mardi 6 février 2007

DEUX ENFANTS SUR LE DOS DES DIEUX

Le dernier poème de ce quatrième volet termine le tout dans une apogée de création et d'amour. C'est la rencontre d'Annie, avec qui une relation éphémère a durée quelques mois et s'est terminée de la pire des façons. Une histoire à oublier, une histoire qui ne rime à rien, une histoire qui a provoqué la craquelure d'un trou déjà présent depuis bien longtemps, dans ce petit lobe frontal gauche qu'est le mien.
Mais ce poème n'est que le commencement de la fin. Tout n'est pas perdu. L'espoir, toujours l'espoir d'autre chose que la Vraie Vie. De la poudre aux yeux, je suis aveugle, et je mange le sable dans mes souliers en pensant que c'est le meilleur des vins.
"Et mon désir s'enfuit au moment de la peur..." Comme de deviner peu à peu les pensées d'un esprit poupon, j'excave le mien pour y retrouver la perte de mon identité. On se façonne comme on peut quand les bases sont pourries.


de mémoire arrangée
plus que l’ombre d’un eucalyptus au-dessus d’une ville de papier mâché

deux enfants jouent aux créateurs
et ne pensent pas à l’acte de décider le mieux
l’un s’agenouille et plonge au milieu des murs
pâteux
s’engouffrant au plus profond de ce blanc déteint

la rapace se meurt et ne reste qu’une
surface lisse qui miroite au firmament
les lueurs de la passion qui s’enflamme

monté sur cette lumière
l’enfant devine le contour de deux corps galaxiens
naissant du centre de Soleil

ces corps brûlent et se métamorphosent au froid de l’espace
en deux êtres de chair et de sang
ils se posent tous trois sur l’île Bleue
au milieu de l’océan d’Irmidon où poussent n’importe comment les roches
et le sable se cognant sur les vagues chaudes
un bras se lève du trio
le plus grand des trois
et tout devient soudain de la teinte qui embaume les cœurs
à l’aube des pas menant vers l’union des êtres

l’enfant disparaît peu à peu
il se fond dans la chair de ceux qui naquirent dans la lumière
les deux premières heures d’un monde nouveau
voient le jour avec le sentiment de la création
alors que les deux êtres inséparables dans leur amour portent leur ombre
au-dessus d’une cité végétale et vivante
jouant aux créateurs et s’arrêtant pour penser
avant que ne s’écroule leur art
au bonheur de leur naissance
dans les feux d’une entité aimante et chaleureuse

4 août 2004

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Justement, les bases ne sont pas pourries. Tes fondations sont là, intactes car elles sont faites pour durer longtemps. Les intempéries peuvent avoir causé des dommages, mais le travail n'en est qu'un de rénovation. (avec les anges de la rénovation) Patcher les craquelures. La base c'est toi, nul autre de mieux placé pour se construire. Your home is in your head.



TSÉ!!!!!!!!

p.s. "Je mange le sable dans mes souliers en pensant que c'est le meilleur des vins". J'aime beaucoup l'expression.

p.p.s. Je sais pas si mon commentaire va apparaître...j'arrive pas à déchiffrer les &%$@# de lettres du word verification

il y En a a dit...

Ce qu'Antoine a écrit il y a 3 ans est encore d'actualité aujourd'hui.

Petit rappel à moi-même: Relire le commentaire de se poème dans mes moments creux du pourquoi et du comment.