dimanche 28 mai 2006

LA MORT DE LA NATURE

Je parle surtout de la nature humaine, celle qui jadis existait sous la forme d'un certain rafinement et de la conscience d'autrui et de la nature-même. C'est un constat et non un acte. Le même genre d'affirmation que de dire que Dieu est mort à l'époque de Nietszche. Le voir clair sur un état qui dure depuis des siècles et dont la majorité du monde se fout. Mais nul n'est prophète dans sa maison, mais aujourd'hui, il ne l'est pas plus sur sa planète. Tout est gelé sur place et pourrit en même temps. Rien ne peut arrêter le pourrissement. Rien ne peut arrêter le temps. Et l'érosion est rendue loin sur l'âme humaine.

Un peu plus de 6 ans après avoir écrit ce poème, je ne peux que continuer à voir tomber les branches de l'arbre. Quand il sera enfin décomposé dans cette terre durcissant, peut-être que quelques pousses pourront survivre et repartir avec une connaissance oubliée dans l'esprit de l'homme...


Quand toute chose se meut en un vent
Qui s'éparpille à travers le temps,
Je ne peut que m'étendre sur la glace
Et pleinement respirer sa totale surface.

Je me lève alors pour piéger mon regard
Sur une colline dégringolant sur le noir.

Un chat s'arrête subitement tout près de moi
Et me chuchote à l'oreille ces mots sournois:
« Les oiseaux s'en moquent, mais pourquoi
Veux-tu engouffrer les lueurs qui sont là,
Dans le ciel étoilé et frêle?
Il faudra bien que tu te débarrasses
Des indomptables souffles qui m’harassent
De jour en jour, par la même sortie qu'elle... »

Je retourne sur mon large perchoir glacé
Et je m'assois sans dire un mot,
Car j'ai compris que la croissance des maux
Est une tumeur collective et troublée…

29 mars 2000

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