mercredi 10 mai 2006

LA FOLIE, DOUCE EST-ELLE

Une autre craquelure dans ce crâne qui tient toujours le coup malgré les frappes puissantes d'une oppression qui se dessine peu à peu dans mes écrits. En fait, elle est là depuis le tout début, mais elle commence finalement à ressortir du hachoir à viande qui me sert de poésie. L'explosion aura lieu plus tard dans des poèmes comme "Honneur des ombres" et "Cruelle époque pour les embrochés" qui font parties des derniers textes du 3ième volet. D'ici là, un rêve de folie, qui m'accompagnera très loin et qui me permettra de construire (un peu malgré moi) cet esprit quasi athymique qui est maintenant le mien.


La douloureuse pluie frappe ma tête folle
Qui s’en va vers la nuit au milieu d’un envol
De mille millions d’oiseaux multicolores,
Un Mort sur le pignon de la maison Remords.

Il ne ment point à moi lorsqu’il chevauche au ciel
Sur ces bêtes en effroi, gorge au vent dans ce miel
Au goût exquis et froid qui me prend sur la Lune,
Dans ses bras tout pantois, manquant d’air j’en veux une.

Une fleur au parfum si doux et si tranquille
Que mon cœur, d’un emprunt, cette vie elle enfile
Pour se sauver de qui ? Soit, je ne peux savoir,
Parce que la Folie, douce elle est dans le soir.

Pour que la main dorme, sur ce livre est ouvert
Mon âme et un orme qui se pense tout vert.
Je ne peux m’empêcher de fermer mes deux yeux
Qui courent après la fée du temps qui se fait vieux.

Une éternité, là, je me sens bien perdu
Et je parle tout bas dans la voûte pendue
À mes rouges lèvres, les mots qui saignent encore
Me demandant, ivres, si mes rêves sont morts.

29 mai 1999


WE WANT YOU BIG BROTHER
LONG LIVE THE KING OF SHRIMPS!

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