jeudi 18 mai 2006

LE CIRQUE

Je me cingle à cette voûte cendrée de noir
en regardant tous ces morts affreux pleuvoir
sur les crânes brisés du monde qui pleure
sans se voir dans leur miroir teinté de malheur.
En disparaissant derrière cet écran noir,
je pleure, et je me plie à cette torture
qui frappe ma figure sondée par la froidure
d'une charogne en décomposition dans le soir :
un vieux morceau de chair qui veut boire
mon sang rouge et coulant de son perchoir
d'une hauteur inimaginable dans la peur.
J'ai finalement tout cela en horreur
et je me sauve dans la vertueuse lenteur
de la vie morte dans la réalité consumée
par un feu impossible à éteindre.
Je n'aime pas me voir ainsi feindre
et je fond sur les cadavres en train de brûler.

12 septembre 1999

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