mardi 16 mai 2006

LE BAISER D'UN ANGE

On sent une nette amélioration dans la qualité d'écriture du poème d'amour dans le texte qui va suivre. Encore que je ne me souvienne nullement à qui il s'adressait, j'imagine à l'idéal qui habitait jadis mon esprit. Parti dans le néant avec tout le reste. Mais il reste que je lis toujours ce poème avec un certain intérêt, surtout la première moitié où on a l'impression de se promener dans un charnier (avec le mur de feu), une ville fantôme au lendemain d'une catastrophe inimaginable où le poète trouve malgré tout l'amour... Mi-illusion, mi-réalité qui ne se distingue par rien. Un autre miroir de la folie.


Je suis sur un mur de feu et j’observe
les pâles lumières de la villes, constellation multicolore.
Sous mon regard s’ouvre un rêve qui conserve
son aspect d’origine tissé dans un fil d’or.

Je descends dans ces limbes impénétrables
et je souris en sentant les fragrances humides
des corps entassés les uns sur les autres, solution aride
pour un péché tel que la société peu honorable
qui nous a été profitable qu’au moment
où l’être humain a commencé à marcher lentement
sur ses deux membres inférieurs de singes.

Je me dirige vers nul part et pour rien.
J’aperçois alors sur une corde raide un morceau de linge,
pièce de vêtement féminin servant à couvrir les seins.
Je pense alors à la déesse qui m’est apparue
dans une lumière qui ouvrait le ciel bleu,
je l’ai vue devant moi, totalement nue.
Son corps resplendissait de ses délicatesses,
un visage d’or, ses yeux m’attirant vers eux.
Je ne pouvais que me rendre à elle,
me fondre en elle pour toujours et me sentir
flotter comme si sa présence me donnait des ailes.
Je ne pourrai jamais plus souffrir ni mourir
tant que j’ai en mon cœur son grand esprit
et son corps aux contours frôlant la perfection.
Je me perds sur sa douce chair fleurie
de roses imbibées de toutes les délectations,
j’explore ces contrées miraculeuses, magnifiques,
je m’infiltre dans ce rêve euphorique
et je m’abandonne alors à tout cela…
Je me laisse rêver à dormir en toi,
et je me perds sans peur pour devenir
une partie de cette entité que tu es,
le chant des nymphes en pâmoison, des souvenirs,
puissants dans cette belle et verte forêt.

Je revois ce mur de feu qui nous entoure
et qui bouscule le soleil partant au secours
de la Lune qui pleure toutes les larmes de son corps,
car dehors, nous devons regretter notre sort,
tandis que je suis là à contempler ta candeur
et ta beauté exquise qui me dévore avec splendeur.

Je me réveille ensuite de ce rêve merveilleux
qui me harcèle chaque nuit de la façon
d’un cours baiser sur le bout des lèvres, qui sont,
sous cette douceur, sensibles à ce cher feu.
Le rêve dépasse souvent la réalité trop réelle
et nous demeurons prisonniers de l’irréel,
comme pour nous avouer, si telle est la raison,
que rien de la vie n’a vraiment sa place définie
et que les pensées n’étouffent en rien les passions,
si fortes de te caresser encore, déesse, pour le reste de ma vie.

28 août 1999

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