mercredi 17 mai 2006

JE REGARDE LES OISEAUX PASSER

Je regarde souvent les oiseaux perchés
sur les branches d’un arbre séché
par le soleil aride et d’un bleu froid.
Ils chantent toujours comme des rois,
de fidèles bardes à la barbe coupée
ou plutôt manquante et morte née.

Sans deviner le dessin qui se forme
sous mes yeux ronds et verts qui tardent
à se mouiller comme des flûtes énormes,
je me dis qu’il doit s’agir d’un plan qui aussi tarde
et qui se noie dans ces chants majestueux.
Mais non, et renon, je me trompais, pardieu !
Ce sont ces terribles et terrifiants volatiles
criant de lugubres symphonies aux oreilles
de mon pauvre tympan qui s’émerveille
devant autant d’oiseaux qui se faufilent
dans les évasives turbulences de mon cerveau
qui se fout de ne jurer que par Dieu.

J’en tremble dans mon petit caniveau,
car c’est une feuille morte qui bloque le temps, vieux,
qui s’installe, l’espace d’un instant,
dans la bulle d’air des oiseaux vomissant
leurs cris perçants dans l’air glacé.

En attendant, je regarde les oiseaux passer…

30 août 1999

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