seul sur
une pelouse souillée de tambours battants

Je regarde les trains passer sous moi
et je m'endors en mimant la forme souple d'un
ouragan
bêtement abreuvé du silence irritant
de cette fleur aux pâles reflets
une ville blanche aux murs livides
liquéfiée dans un vase grec
et bue dans les coupes sacrées du peuple Érélien

le souvenir du gris chancelle
et se brise contre la brise nouvelle

on attend toujours le début
sans se rendre compte que c'est déjà la fin

11 décembre 2006

3 commentaires:

Fel-X a dit...

super chouettos !

et t'as tellement raison pour les bars... c'est pour ça que je préfère souvent les vieilles tavernes mornes. Ou en après-midi, lorsqu'il y a peu de clients et que la musique est en sourdine.

D'ailleurs, pourquoi dans les restaurants, dans les bars, dans tous les lieux de "socialisation" y a-t-il toujours un foutu tintamarre de musique vomitive et survolumée ?

Un bel exemple: l'autre fois au "De Schmutz à Machin" où je n'entendais que dalle à cause du boum-boum... c'est quoi l'idée de crisser de la musique à plein volume dans un resto ?! C'est pas une piste de danse, putain !!!

M'enfin

Luc Pelletier a dit...

C'est pas une piste de danse, mais c'est "Hip"...

il y En a a dit...

Vous avez trop raison maintenant certains restaurants sont rendu avec de la musique trop forte. Comment me faire comprendre si on ne peut pas entre ce qu'on dit. Surtout que moi je parle très fort(dit avec beaucoup de sarcasmes). Hum...