mercredi 3 mai 2006

LISEZ-MOI !!!

Big Brother vous regarde, rien ne peut l'empêcher de tout voir, vos moindre mouvements, vos moindre pensées. Ses robots se sont mêlés à vous et vous espionnent. Tous vos faits et gestes sont rigoureusement évalués selon des critères de soumission bien définis. Et d'en haut, il rit derrière sa moustache à la Richard Glen, vous manipule sans scrupule par une peur qui remonte de tréfonds de vos trippes. Il ne vous reste que deux choses à faire... obéir et sentir votre âme s'éteindre à petit feu ou mourir.

1984 dans toute sa splendeur, un 1984 tout près du regard mécréant de demain. Philip K. Dick a lui aussi écrit sa version de 1984 dans La vérité avant-dernière. Excellent roman que je viens de terminer. Une guerre nucléaire dure supposément depuis 15 ans et la presque totalité des humains sont dans des abris souterrains à être obligés de construire des robots supposés se battre pour eux contre un ennemi persistant et inexistant. Mais la vérité finit par percer le voile de l'illusion si bien ficelée et une autre guerre, celle de la colère contre les maîtres du factice, éclatera. L'illusion est encore une fois créée par la peur. La peur est le moteur du contrôle et de la guerre, mais aussi, malheureusement, celui du plus commun des mortels.

La peur est cette conscience bien définie, dans le plus creux de l'inconscient, que nous allons mourir, que nous ne sommes pas éternels et qu'il faut tout faire pour faire durer la vie le plus longtemps possible. L'éternité n'a pas à ressentir de peur, ne la connaît pas, ne la vit pas. Si l'éternité venait un jour à ressentir la peur, c'est que cette éternité finirait par prendre conscience que toute chose a une fin, même l'infini. Le concept de l'infini n'existe que parce que l'être humain n'est pas capable de penser plus loin, n'est pas capable de concevoir de penser plus loin.

Pourquoi cet intermède au milieu de mes poèmes? Je veux en quelque sorte illustrer le moteur de mon écriture, une tentative de créer l'éternel avec de la matière morte, un peu comme le docteur Frankenstein avec son "bébé". Si vous ne l'aviez pas encore remarqué (vous le verrez de plus en plus à mesure que mes poèmes s'étendront sur ce blog), tout ce qui ressemble à de l'infini dans mon écriture se retrouve transformé en néant. Une confrontation malsaine entre le mystique et le physique qui finit en une boue grise, nébuleuse, chaotique (du genre chaos originel, où le bien et le mal n'ont pas leur raison d'être, mais où règne plutôt un état du Rien). Certains appellerait cela du nihilisme, mais c'est beaucoup moins matérialiste comme théorie, que je vous soumettrai plus profondément un autre jour et je vous dirai également quel nom je lui ai donné. D'ici là, continuez à lire une poésie qui commence à maturer d'une très belle façon!

Je vous souhaite la bonne nuit, je suis crevé!!

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