dimanche 4 février 2007

MURMURES D’AMPOULES

La fin du mythe du vieux sage. Le Voyageur est encore une fois un Moi autre, mais en même temps tout à fait ce que je suis, explorateur des angles morts, portant une lumière sur ce qui ne semble pas Être. Le temps a son importance, toujours, il ne quitte jamais les arrières pensées. Au lieu de vouloir la façade, certains préfèrent simplement être là, à regarder d'un oeil scrutateur l'évolution de la pensée du monde. On finit par allumer le phare aux mille yeux quand la pénombre arrive, sur le pas d'une porte ouverte....


nuitamment sur le seuil d’une demeure rurale
habillé de lambeaux dégarnis
le Voyageur observe l’horloge au fond de la pièce
sans voir que le maître de séant est mort
replié sur lui-même sur la table de la cuisine

au plafond est allumée une lampe d’une lueur vespérale
halo sale sur des murs craqués et jaunis
le Voyageur recherche dans ses poches une pièce
pour payer un redresseur d’amphores
qui mendie aux portes d’une vieille usine

en qualité de ce qui est au creux du mal
un œil blanc repose dans un nid
rempli d’ampoules cassées aux mains qui acquiescent
on a le goût de déguster le corps
que l’on posera au fond d’une chaude bassine

le murmure aigu d’un aigle de barbarie vocale
séduit les membres chauves et sans vie
qui arpentent le degré d’une pente où la nièce
suivant les pas du Voyageur sans remords
laisse derrière l’ancienne auberge assassine

dans la lumière crue de l’aube automnale
c’est la couleur du feu qui ennuie
et demain viendra l’épuisement de la vieillesse
pendant que chacun rêvera de devenir un décor
où les rigoles vermeilles pendent salines

21 mai 2004

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