vendredi 9 février 2007

LA FAIBLESSE DE L’HOMME TUBULAIRE

au détour d’une étroite bouche
nul n’est à l’abri du chaos signifiant
quand l’or abrégé s’époumone sous un lit fermé
pilasses d’ombres avalées par le froid

s’imbrique donc dans la vertu du temps
un défaut d’importance divine
cassure élémentaire au sourcil d’un nuage arrogant
on en écrit un poème pour l’oublier
la mémoire est pourtant fidèle à la
défectuosité
et les yeux du géant solitaire
déboulent la plaine sèche et montagneuse
comme le voudrait une partie du noyau éphémère
habitant toutes les croupes nues
qui hantent un cerveau aux araignées mortes

si peu
qu’un baiser dans le langage du vide
jusqu’alors limité par la pensée de l’homme humain
des miettes laissées au Charognard vitrifié
celui qui se débat dans les filets d’un pensée avortée
de l’amour égorgé dans le ventre de l’Égo-Primaire

dans ses enjambées monumentales
la saigneuse hurle au vent des mots hérétiques
« ich bin der Zorn Gottess! »
comme pour briser pour un temps la folie d’être une vie

reste là
brûlé dans une neige rouge
que le cœur écrasé
vidé
de l’idée qui fait du soleil une torche éteinte
pour les yeux morts
et je m’assois tranquillement
en sentant sous ma nuque
la chaleur de la chair agonisante
à l’aube d’un éveil décomposé dans la parade

18 janvier 2005

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